Chapitre 23 : La vie continue :

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Mes tempes tambourinaient fortement contre la nuque. Luttant violemment contre mes chakras qui semblaient éteints, j'ouvris la bouche au prix d'un grand effort et questionnai alors assez doucement :

-Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'elle...meu...Pour...Qu'on arrive à ce résultat ?!

Les autres se regroupèrent derrière moi tandis que je ne voulais pas me détacher de Mamie. Je la fixai pour imprégner son image dans mon esprit...Et arrêtai vite de faire ça à cause de notre ressemblance. Un énorme malaise s'empara de mon corps et j'eus l'impression de me voir déjà morte. Également énervée et en larmes, Ylva explosa alors avec indignation :

-Cette demoiselle vient de vous poser une question ! Moi aussi j'aimerais savoir ! Ma Beauté m'avait dit qu'elle délirait là-dessus mais je n'aurais jamais pensé que ce fût vrai !

-Moi non plus Maman...Calme-toi...Ce n'est pas bon pour tes nerfs...Confia alors la cheffe.

-Bien évidemment que ce n'est pas bon pour mes nerfs ! Tu as vu mon âge ! C'est moi qui devrais être à sa place ! Oui ! C'est moi qui devrais être au milieu de ma famille là-haut au lieu d'être ici avec vous et les voir mourir les uns après les autres ! Pesta-t-elle en éclatant en sanglots...Ma Reine Iduna...Ma Grosse Gaga...Cet idiot d'Olaf...Pieter...Amarok...Elysia...Oh oui ! Il y en a eu trop ! Et moi je suis toujours là dans ce corps lent et vieux !

-S'il te plaît Grande Marraine...Ne pense pas à te suicider...L'implora à son tour Maman en la regardant avec des yeux baignés de larmes.

-Certainement pas ! Pour me retrouver dans le Nifflheilm avec l'autre andouille de Yuma qui aurait servi de beau-père à ma Beauté s'il avait été en vie, non merci ! Grommela-t-elle.

-N'accable pas Tonton s'il te plaît...Je l'aimais bien même si ce n'était pas réciproque...Pense à moi qui suis aussi la dernière de notre groupe d'amis à être encore en vie, soupira Yélana en larmes.

-Comme je viens de le préciser...C'est un fardeau que je ne connais que trop bien ma Beauté... Si tu tires de moi le temps risque d'être très long ! Grommela-t-elle.

-Ylva par les esprits ! Pourriez-vous vous taire un petit peu par respect pour ma grand-mère ! Lançai-je férocement.

A ma grande surprise, elle s'arrêta du premier coup, ne s'attendant pas à ce que je lui fasse front. Non contente de ne pas avoir obtenu ma réponse, je me tournai à nouveau vers mes parents et répétai d'une voix moins patiente :

-Alors...Comment est-ce arrivé ? Vous étiez avec elle ! Donc vous savez forcément ce qui s'est passé !

Fronçant de plus en plus les sourcils pour qu'ils expliquent le tout, je ne détachai pas mon regard de leurs visages bouffis de larmes. Ils me renvoyaient mon propre reflet car j'avais moi-même les yeux rougis, la mine déconfite, les lèvres prêtes à se fendre à nouveau. Père qui était parti prendre l'air, arriva alors dans la maison et déclara enfin d'une voix neutre :

-Tout ce qu'on peut te dire ma Furie Rousse, c'est que nous savions tous que ce jour allait venir.

Mon cœur se broya un peu plus car je n'étais clairement pas prête à entendre cela. Soucieux qu'il fallait me ménager, Hans m'entoura de ses bras voulant me faire reculer du corps sans vie de notre aïeule, mais je le repoussai gentiment.

-Pour être honnête... J'espérais que Mamie tienne encore un peu... Surtout qu'elle ne présentait aucun signe, murmurai-je.

-Surtout qu'elle ne voulait que tu ne voies aucun signe, rectifia bientôt Papa.

Quoi ?! Que voulait-il dire par là ?! Je hoquetai tout de suite dans un élan de surprise et le fixai à son tour.

-Qu'est-ce que vous chantez là Agnarr ?! Insinuez-vous qu'Anna était très malade ?! Mais pourquoi Laïka ne nous en auraient-ils pas fait part dans ce cas ?! S'insurgea tout de suite Ylva.

Retour vers le passé : Croqué par le crocusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant