Un danger fantôme...

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Je regarde mon téléphone, on est le vingt juillet. Depuis une dizaine de jours, j'ai l'impression de devenir folle.

Tout a commencé il y a peu. La psychose s'est peu à peu emparée de mon quotidien, de mon âme. Je vois le mal partout, j'ai l'impression que des hommes me suivent. Pierre et Tanguy m'ont promis que c'était à cause de la peur de perdre celui que j'aime. Ils pensent que c'est depuis que Naël s'est prit une balle que j'ai peur.

J'ai envie d'y croire, pourtant, mon passé me donne envie de croire en mon instinct. Il y a quelque chose qui cloche, j'en suis sûre.

Les concurrents de Naël savent que je suis là, que je suis sa faiblesse. Même si ceux qui m'ont agressé sont morts, ils ont pu en parler. C'est ce qu'ils ont fait.

Tous les jours quand je sors, deux hommes blonds me suivent. Au début, je me disais qu'ils devaient être des voisins, j'ai alors demandé autour de moi s'ils sont connus. Il n'y a absolument personne qui les connaît, dans un lieu comme le nôtre c'est louche. Ça ne fait qu'un mois et demi que j'habite ici et tous les commerçants me saluent. 

Puis ils sont partout où je suis, en faisant mine de faire des photos de moi, je peux les voir à travers mon portable. J'en ai parlé à Naël, il m'a rit au nez.

"T'inquiète ma belle ! Ils ont tous fermé leurs gueules à cause de Pierre et Tahir !"

C'est vrai que sa situation s'est améliorée. Ses hommes ne sont plus victimes d'attaques, ses supérieurs s'en seraient vraiment occupé. Alors pourquoi je me sens si mal ??

Aujourd'hui, je dois sortir faire mes courses, avant c'était un plaisir. Maintenant, c'est un supplice. Marcher avec ces ombres qui me suivent, c'est terrifiant. Je prends mon courage à deux mains, j'envoie un message pour prévenir Naël puis je sors.

Mon cœur palpite déjà, une fois dans la rue, un frisson parcours mon corps, je suis sûre de les avoir vu. J'en deviens folle, peut être que j'hallucine vraiment ? Je parcours mon chemin en essayant de ne pas m'en préoccuper. 

Mon sac est rempli de courses, je finis par le faire tomber par terre.

Ils sont en face de moi.

**

Tanguy, moi, Pierre et ses hommes. En face de nous, des hommes à terre, la plupart d'entre eux morts. Les derniers qui nous faisaient chier. Ce serait eux qui m'ont tiré dessus il y a de ça plusieurs semaines.

J'ai toujours quelques doutes, cette histoire était censée finie, puis on m'a dit qu'ils étaient vivants, mon cerveau a pété un plomb. Comme Eileen en ce moment. Elle m'inquiète, c'est ma putain de faute. J'ai dû réveiller son traumatisme, c'est pour ça qu'elle redevient comme avant.

Je tente comme je peux d'éviter le sujet, de la faire penser à autre chose. C'est compliqué.

Plusieurs de mes hommes la suivent quotidiennement. Elle sort beaucoup moins, ça doit faire un moment qu'elle n'a pas vu Sarah, Luna ou encore Nathan. Son attitude est préoccupante, Pierre m'a rit au nez quand je lui en ai parlé, ça m'a gavé. J'ai fini par renvoyer l'ascenseur à Eileen, il faut que j'aille m'excuser.

-Bon les merdeux ! C'est vous ou pas qui avez tiré sur mon gars ? interroge Pierre, un flingue à la main.

— Je ne... tente de répondre un des leurs.

— Perdu ! s'écrie Pierre en tirant une balle dans son bras. Oh putain... Tu dois douiller là non ? C'est ce qu'a ressenti mon putain de frère quand vous lui avez tiré dessus !

Il se tourne vers un autre.

— Bon à ce qui paraît c'était pas lui. Raconte-moi la scène !

L'autre paraît plus chétif, je sens qu'il va tout balancer.

N'y pense plusDonde viven las historias. Descúbrelo ahora