One Piece - New World

Chapitre 8

Le Moby Dick longea un moment les côtes de l'archipel, puis accosta au groove 29. L'équipage s'organisa en plusieurs groupes ; certains furent assignés à la sécurité du navire, d'autres reçurent une liste de courses à faire pour réapprovisionner la cargaison, et les derniers eurent droit à un quartier libre pour vagabonder sur l'archipel. La plupart décida d'aller boire un coup dans un bar et le reste choisit plutôt de s'entraîner non loin de là. Marco et Ace sautèrent du pont les premiers, puis s'éloignèrent machinalement comme s'ils savaient exactement ce qu'ils avaient à faire. Je regardai Thatch qui discutait des courses à faire avec les autres membres de l'équipage, curieuse de savoir ou les deux commandants se rendaient et la raison pour laquelle nous avions accosté ici.

– Eux ? Ils vont voir Silvers Rayleigh, répondit Tatch lorsque je lui posai la question. Il va enrober notre navire afin que nous puissions voyager sous l'eau, jusqu'à l'île des Hommes-Poissons. On va rester là pendant trois jours maximum.

Quoi ? Enrober le navire ? Je ne savais pas vraiment ce qu'il entendait par là, mais si je comprenais bien, nous allions réellement naviguer sous l'océan ! J'avais du mal à y croire, j'étais certaine qu'il allait rigoler et me dire que c'était une blague. Mais bon... dans ce monde il fallait s'attendre à tout ! Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler les hommes-poissons.Étaient-ce des poissons avec des jambes et des bras ? Je frissonnai en imaginant ce curieux mélange.

Cette histoire d'Hommes-poissons m'intriguait beaucoup. Néanmoins, j'avais pris ma décision depuis un moment : je n'irai pas sur cette île. D'un, le voyage sous l'eau me semblait irréaliste et dangereux, de deux, je ne pouvais pas rester avec des pirates. Ils s'étaient montrés bienveillants envers moi jusqu'à présent, je ne pouvais pas le nier. Malgré tout, ils restaient des pirates : des criminels, des pillards, des meurtriers. Ils pouvaient bien faire semblant d'être gentils et sympathiques, je savais qu'à un moment ou un autre, ils me révéleraient leur vrai visage. C'était la triste vérité ; les gens ne sont jamais ce qu'ils semblent être. C'est pourquoi, à la nuit tombée, quand tout le monde dormirait, je me faufilerai sur l'île afin de m'échapper. Je ne savais pas encore où j'irai, mais j'y réfléchirai le moment venu.

– Oi, Yuni ! Tu veux venir faire les courses avec moi ? demanda Thatch tandis que je réfléchissais à mon plan d'évasion.

– Euh... Oui ! répondis-je rapidement.

Le cuisinier descendit sur la terre ferme. Je le rejoignis quelques instants après. Soudain, je remarquai que des bulles volaient dans le ciel ; elles se formaient au niveau du sol puis remontaient jusqu'à la cime des arbres.

– Qu'est-ce que c'est que ça ? m'émerveillai-je en touchant l'une des bulles du bout des doigts.

Ça ressemblait vraiment à des bulles de savon !

– Ce sont des bulles qui n'existent que sur cet archipel ! répondit Thatch, amusé. Regardes !

Il me montra un magasin qui vendait d'étranges véhicules. C'étaient des sortes de vélos-bulles. Il en loua un et m'incita à l'essayer. Je m'installai prudemment, puis pédalai avec lenteur. Le véhicule commença à avancer dans les airs !

– Trooop chouette ! m'exclamai-je.

J'accélérai, me sentant plus à l'aise, puis revint vers Thatch. Il avait une ficelle dans la main, à laquelle un ballon était relié, ou plutôt une bulle.

– Avec ça, on peut transporter nos achats.

Nous passâmes la journée à faire les magasins, les échoppes, les marchés. Je découvris les différents grooves de l'archipel ; parfois, nous passâmes dans des lieux mal famés, où des pirates rodaient comme des vautours, des endroits qui empestaient la pourriture, et d'autres fois nous traversâmes des zones animées qui grouillaient de touristes. J'aperçus une fête foraine sur le chemin du retour, et Thatch dut me tirer par le bras pour m'empêcher d'y aller. Il y avait cette grande roue envoûtante qui semblait m'appeler. J'avais drôlement envie de visiter le parc d'attraction. Je sais, je ne suis plus une gamine, mais ce genre de choses réveille l'enfant qui dort au fond de mon âme.