Chapitre 38

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- Non.

- Si.

Je regardai Père dans les yeux. Il fronça les sourcils et abattit son arme, son Naginata, sur le sol avec force. Même s'il était assis, il se dressait telle une montagne devant moi, inébranlable.

- Non, répétai-je.

Shirohige se massa les paupières, puis posa ses yeux étincelants d'autorités sur moi. Si un regard pouvait tuer, je serais morte mille fois.

- Il n'y a pas de non qui tienne ! objecta-t-il en se levant.

- N-Nnn... marmonnai-je de manière inaudible, trop impressionnée par la taille du colosse.

- Ace sera là pour te protéger, fit Barbe-Blanche pour clore le débat.

Il sauta du pont, ce qui fit trembler le ponton où le navire était ancré. Avant que je n'eus le temps de protester, Barbe-Blanche se dirigeait déjà avec son équipage vers le centre-ville de l'île où nous avions accosté. C'était la première fois depuis Saboady que nous visitions un endroit aussi animé. Le port était bondé de navire en tout genre, venus des quatre coin de la mer pour profiter de cette ville de plaisance. Il y avait une plage, des magasins, un hôtel où l'on pouvait séjourner et des salles de jeux. Forcément, je m'étais emballée ! J'avais envie de voir tout un tas de choses, de profiter un peu après des jours en mer à combattre !

Je lançai un regard suppliant à Ace. Le pirate secoua la tête d'un air impuissant, catégorique.

- Père a dit que tu devais rester sur le navire, désolé petite sœur !

Je plongeai intensément mon regard gris dans ses prunelles noires. Il recula d'un pas, désarçonné. Il secoua de nouveau la tête.

- C'est pour ta sécurité ! ajouta-t-il en détournant le regard. La ville est grande et il y a peut-être des chasseurs de primes balaises...

Je lui fis mon visage le plus innocent et utilisait ma technique suprême : le regard du chat potté ! Ace perdit ses moyens et balbutia quelques mots d'excuses incompréhensibles.

- Te fais pas avoir, lança Marco qui observait la scène à côté. Ce sont les ordres d'Oyaji ! Inutile de prendre des risques ! Elle reste sur le bateau avec nous, c'est plus sûr.

Je lançai un regard furieux à Marco.

- Toi, je ne te parle plus ! Méchant va !

Le phénix parut choqué. Son visage avait perdu toutes ses couleurs. Ahah ! Sa tête transpirait la culpabilité ! Bon, c'était pas vraiment sympa. Le pauvre avait vraiment l'air de s'en vouloir.

- Je plaisante ! fis-je en lui donnant une tape dans le dos. Mais les gars, c'est trop injuste ! Je veux aller m'amuser aussi moi !

- Tu te rends compte que tu es pourchassée par la marine et tous les chasseurs de prime du pays maintenant ? soupira Marco, d'un air réprobateur, agacé de s'être fait avoir par mon brillant jeu d'acteur.

- Vous l'êtes aussi à ce que je sache !

- Ouais, mais excuse moi d'être franc, tu n'as pas notre niveau de combat. On est les commandants d'un Empereur, de l'homme qui deviendra le roi des pirates, le plus puissant du monde ! déclara Marco avec fierté.

Ce n'était pas Luffy qui était censé devenir le roi des pirates ? Je m'abstins de faire la réflexion, et affichai mon plus beau sourire.

- Je sais, vous êtes les meilleurs ! dis-je en remettant une mèche derrière mon oreille, prête à abattre ma carte maîtresse. Ace est mon garde du corps, c'est ça ? Parce que tu es le plus fort de tous les commandants, tu n'auras aucun mal à me protéger ! Si je suis avec toi, même une armée ne me ferait pas peur !

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