Le début de la fin...

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On est enfin devant notre "chez nous", Julian m'a expliqué qu'on appelle ça un appartement, qu'il y a plusieurs personnes qui vivent dedans dans des espaces séparés, ça j'ai compris, alors pourquoi tout ce bâtiment est à nous ? Quand je lui ai posé la question, il m'a répondu que c'est parce qu'on a de l'argent, je me demande encore ce que c'est.

— Allez ma belle, je vais te faire visiter.

— Ok...

Devant l'appartement, plusieurs hommes attendent, le regard dur. L'un d'eux est différent, grand, musclé, chauve. Il a grande barbe noire, ses yeux gris apeurants, il s'approche de nous, j'ai peur...

— C'est quoi ce dessin sur sa tête ? On dirait un serpent... murmuré-je, sans qu'on m'entende.

— Fernando ! s'exclame Julian, le câlinant de tout son cœur.

— Salut mon frère... murmure-t-il, lui rendant son acte d'amitié.

— Les gars, dit Julian en direction des quatre hommes postés derrière Fernando, vous allez me faire le plaisir de vous barrer d'ici. Montez dans l'appart et ne faites pas chier Eileen.

Ils ne m'embêteront pas... Je suis toujours perdue, derrière Julian, nous sommes dans une grande rue, je crois que tant qu'il m'aimera bien, je serai en sécurité, personne ne me fera de mal...

— Alors tu l'as vraiment adoptée... Même après Carla...

— Fernando, ne parle pas d'elle devant Eileen. 

— C'est qui Carla ? ajouté-je timidement.

— C'est la femme que j'aimais ma belle...

Je fixe Fernando, il détourne le regard, ce que je ne comprends pas. Ça doit être normal, je découvre tout ici, c'est peut-être moi qui suis bizarre, je ne dois pas être assez intelligente pour comprendre, vu l'endroit où j'étais...

— Bon allez on rentre. ordonne Julian.

C'est gigantesque, il y a des escaliers partout, c'est propre, beau, sobre. On monte jusqu'au 6ᵉ étage, l'avant-dernier, Julian m'a expliqué qu'après c'était pour monter sur le toit. On ouvre la porte des escaliers, elle mène à un grand couloir, avec plein de portes.

— Cet étage-là il sera pour nous deux d'accord ? On restera dans l'appartement un bon moment, dans quelque temps on ira dans le Sud de la France.

— Pourquoi ? demandé-je, avide de curiosité.

— Pour mon travail ma jolie.

— Je vais pouvoir aller à l'école ?

— Non... Malheureusement tu n'as pas de papiers, tu n'as pas de droit en France, il y a des méchants qui t'enlèveront.

— Des méchants ? 

— La police, les gendarmes, l'administration, s'ils voient que tu n'as pas de papiers ils t'emmèneront dans un endroit encore pire que "L'orphelinat".

Je déglutis, un endroit encore pire que là où j'étais ? Mieux vaudrait écouter Julian, j'ai pas envie de me retrouver là-bas...

— Mais ne t'en fais pas. ajoute-t-il, en me prenant les épaules. Des professeurs particuliers viendront, tu auras des cours, tu sauras des choses, tu pourras regarder la télévision, lire des livres, jouer à des jeux. Tu n'as juste pas le droit de sortir, sinon tu pourrais reperdre ta liberté.

— D'accord ! Merci Julian !

Il me conduit à ma chambre, elle est grande, il y a un grand lit, des posters, des poupées, le mur est peint en rose, il y a aussi un placard avec des vêtements, je suis ébahie, tout ça rien que pour moi ?

N'y pense plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant