1er Septembre, Londres
- Coucou Giu ! Il va falloir se réveiller... murmurais-je.
Elle se retourna pour s'étirer. J'ouvre ses rideaux et sa fenêtre pour faire entrer le peu de lumière qui filtre à travers les nuages gris londoniens.
Je m'assois au bord de son lit.
- Tu t'accroches ?
Elle s'accrocha à mon cou et je me redresse pour descendre à la cuisine avec mon petit signe. Je la pose sur une chaise haute.
- Tu réfléchis à ce que tu veux ? Je vais chercher Anna-Rose.
Je remonte les escaliers de la petite maison anglaise et réveille ma seconde nièce.
- Anna-Rose ? C'est la rentrée aujourd'hui !
Elle sauta du lit d'elle même. Je l'attrape et la porte jusqu'à la cuisine.
- Second colis, livré ! Alors, vous voulez quoi ?
- Un chocolat chaud ! s'exclame Anna-Rose. Avec des toasts !
- On a encore du melon ?
- Oui, je vais préparer tout ça.
Je m'active aux fourneaux pour faire chauffer le lait d'Anna, tout en faisant griller deux tartines de pain au graines. J'attrape le reste du melon qu'on a entamé la veille et en découpe une tranche pour Giu. Je la pose sur une assiette et la lui pose devant elle. En rangeant le melon, je sors un avocat et du saumon fumé. Le lait étant chaud, je verse du cacao dedans et ajoute du sucre en touillant. Les tartines sautent, je les sors du grille pain et les beurre. Je coupe l'avocat en deux et découpe de fine tranches que je dépose sur les deux tartines beurrées. Je coupe le feu sous la casserole du chocolat et verse dans une tasse. Je met une paille dedans et le pose devant Anna. Ensuite je découpe une tranche du saumon pour la posé en petit morceaux sur un des toasts, ajoute un peu de citron et un filet de vinaigre balsamique avant de mettre la tartine dans une petite assiette et la donner à Anna. Pour la seconde, je fais cuire un œuf brouillé et le dépose dessus en ajoutant aussi du vinaigre balsamique et la tends à Anna-Rose.
- Giu, tu ne veux rien manger d'autre ?
- euh... Des myrtilles ! s'écria-t-elle comme si elle avait l'idée du siècle.
- Let's go !
Je lui sorti un bol, y jeta quelques myrtilles et le lui tendis.
Hugo et Marine ne tardèrent pas à descendre.
- Cafés ? Thés ? Autres ? Coup de poings dans les yeux ?
- Moi ! répondit Giu.
Je m'approcha d'elle et lui mis quelques gentils coups de poings dans les yeux avant de lui faire un bisou sur l'arrière de la tête. Je prépare deux cafés pour Marine et Hugo.
Quand les filles eurent finis de manger, on monta toutes les trois s'habiller.
- Anna-Rose, tu as ton uniforme ?
- Oui !
- Tu as besoin d'aide ?
- Oui, pour la cravate. J'arrive pas encore à faire le nœud.
- D'accord. Commence à t'habiller, j'arrive. Giu, tu n'as pas encore d'uniforme toi, alors qu'est-ce que tu veux porter ?
Elle regarda son armoire, et me désigna une jolie robe bleue pâle de la collection manège en sucre.
- Celle-ci !
- Les bras en l'air mademoiselle !
On retira son pyjama puis elle mit sa robe.
- Tu vas te brosser les dents ? Je vais aider Anna.
Dans sa chambre, Anna essaye de bien faire passer sa chemise sous sa jupe.
- Tu connais l'astuce ? Regardes, tu soulèves ta jupe et tu tires ta chemise de là, c'est plus simple.
Je le fis avec elle et c'est réussi ! J'attrape sa cravate aux couleurs de son école : bleu marine avec un liseré beige, et la noue autour de son cou sans trop la serrer.
- Ça va là ?
- Parfait !
- Super, ton blazer ?
Elle attrapa sa veste qu'elle mit directement sur ses épaules.
- Tu t'es lavé les dents ?
- Oui.
- Assieds-toi là.
Je me mis derrière elle et lui fis deux tresses que j'attache à l'arrière de sa tête.
- Voilà !
Je récupère Giuliana qui sort de la salle de bain et lui fais une jolie tresse de princesse comme elle l'appelle.
- Vous êtes prêtes ?
On descendit les escaliers toutes les trois pour rejoindre Hugo et Marine en bas.
- On y va ? demanda leur papa.
En passant dans l'entrée pour sortir, une photo attira mon regard :
Cette photo est si jolie. Je dû malheureusement arracher mon regard de la photo et prendre la direction de l'école.
Devant le portail de l'école, Anna retrouve ses amies. Elle nous fit à chacun un bisou puis les rejoint. Giu est plus timide. Je la pris par la main et on se dirigea vers le portail ensemble. On rencontra un jeune garçon qui pleurait.
- Why are you crying little ? lui demandais-je.
Giu lui fit un câlin pour le consoler. Et elle lui proposa de l'accompagner. Elle le prit d'elle-même par la main et l'entraina dans l'enceinte de l'école. Je lui fis coucou de la main et elle disparu dans la masse des élèves qui courent dans tous les sens.
Je rejoins alors Hugo et Marine.
- C'est une sensation assez étrange, de liberté dans le sens où maintenant je peux faire ce que je veux, sans être stressée de savoir où sont mes filles, ce qu'elles font, mais aussi un pincement de ne pas les avoir juste à côté pour les embêter un peu ou juste leur faire un câlin... dit Marine.
- Tu verras avec Arman... on ne s'y habitue jamais vraiment à cette sensation, me glissa Hugo en passant son bras autour de mes épaules.
Maintenant, il va falloir aller au tribunal, pour se présenter, avec l'avocat d'Hugo, et rencontrer les membres de l'accusation, les avocats du ministère public.
Hugo jeta un œil inquiet vers l'école.
- Je m'occuperai des filles, lui dis-je.
On repasse par la maison, Hugo se changea pour enfiler une chemise et on alla à la salle de tribunal.
Le tribunal est immense. Il y a plusieurs salles dans le même bâtiment. On a rendez-vous dans le bureau du juge, Sir O' Donnel. L'avocat de la couronne est déjà présent.
- Good morning Sir O'Donnel, dit poliment Hugo en entrant. Mister... [Bonjour Monsieur O'Donnel. Monsieur...]
- Moore. Lawyer Moore. I am the prosecution. [Moore. Avocat Moore. Je suis l'accusation (l'avocat de la couronne)]
C'est tout ce qu'on entendit, car Marine m'attira vers les escaliers pour qu'on puisse s'assoir sur les marches.