L'enfant du Diable

167 23 86
                                    

Il est fort probable que tu sois enceinte...

Cette phrase a résonné en moi pendant une minute entière, elle m'a percutée de plein fouet. Je regarde le médecin, puis Julian, les deux baissent la tête. C'est la première fois depuis deux ans que mon "Maître" regrette quelque chose, je le vois dans ses yeux. Il m'a touchée le corps, il m'a violée, pourrie l'esprit et maintenant, il me met enceinte...

Non... Il faut pas que je m'en fasse, c'est pas sûr à cent pourcents. Je n'ai pas à m'en faire, ça n'arrivera pas, il ne me putréfiera pas l'intérieur de mon corps...

— Que... Que faut-il faire pour en être sûr ?... 

Ma voix est faible, je suis encore plus fatiguée depuis que j'ai appris la nouvelle. Mes forces se sont une nouvelle fois évadées, il m'en aura vraiment fait voir de toutes les couleurs, je ne sais même plus comment réagir.

Le médecin me tend un petit paquet blanc avec écrit dessus test de grossesse, qu'est-ce que je dois en faire ?

— Tu dois uriner dessus et attendre trois bonnes minutes, s'il y a deux barres, c'est que tu es enceinte, s'il n'y en a qu'une, tu peux être rassurée.

Julian n'a toujours pas dit un mot, c'est rare. J'espère qu'il se rend bien compte de ce qu'il me fait subir, avoir un enfant de lui... Cette idée me rend malade. Je vais dans les toilettes sans lui demander son avis, après quelques secondes j'arrive à faire pipi sur le test. J'attends, je ne me suis jamais sentie autant stressée de ma vie. Je transpire, mon cœur palpite, s'il vous plait, dites-moi qu'un nouveau malheur ne va pas m'arriver...

Les trois minutes sont passées, je regarde le test avec une grande appréhension.

— C'est pas vrai...  

Non... Ce que je vois doit être faux, il n'est pas du tout fiable, impossible...

Deux barres, il y a bien deux barres... Je suis enceinte de Julian, il m'a vraiment fait un enfant. Les larmes coulent, je ne sais plus quoi faire, c'en est trop, comment une fille de quatorze ans peut-elle supporter tout ça...

J'ai essayé, je suis devenue la pute parfaite pour lui. Tout ce qu'il m'a dit de faire, je l'ai fait, que ce soit une pipe, faire à manger, lui lécher les boules, faire le ménage, secouer les hanches, l'embrasser, j'ai tout accepté, un enfant... Non ça je ne peux pas... 

Ça devrait être le plus beau jour de la vie d'une femme. Que ce soit dans les livres ou à la télé, l'arrivée d'un enfant a toujours été décrit comme un acte pur, beau, qui reflète l'amour, l'union commune entre deux personnes qui s'aiment. Je ne peux pas dire que j'aime Julian, j'arrive à vivre selon ses règles, c'est tout, je ne le déteste pas, je ne l'aime pas, je sais pas en fait...

Je sors des toilettes, vagabondant, les yeux vides, un zombie serait moins pâle que moi. Je reviens dans le salon, Julian et Frédéric se retournent instantanément, ils voient à ma tête la réponse je suppose.

— Je suis désolé Eileen... compatit le médecin, d'un air maussade.

— C'est pas votre faute... dis-je en regardant Julian d'un air menaçant.

Il serre le poing, mon allure de battante fait instantanément place à la soumise que je suis d'habitude. L'atmosphère dans le salon a changé, elle est pesante. Je n'ose rien dire, je n'ai pas envie de me faire violenter maintenant.

— Il y a un moyen d'avorter sans aller à l'hôpital ? demande Julian d'une voix grave et pesante.

— Oui... Elle n'est pas enceinte depuis longtemps, elle peut prendre deux médicaments, l'un stoppera la grossesse, l'autre fera que l'embryon se détachera du col de l'utérus, je n'ai pas ce qu'il faut ici, mais je peux facilement me procurer ce dont on a besoin, d'ici quelques jours, l'histoire sera réglée.

N'y pense plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant