One Piece - New World

Chapitre 9

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La nuit était tombée sur l'archipel. Outre le son des bulles qui éclataient parfois, je n'entendais qu'un silence absolu. J'étais allongée dans mon lit, scrutant l'obscurité du soir par ma fenêtre. J'attendais le moment propice pour m'extirper de mes draps et me faufiler dehors. Mes pensées se bousculaient dans mon esprit ; avais-je pris la bonne décision ? Je souhaitais retourner chez moi par mes propres moyens, échapper aux griffes des pirates... Pourtant, je savais au fond de moi que je ne survivrais pas seule dans ce monde. Que devais-je faire ? J'éprouvais le besoin de fuir... fuir ce cauchemar sans nom. J'avais un peu honte... En réalité, je me sentais coupable de m'en aller au beau milieu de la nuit comme une voleuse, alors que les pirates m'avaient sauvée la vie et s'étaient occupés de moi. Pourtant, je devais le faire. Il fallait que je retrouve Yuta, la maison...

Pendant que nous faisions les courses avec Thatch, nous avions contourné une zone de l'archipel. Il m'avait expliqué que c'était un endroit sous le contrôle de la marine. Je me demandais si je pouvais aller les voir pour leur demander de l'aide ? Après d'intenses réflexions, je me décidai enfin à sortir de la chambre. Les couloirs étaient déserts. Je passai la porte à pas de velours, puis m'enfonçai à travers les ténèbres de la nuit.

***

Le lendemain matin...

Le soleil était déjà haut dans le ciel. Je déambulai dans les rues, l'estomac tiraillé par la faim, les membres endoloris à force de marcher. J'avais tenté de trouver un soldat de la marine en vain. Après plusieurs heures de recherche, mes espoirs avaient été anéantis. Fatiguée, je m'étais reposée contre un arbre, puis je m'étais réveillée alors qu'il faisait déjà jour. A présent, je vagabondais sans but, tout en espérant tomber par hasard sur un membre de la marine. Ils étaient censés protéger les civils, n'est-ce pas ?

L'archipel devint petit à petit animé. Mon ventre criait famine, lorsque je sentis soudain une odeur alléchante. Je me dirigeai vers un stand de takoyaki qui se trouvait un peu à l'écart. Un homme au visage étrange, portant un bandage en forme de croix au front, emmitouflé dans un manteau épais, cuisinait des brochettes sur un grill. Je trouvais sa tenue étrange, car il ne faisait pas froid du tout.

– Bonjour ! fit-il en m'apercevant. Je suis Hachi, je vends des Takoyaki, tu en veux ?

Je regardai ses brochettes, en bavant presque, puis me souvins que je n'avais pas d'argent.

– Je... Je ne peux pas payer...

Le vendeur parut déconcerté. Il me dévisagea de haut en bas, puis me tendit le takoyaki.

– Ce n'est pas grave, tiens ! Tu as l'air affamée !

Surprise, je saisis néanmoins la nourriture avec reconnaissance. Pourquoi était-il aussi gentil ? Bon sang, je devenais de plus en plus méfiante. Je le remerciai et dévorai la brochette. Il me regarda un instant.

– Qu'est-ce qu'une p'tite comme toi fait ici ?

– Je suis perdue... Je cherche la marine, est-ce que vous sauriez où les trouver ?

Hachi sembla tressaillir et se gratta nerveusement le front.

– La marine ? Ahem, non, ici c'est pas une zone sous l'autorité de la marine, tu ne risques pas de trouver un soldat dans le coin. Si tu veux vraiment les trouver, ils doivent être de l'autre côté de l'archipel...

– Je vois merci.

Je retournai sur mes pas. De l'autre côté de l'archipel, de l'autre côté... Mais de quel autre côté ?