Chapitre 43

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De retour au présent, trois jours après l'altercation entre la marine et l'équipage de Barbe-Blanche... Quelque part sur l'océan, un vélo roule sur une vaste mer glacée.

- Hum ? fit l'amiral Aokiji en arrêtant de pédaler un instant.

L'homme gigantesque leva les yeux au ciel avec lassitude. Il plaça sa main en visière pour se protéger des rayons du soleil. Sous ses yeux endormis, il vit une silhouette passer rapidement dans le ciel. L'objet non identifié survola l'amiral de la marine telle une étoile filante puis disparut au loin derrière les nuages, en direction de l'île que l'homme venait de quitter.

- Un oiseau ? Hum... Un humain ? Hum... marmonna-t-il en passant une main confuse dans sa coupe afro. Bah, peu importe.

Aokiji reprit la route sur l'océan glacé en pédalant tranquillement sur sa bicyclette.

***

Petit à petit, la bulle dans laquelle je me trouvais commençait à perdre de l'altitude. Je me demandais si j'allais terminer au fond de l'océan ? Après avoir mangé un fruit du démon, on devient une enclume. J'avais mal choisi mon moment pour devenir un détenteur de fruit du démon ! De toutes les façons, j'aurais fini par mourir d'hypothermie, seule, au milieu de la mer. Triste fin. Mais, contre toute attente, plusieurs mètres en dessous de moi, une île immense apparut soudainement. La bulle fonça vers une petite plage isolée. L'impact fut violent et forma un cratère dans le sable qui tournoya autour de moi. Malgré la chute, je fus déposée sur le sol froid avec douceur, comme si la bulle avait absorbé de le choc à ma place. Je ne savais pas combien de temps j'étais restée à survoler la mer avant d'être finalement libérée de ma prison. J'avais l'impression que cela faisait une éternité.

En dépit de la joie que j'aurais dû ressentir d'être toujours en vie, une profonde mélancolie s'empara de moi. J'étais incapable de me mouvoir. Des images du passé tournaient en boucle dans mon esprit. Des larmes se mirent à couler sur mes joues tandis que les pièces du puzzle de ma vie se remettaient en place.

- J'aurais préféré ne pas me souvenir... murmurai-je entre deux sanglots, sentant mon cœur étouffer.

J'étais dégoûtée de moi même.

Je n'avais plus aucune force, pas assez pour me lever, pas assez pour crier. J'étais seule sur une plage, sur une île, sur un océan, dans un monde, qui m'était complètement étranger. Je croyais m'y être fait une place. Une vision des pirates de Barbe-Blanche m'apparut soudainement. Je ne pouvais pas les imaginer sans un sourire sur le visage, toujours à faire la fête et les idiots. Cette pensée m'acheva. Je fondis de plus belle en larme. Je croyais être devenue plus forte, je croyais être plus courageuse, je pensais faire ce qu'il me semblait juste. Même si je n'étais pas grand chose, au moins j'étais importante pour mes amis. Pour Père, pour Thatch, pour Marco, pour Ace... Mais la vérité, cruelle, me frappait de plein fouet. Je n'étais personne ! Je n'avais même pas mon propre nom, ma propre apparence, mon passé. Tout ce que je croyais m'appartenir était à quelqu'un d'autre : à la véritable Sena qui n'était autre que l'arme antique Uranus ! Je n'étais qu'un clone.

Non seulement, je venais de Marijoa, j'étais un tenryubito, je faisais partie de ces être immondes, mais en plus... J'étais la réplique d'une arme antique. Au moins, la véritable Sena s'était opposée aux immondices des nobles mondiaux. Elle avait refusé de leur obéir. Mais moi... Je fus prise de vertige et de nausée.

Je regardai mes mains à contre jour. Elles étaient secouées de spasmes. Les rayons du coucher de soleil les éclairaient d'un orange vif. J'eus l'impression de voir tout le sang qui recouvrait mes mains. Comment avais je pu leur obéir ? Comment avais je pu faire tout ça ? Je n'étais pas digne de continuer à vivre.

One Piece - New WorldWhere stories live. Discover now