5.9

49 3 0
                                    

Le plus discrètement possible, je claque la portière de la voiture de mon chéri, qui a insisté pour me raccompagner jusqu'à ma fenêtre. En vérité, je l'aurai supplié de le faire s'il ne l'avait pas fait mais je préférais faire comme si escalader mon mur seule ne me faisait rien.
Et je suis bien contente d'avoir pris une veste aussi chaude et des bottines.
En traversant la route, le bras de Zack qui tente de me réchauffer autour de mes épaules, je baille encore et toujours plus. Il est presque 4h30 du matin. Nous sommes restés à discuter et admirer la vue en haut de la tour jusqu'à ce que Dylan appelle Zack, alors que nous avions oublié l'heure et il s'est passé des choses délicieuses dans la voiture avant que nous rentrions chez moi. Mais je suis exténuée, je ne sais même pas comment je vais faire pour me rendormir et me lever dans quelques heures. Je suis censée être en forme et assurer une journée de travail complète mais ça me semble être impossible actuellement. L'avantage, c'est que je n'y pense pas trop et me concentre sur mon copain si adorable.
Il m'embrasse la joue alors que nous marchons dans la pelouse enneigée et gelée de mon jardin. Une fois devant le mur de la maison, j'inspecte la gouttière, douteuse.

_ c'est hyper glissant, je ne vais jamais y arriver.
_ et je suppose que tu n'as pas pris tes clés juste au cas où...

Je lui fais un sourire forcé et il me lève les yeux au ciel, avant de souffler dans ses mains.
Zack attrape une petite balayette, sagement déposée entre les arrosoirs sous le petit abris et commence à déneiger la gouttière du mieux qu'il le peut en escaladant ce qu'il trouve.

_ arrête, tu vas glisser et te faire mal.
_ tu as une autre solution pour que tu rentres chez toi ? Il chuchote aussi fort que moi.
_ et bien... non, mais je ne veux pas que tu te fasses mal.

Il hausse les épaules et reprend son travail.

_ tu sais qu'il neige encore et que la neige que tu enlèves revient immédiatement ?
_ bordel, June ..!
_ ok, ok... je lève les mains, vas y, déneige la gouttière. Mais mes bottes sont trempées, le métal est gelé et je n'arrivais jamais à remonter dans ma chambre.

Il me regarde lourdement avant de constater que j'ai raison et qu'à en voir la gouttière, mon ascension va être plus que compliqué.
Il laisse tomber la balayette dans l'herbe et déneige avec sa main le toit du petit abris. Après avoir ralé parce que ses mais le brûlent et se les être essuyé contre son jean, il se baisse un peu et me fait un signe de la tête.
La courte échelle ? Vraiment ?
Je fronce les sourcils, les mains dans les poches de ma veste et les jambes tremblantes de froid.

_ franchement ?
_ June, putain...
_ qu'est ce que tu comptes me faire faire ? Tu es grand mais pas assez pour me faire la courte échelle jusqu'à la fenêtre de ma chambre qui est au 1er étage.
_ tu n'as pas de clés mais je suppose que tu n'as pas non plus eut l'idée d'accrocher une corde ou un truc dans le genre ?
_ une corde ? Je grimace. Bien sûr que non. J'arrive toujours à remonter d'habitude.
_ il neige !
_ ce n'était pas prévu !
_ nous sommes au mois de novembre !

Un point pour lui.
Il soupire et me tire par le bras.

_ viens, on va pioncer dans ma voiture.
_ super...
_ tu râles parce que je sors 200 balles pour qu'on puisse aller au Space Needle mais tu voudrais me faire casquer pour une chambre d'hôtel ?

Brusquement, une lumière blanche nous aveugle et aucun de nous n'a le temps de comprendre ce qu'il se passe avant qu'on entende un homme nous hurler dessus.

_ stop ! Je vous ai vu ! J'appelle la police maintenant !

Je me frotte les yeux et réalise que Ron se tient devant nous, son portable et je ne sais quoi d'autre à la main. Enfin, il me reconnaît.

We Are Bonnie And Clyde ( Part 5 : Keep Going Better ) Where stories live. Discover now