Un vent glacial...

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Je suis assis, en plein milieu d'une cité. Je hurle, tellement fort que ma voix va finir par disparaître. Mes cordes vocales vont lâcher, ça ne suffit pas. Ma douleur n'est pas assez forte, mes larmes ne coulent pas assez, le sang non plus. Je me lève, retourne aux côtés de mes hommes, ils tiennent un mec. Il a agit de manière suspecte.

— Espèce de fils de pute.  Tu vas tout de suite me dire ce que vous avez fait de Pierre...

— On n'a rien fait ! répond-il, sans me regarder dans les yeux. 

Il doit mentir.

Un coup dans le visage, un deuxième, ma rage déforme rapidement le visage de celui qui ressemblait avant à un humain. Ce fils de pute, ces connards. Tout est de leur putain de faute. Ils doivent tous crever. Jusqu'au dernier. Je continue de lui mettre une déferlante de coup sur son visage rouge sang. Le sol, écarlate depuis un moment maintenant. Ce sale chien est inconscient depuis le cinquième coup, j'ai dû lui en mettre plus d'une trentaine. 

Je finis par tomber au sol, l'épuisement me rattrape, j'essuie mes mains rouges sur mon front. Mes hommes me regardent, effrayés, je viens sans doute de tuer un mec en le battant à mort.

— On s'arrache, on a d'autres mecs à enculer.

J'appelle Tahir, lui annonce ce que je sais. À la ligne, il est silencieux, puis pète un plomb, il veut absolument que j'aille le voir. Je dois faire venir tout le monde. Il va sans doute dire la vérité à tout le monde. S'il doit trouver un successeur, il faut que ce soit moi. Personne ne peut prendre sa place, personne n'en serait digne. Je me rends compte trop tard que je n'ai pas arrêté de me plaindre. Il essayait de me faire monter, d'aider un maximum ma copine, il l'a même validé. Il disait qu'elle était vachement cool, il répondait toujours présent quand j'avais besoin de lui. Maintenant il est plus là, mon cœur se vide de son sang, celui qui le remplace se solidifie.

Ça fait mal. 

J'ai pas vu Pierre assez longtemps. Il est parti aussi vite qu'il est revenu.

— Bordel de merde...

Je prends une énième fois mon téléphone, j'appelle Tanguy, il s'effondre lorsque que je le lui dis. C'était un fan incontesté de mon frère, il attendait, préparait son retour depuis si longtemps. Il lui accordait plus d'importance que moi. Je m'en veux tellement maintenant. Si j'avais su avant... Je l'aurais écouté, je serais resté à ses putain de côtés.

Je suis qu'une merde...

Maxence m'appelle.

— Qu'est-ce que t'as ? Comment ça une urgence à l'appartement ? J'ai pas que ça à foutre putain. Ok je me grouille. La journée va être longue...

**

J'ai appris que Pierre est mort, un marteau m'a cogné violemment la tête. Je le pensais invincible, qui aurait pu le tuer ? Personne ne le peut... C'est impossible... Naël se trompe... Il semblait vide au téléphone, il faut qu'il rentre le plus vite possible, je dois devenir son pilier principal, avant qu'il n'implose réellement.

Je détestais Pierre au début... Je voulais qu'il meure, qu'il s'éloigne de celui qui m'appartient à moi et à moi seule. J'ai fini par me faire à l'évidence que comme il n'y a pas d'Eileen sans Julian, il n'y a pas de Naël sans Pierre. Je l'ai accepté, je l'ai apprécié.

Je l'ai perdu.

Comme tous ceux que j'ai rencontré, le petit frère de Lylia, Jackson, Gueule d'Ange, Lylia et maintenant Pierre... C'est trop.

Mon début d'après midi est vide, Naël doit aller voir Maxence. J'aurais donné cher pour être à ses côtés. Je veux l'enlacer, l'embrasser, le consoler. Je veux tout faire pour lui.

N'y pense plusWhere stories live. Discover now