Repas de famille

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— Eileen tu vas bien ? me demande prudemment Naël pendant que Sarah ramène un verre d'eau.

Je me rassois normalement, la respiration saccadée, peu à peu je retrouve mon calme.

— Oui... Je suis désolée... Je ne voulais pas...

— Ne t'en fais pas. me rassure Sarah en tendant le verre d'eau.

Je le prends, bois tout d'une traite, je me sens tellement mieux.

— Tu devrais te reposer, me conseille Naël en lançant un petit regard à Sarah, je vais te raccompagner à ta chambre tu veux bien ?

Dans ma chambre... Non... Pense pas à ça... Il se met debout, tendant sa main vers moi, je la lui prends, un frisson me parcourt le corps, il faut que je l'ignore.

C'est Naël, il m'a sauvée...

Après avoir réussi à traverser le salon et le couloir avec difficulté, je reviens dans la chambre devenue mienne depuis quelques jours. Je me dirige avec l'aide de Naël dans le lit qui est maintenant mon lieu de repos.

— Je t'appelle quand on va manger, pendant ce temps là endors-toi, tu ne risques rien.

Je prends son conseil au premier degré et ferme les yeux, allant dans un autre monde, je m'endors.

**

Eileen s'est endormie, je vais pouvoir rejoindre Sarah dans la cuisine. Je regarde la belle au bois dormant, j'espère qu'elle ne fait pas de cauchemars.

— Alors elle va comment ? interroge Sarah qui prépare le repas.

— Elle a l'air exténué mais ça devrait aller mieux. dis-je, le ton inquiet.

— Je demanderai à Maman d'appeler un médecin pour l'ausculter.

— Fais en sorte que ce soit une femme, sinon elle va nous faire une crise cardiaque.

— Arrête t'es chiant. rétorque Sarah en pouffant de rire.

-Mais y a un truc qui me dérange, affirmé-je, l'air curieux. C'est qui ce Julian ? Elle t'en a parlé ?

-Non, répond Sarah qui a elle aussi réfléchi à la question. Mais si tu veux mon avis, c'est l'une des pièces manquantes du puzzle.

— Ouais t'as sans doute raison... dis-je tandis que Sarah retourne préparer le repas.

J'hésite durant un instant, avant de la rejoindre pour l'aider.

— Tu penses... Qu'on devrait lui en parler ? 

— Sûrement pas, répond Sarah d'une voix claire, il faut que ce soit elle qui nous en parle.

**

Tu es à moi Eileen...

La silhouette s'approche une nouvelle fois de moi.

— Non... chuchoté-je dans un sommeil plutôt agité.

Je t'ai éduquée !

Elle est de plus en plus proche, murmure de plus en plus fortement, résonnant dans toute ma tête.

— Arrête... Je t'en supplie... je sanglote, toujours en train de dormir.

Je suis ta raison de vivre...

La silhouette devient de plus en plus pesante dans mon cauchemar.

— NON ! m'exclamé-je en me réveillant en sursaut et en larmes.

Encore une fois, je tente de me calmer, inspirant et expirant durant de nombreuses minutes.

— Toujours ce fichu cauchemar... murmuré-je. Il faut que j'arrête d'y penser... C'est fini...

N'y pense plusWhere stories live. Discover now