Un gouffre sans fin...

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Je me réveille... Je ne sais pas quelle heure il est, ni même quel jour ou quel mois...

La notion du temps m'a quittée depuis un moment. Je ne vois plus rien à part la cave, à part Julian... Je vis Julian, je respire Julian, je rêve Julian, je mourrai en esclave de ce monstre dans cet endroit sordide...

Depuis qu'il m'a révélé son véritable lui, ma vie est un précipice. Je ne fais que tomber encore et encore, alors qu'il me viole sans cesse. Cette sensation ne me quitte pas, elle me fait perdre de la force, de la confiance. J'ai d'ailleurs l'impression de me perdre moi-même...

J'ai tenté de lui résister, je l'ai tapé, griffé, mordu, rien ne l'a fait abandonner, à quoi je m'attendais ? Je ne suis qu'une frêle jeune fille, j'ai en face de moi un prédateur qui me répond par toujours plus de violence. Il me frappe, me pénètre toujours plus profondément, avant de jouir physiquement et mentalement... 

Je m'en sortirai jamais...

Lentement, j'ai commencé à abandonner l'idée que je m'enfuirai. J'ai cru à un miracle quand je suis partie de l'orphelinat. J'aurais dû me douter que l'espoir se transformerait en toujours plus de désespoir...

Je voudrais tellement pouvoir me sortir de là. Chaque instant, je tente de m'évader, de m'imaginer avec une famille. Un frère, une sœur, un chien, je sors de chez moi avec des amis, mes parents m'accueillent quand je rentre comme dans les BD ou les séries que je regarde. Pourtant, ce ne sont que des rêves, la réalité est bien plus brutale, bien plus noire, bien plus douloureuse...

Julian m'a redonné un peu de liberté. Dorénavant, je peux regarder la télé, lire des livres. Ce qui m'intéresserait, ce serait d'au moins pouvoir sortir de cet endroit. Je sais que je ne pourrai jamais fuir cette maison, l'impression d'étouffer me détruit de jour en jour, d'heure en heure, bientôt de minute en minute...

J'étais habituée à vivre seule, à être recluse, à être battue. Mais être violée c'est encore autre chose, l'impression de n'être qu'une chose, qu'une convoitise, il n'y a rien de plus déplaisant, dégoutant. Chaque fois qu'il descend me voir, je déglutis, je sais que je vais passer un sale quart d'heure. Ce que je redoute, c'est quand mon corps va se développer, quand je vais commencer à ressentir du désir. J'ai peur que mon corps le réclame, j'ai peur qu'il soit encore plus violent lorsque je serai plus grande, j'ai aussi peur qu'il se lasse...

J'ai pas envie de mourir ici, j'ai surtout pas envie de mourir en ayant rien fait. Pourtant, je me demande parfois, si ce ne serait pas mieux que je mette fin à mes jours ? Je n'ai aucune idée de comment partir, même si j'y arrive, que ferais-je ? En plus il y a sans doute des gens qui surveillent la maison, il a bien fait les choses...

Puis c'est le même problème qu'à l'orphelinat. Qu'est-ce que je pourrai bien faire dehors ? J'ai maintenant la preuve qu'il y a des gens bien pires que Mr Thomas, qu'ils peuvent faire des choses bien plus horribles...

Soudainement la trappe s'ouvre, j'entends quelqu'un descendre, Julian.

— Salut ma beauté, comment ça va ? dit-il, le sourire en coin.

Je sais à quoi m'attendre. Je m'installe sur le lit tandis qu'il se déshabille avant de venir sur le lit, de faire de même pour moi. Il veut que ce soit lui qui le fasse, il aime avoir le contrôle, il aime dominer. Je ne suis que sa soumise...

Je souffre en silence, je ne fais plus de bruit, je ne dis plus rien. On entend juste les grognements hideux que fait ce monstre à chaque coup de rein qu'il me met. Je ne veux plus le satisfaire en hurlant ou en me débattant, ça l'excite plus qu'autre chose. Petit à petit, je comprends son fonctionnement, j'apprends. Je ne sais pas si ça va me servir à grand-chose, pourtant j'essaye de me bercer du minimum d'espoir qui peut venir à moi.

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