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Presque une semaine est passée depuis la Saint Valentin et j'ai retourné la situation dans tous les sens. À chaque fois que j'ouvre mon placard pour prendre des vêtements, je tombe sur l'exemplaire des Hauts de Hurlevents que Zack m'a offert, j'y pense encore plus que le reste du temps. Il a lut mon roman favori, juste pour me faire plaisir, il a décidé de me l'offrir pour la Saint Valentin alors qu'il déteste les fêtes aussi commerciales que celle-ci, nous nous sommes séparés en novembre et il a gardé ce cadeau emballé comme il a put, dans la boîte à gants de sa voiture jusqu'à février... nous nous sommes parlés et disputés comme si nous nous étions vu la veille, samedi soir et surtout, je ne l'ai vu que 20 petites minutes mais j'aurai bien pris un supplément de Zack. Il m'a toujours manqué mais depuis que je l'ai vu, je me sens frustré de ne pas le revoir tous les jours et il me manque encore plus. C'est comme si on m'avait fait mon dessert favoris, que j'avais juste put le sentir et qu'on avait enlevé le gâteau. J'ai besoin de plus de Zack, je le sais depuis le début de notre relation et je pensais sincèrement être soignée, mais même si je ne compte pas retomber aussi bas, je crois que je suis en train de retomber, avec seulement 20 minutes, tout de même. J'ai besoin de le voir et honnêtement, je suis un peu déçue qu'il ne m'ai pas appelé ou même contacté par sms au moins une seule petite fois depuis samedi soir. Mais finalement, à quoi je m'attendais ? Pour lui, notre petite rencontre sur le parking du lycée ne voulait peut-être rien dire du tout ou ne lui a pas fait prendre conscience que je lui manquais toujours... peut-être que je ne lui ai jamais manqué. Ou alors, peut-être que je lui ai fait comprendre que je ne voulais vraiment plus rien avec lui et que nous resterions amis ou plutôt seulement connaissances... si c'est le cas, je suis vraiment la plus grosse idiote d'Amérique. J'ai retourné la situation dans tous les sens pendant près d'une semaine et aujourd'hui, au lieu d'être concentré pleinement sur les smoothies, je faisais l'inventaire de tous les possibles retournements de situation qu'il pourrait y avoir entre nous deux. Et honnêtement, je dois être sadomasochiste parce que je me torture l'esprit depuis 7 jours, non-stop, et je ne suis pas capable de m'arrêter par moi-même.
Je descends du bus, satisfaite tout de même d'avoir fini ma journée de travail après avoir fini ma semaine de cours. J'ai beaucoup de devoirs et surtout beaucoup de révisions mais je vais pouvoir rester à la maison.
Je remonte la rue, emmitouflée dans mon manteau parce que les températures ne veulent pas remonter à Seattle.
Je m'essuie les pieds sous le porche de la maison et pousse la porte d'entrée, que maman n'avait pas fermé à clé juste pour moi. C'est la seule fois de la semaine qu'elle laisse la porte ouverte, avec tout de même la clé sous la serrure, pour que je ferme à clé une fois que je suis rentrée.
De la cuisine, maman chantonne quand j'arrive et s'arrête pour me saluer.

_ bonjour, ma chérie. Elle dit en français.
_ salut.

Je quitte mon manteau, mon écharpe, mes chaussures et dépose mon sac sur le dernier portemanteau libre contre le mur de l'entrée. Ensuite, je pars rejoindre maman dans la cuisine. Elle me tend la joue alors qu'elle finit de couper plusieurs tomates avec un couteau qu'elle vient de s'acheter.

_ comment s'est passé ta journée ?
_ bien. Une journée de travail normale au bar à smoothies.
_ pas de clients trop pénibles ?
_ moins que d'habitude. Ma patronne m'a dit qu'entre février et mai, il y avait un espèce de trou noir.
_ un trou noir ? Elle me questionne sans me regarder.
_ les gens sont dans les centres commerciaux en hiver, parce qu'il fait trop froid pour faire les magasins dehors, dans la rue, et comme ils passent devant le bar, ils achètent des smoothies. Et à partir de mai, il commence à faire assez bon pour que les gens se baladent dehors et donc achète des smoothies pour se rafraîchir. Entre février et mai, il n'y a rien de spécial, les clients varient... c'est étrange mais normal.
_ oh, intéressant. Ta patronne fait ce genre d'études ?
_ je pense plutôt qu'elle a payer quelqu'un pour faire ce genre d'études.

We Are Bonnie And Clyde ( Part 5 : Keep Going Better ) Where stories live. Discover now