We Are Bonnie And Clyde ( Part 5 : Keep Going Better )

5.3

Zack se gare dans ma rue, assez loin de ma maison pour que ma mère ne le voit pas mais assez proche pour que lui puisse me voir rentrer et s'assurer que je sois en sécurité. Il n'a pas dit un seul mot du trajet et j'ai quelques petits doutes de pourquoi...

_ tu me fais la tête pour le bracelet ? Je demande en me détachant.
_ je n'en ai rien à foutre de ce bracelet de merde, June. Il se frotte le visage.
_ ce n'est pas un bracelet de merde.
_ alors pourquoi tu ne l'as pas ? Pourquoi toi, tu fais la gueule ?
_ je ne...
_ arrête, June. Pas à moi.

Nous allons nous disputer dans sa voiture, contre le trottoir de ma rue, et je déteste ça. Je suis fatigué, j'ai froid et ma mère peut sortir sur le péron et nous voir. Et si jamais elle nous voit, elle va faire un infarctus tellement elle sera en colère et hors d'elle. Ou alors Preston pourrait nous voir et balancer le topo à maman.

_ nous avons besoin de discuter.
_ tu dis tout le temps ça... et on finit par baiser au lieu de discuter.
_ pardon ?!
_ quoi ? C'est vrai. Il hausse les épaules.
_ tu sais ce que c'est ton problème ? Tu résumes notre couple à du sexe et ça me rend folle.
_ tu recommences ?! Il s'énerve. Vraiment ? Tu recommences avec cette connerie de cul ?! Non, je ne résume pas toute notre histoire à du sexe, il y...
_ alors pourquoi tout revient toujours à ça ?! Je cri aussi.

Nous nous regardons en chien de faillance, respirant lourdement.

_ pourquoi tu me casses toujours les couilles avec des conneries pareilles ?
_ et ça, c'est ton deuxième problème. Dès que nous avons un souci, c'est une connerie et dès que j'essaye de discuter avec toi, tu dis que je te casse les couilles. Tu sais que nous pouvons débattre comme des adultes ?
_ nous ne sommes pas des adultes ! Regarde nous ! Il cri encore. Tu es au lycée, je n'ai même pas mon diplôme de fin d'études, on est obligé de se planquer dans ma bagnole pour se voir parce que ta mère me déteste et que nous vivons encore tous les deux chez nos parents, comme des merdeux ! Ça me rend taré quand un mec s'approche de toi à moins de 5 mètres et tu es incapable de comprendre que je ne peux pas faire ce que je veux quand je veux parce que je bosse comme un fou ! Nous ne sommes pas des adultes, putain, tu le sais !

Je le fixe, sans ne rien dire, attendant qu'il se calme un peu. Mais il ne compte visiblement pas le faire et je veux discuter avec lui pas me disputer.
Je soupire.

_ nous ne sommes pas des enfants.
_ non, nous sommes des ados complètement cons qui n'arrivent à rien gérer dans leur vie.
_ tout serait plus simple à gérer si tu me parlais ! Je cri.
_ te parler de quoi, putain ?!
_ de tout ! De ta vie, de ce que tu fais de tes journées ! Tu ne me dis plus rien et nous ne nous voyons presque plus !
_ c'est ce qu'il se passe quand les gens grandissent, June.

J'écarquille les yeux. Comment ça c'est ce qu'il se passe quand les gens grandissent ? Pourquoi est-il si défaitiste ? Pourquoi recommence t'il encore une fois ? C'est au moins la centième fois qu'il me fait comprendre que ça ne marchera jamais entre nous et c'est au moins la centième fois que j'essaye de recoller les morceaux, de lui prendre la main et le tirer pour qu'il remonte sur la barque et de sauver tous les meubles. Toute seule, je n'arriverai à rien et il le sait pertinemment, c'est ce qui me fait le plus de mal.

_ non, Zack...
_ il faut bien grandir un jour.
_ tu me dégoûtes.

Il tourne la tête vers moi, s'étonnant, ou pas, que j'ai craché cette phrase. Mais il le mérite amplement et c'est ce qui m'est venu en premier.
Sans attendre, j'attrape mon sac de cours et ouvre la portière avant de finalement me retourner vers lui une dernière fois pour ce soir.

_ tu sais quoi ? J'en ai marre que tu laisses toujours tout tomber sans essayer le moindre sauvetage. Et j'en ai marre de toujours tout donner pour toi et pour nous. C'est toujours la même chose. Tout va bien, puis tout va mal puis tout va bien à nouveau et ça recommence inlassablement et j'en ai vraiment vraiment vraiment marre, Zack.