One Piece - New World

Chapitre 20

Des cris retentirent à travers l'île des Hommes-Poissons et des habitants terrorisés fuyant les lieux à toute jambe inondèrent soudainement les rues. La voix tonitruante de Big Mom gronda une nouvelle fois, faisant tressaillir mon cœur dans ma poitrine. Je pouvais à peine imaginer l'être qui était à l'origine de cette panique. Soudain, j'en eus une idée très précise.

Le bâtiment adjacent vola en éclat, propageant une onde de choc violente. La lumière du soleil m'aveugla, tandis que je me protégeais le visage de la bourrasque de débris et que je tentai de rester sur mes deux pieds, complètement paralysée par la peur. J'écarquillai les yeux en apercevant une créature immense, ressemblant à un géant, une femme énorme portant un bicorne rose, assorti à la couleur vive de ses cheveux. Elle était vraiment "big" et imposante ; ses yeux rouges, emplis de folie, lançaient des éclairs et de la bave coulait de sa bouche énorme. Un frisson glacial me parcourut. C'était quoi ce monstre ? J'eus envie de prendre mes jambes à mon cou, mais l'impuissance que je ressentis face à cette géante me pétrifia. D'un seul coup, elle aurait pu m'écraser comme un vulgaire moucheron ! Je n'étais rien ! Rien du tout ! Ce monde... n'était pas fait pour moi...

- YUNII ! cria White en réagissant très vite. Elle m'attrapa par le bras et me tira hors de la ruelle, à l'instant même où Big Mom abattit un puissant coup de poing sur le sol, créant une explosion qui balaya tout sur son passage.

Nous nous retrouvâmes dans la rue voisine, sous le choc.

- M-Merci, balbutiai-je, jetant un regard hagard à mon amie.

- C'est mauvais... murmura-t-elle. C'est exactement ce que nous voulions éviter ! Mais d'abord, il faut évacuer les civils !

L'air déterminé de White me frappa de plein fouet. Elle était si différente de mes souvenirs ! La petite fille timide et enjouée qui m'accompagnait sur la plage autrefois avait laissé place à une jeune femme mature et sûre d'elle. Tout ce temps, j'avais cru qu'elle avait déménagé à cause de ce que les autres enfants du village lui avait fait, mais en réalité, il lui était arrivé la même chose que nous : après un naufrage près des côtes, elle s'était retrouvée propulsée dans ce monde. Elle avait du se débrouiller seule dans ce nouveau monde, et était parvenue à se frayer un chemin aux côtés de la marine. Elle avait survécu pendant plus de cinq ans dans ce monde hostile... Je l'admirais énormément. Moi, tout ce que j'avais pu accomplir jusqu'à présent, c'était me faire protéger par l'équipage de Barbe Blanche. Sans eux, sans leur bienveillance, je n'aurais pas fait long feu. Je me souvins brusquement que mes compagnons se trouvaient en première ligne face à Big Mom. Comment allaient-ils ?

- Où vas-tu ? me demanda White en m'attrapant le poignet, m'empêchant de retourner là où se trouvaient Ace et Marco.

- Il faut que...

- Viens avec moi, il y a un navire de la marine prêt à évacuer !

- Mais, je ne peux pas ! répliquai-je.

- Qu'est-ce que tu racontes ! C'est dangereux de rester ici, avec une Yonkou hors de contrôle !

Elle m'entraîna avec elle. Je voulus résister mais sa force m'obligea à plier à sa volonté. J'étais extrêmement confuse : revoir ma meilleure amie après tout ce temps et dans ces conditions me désarçonnait. Je ne savais plus quoi penser. Devais-je aller avec elle ? Abandonner les pirates de Shirohige ? Abandonner ceux que je considérais aujourd'hui comme ma famille ? Après qu'ils se soient mis en colère pour moi ? Après qu'ils m'aient prouvé combien je comptais pour eux, alors même que j'étais encore récemment une étrangère ? C'était impensable.

White sortit un escargot de sa poche, un "den den mushi', que je connaissais bien maintenant, puis se mit à courir en me tenant fermement par le poignet, m'empêchant de m'enfuir. Je savais qu'elle n'avait que de bonnes intentions à mon égard, j'étais également très heureuse de la revoir, mais je ne pouvais pas la laisser m'emmener plus loin d'Ace et de Marco. J'attendais le bon moment pour lui expliquer tout ce que j'avais sur le cœur, en espérant sincèrement qu'elle comprendrait mes raisons.