One Piece - New World

Chapitre 6

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De retour sur le Moby Dick, les rayons du soleil commencent à pointer le bout de leur nez...

Mes rêves étaient agités. Je voyais des silhouettes informes en train de s'empiffrer jusqu'à s'effondrer dans leur propre assiette. De la nourriture volait, des coups se perdaient, des hommes étaient projetés dans toutes les directions. Des rires démoniaques s'élevaient dans le néant. C'était une vision terrifiante. Puis, une voix cristalline appelant mon nom m'apaisa. "Yuni-chan !" répétait-elle. J'avais du mal à la distinguer, mais des images se formèrent dans mon esprit et je me rendis compte que c'était White, ma meilleure amie, qui m'appelait. Je me remémorai alors mon enfance passée avec elle.

White n'avait jamais eu beaucoup d'amis à cause de ses longs cheveux blancs. Les gens la traitaient de monstre et pensaient qu'elle était maudite. Ils étaient seulement superstitieux et ils avaient transmis leurs stupides croyances à leurs enfants. Lorsque je l'avais rencontré, elle était toute seule, sur la plage. Cela faisait deux ans que j'avais été recueilli par ma famille ; je me rendais souvent sur la côte car j'avais l'impression que mes souvenirs allaient rejaillir si je retournais sur le lieux où l'on m'avait trouvé. Je la vis assise au soleil, ses longs cheveux immaculés ondulant au vent. J'avais encore peur des gens à cette époque, et je commençais à peine à m'attacher à mon frère. Je n'osai pas m'approcher, ne sachant pas si cette fillette était bien réelle ou s'il s'agissait d'une apparition angélique. Pourtant, lorsqu'elle m'aperçue, elle me fit un sourire ravissant. Intriguée, j'allais m'asseoir à côté d'elle. Puis, au fur et à mesure que nous nous observions, nous nous mîmes à faire connaissance. Je découvris qu'elle avait beaucoup de points communs avec moi. Elle était aussi orpheline et avait été recueillie par le gardien du phare, un vieil homme chaleureux, alors qu'elle était encore un bébé. Nous discutâmes beaucoup. Parfois, nous laissions le silence s'installer pour observer les remous de la mer et l'écume qui s'effaçait sur le sable. Je me souviens d'une conversation en particulier. Après un long silence, White avait baissé la tête et s'était cachée dans ses genoux.

– Tu n'as pas peur de moi ? demanda-t-elle d'une voix étouffée.

Je la regardai sans comprendre.

– Pourquoi ?

– Mes cheveux... Je ressemble à un monstre.

Je fronçai les sourcils.

– Je trouve que tu ressembles plus à un ange...

Elle leva les yeux vers moi, étonnée de ma réponse, un sourire discret se dessinant sur ses lèvres. Je ne comprenais pas ce que White vivait à l'époque. Bientôt, je me rendis compte que sa vie était un enfer sans nom.

Les parents interdisaient à leurs enfants d'approcher mon amie. Cependant, la plupart du temps, c'est eux qui venaient voir White. Ils la huaient, lui jetaient des cailloux, la traitaient de monstre. Je fus choquée la première fois. Les enfants lui jetèrent des tomates à la figure et s'enfuirent en piaillant. White s'excusa de m'avoir mêlée à ses histoires, les yeux pleins de larmes.

– Ne dis pas n'importe quoi ! m'écriai-je. Ils n'ont pas le droit de faire ça ! On devrait aller voir leur parent pour...

– Non ! Surtout pas ! Si tu vas les voir ils t'ignoreront... ou pire... ils diront que c'est de ta faute.

– Mais ça ne peut pas continuer... fis-je abattue. Et si on en parle à ton grand-père, il pourra faire quelque chose ?

– Je ne veux pas l'embêter...