Chapitre 6 : Huis-Clos :

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Nous étions tous ensemble dans la bibliothèque. Elsa, Hans, Kristoff et moi étions assis sur le sofa face aux quatre parents qui nous dévisageaient d'un air grave. Papa qui était arrivé entre temps, avait laissé les invités sous la surveillance de Niklas et Lars. Nous allions donc avoir le droit à un vrai procès qui ne tarda pas à s'ouvrir lorsque Père grogna :

-Elsa et Anna d'Arendelle ! Levez-vous !

Evitant chacune de nous regarder, nous appliquâmes son ordre, plus blêmes que jamais car nous ne pouvions pas faire autrement. Nous attendions les soufflets qui allaient forcément se rabattre sur nos joues potelées. Je n'arrivais toujours pas à savoir s'ils étaient mérités...

-Nous désirons des explications ! Et vite ! Continua-t-il, vous avez intérêts d'avoir des arguments solides si vous ne voulez pas de nouveau être séparées, jeunes filles !

Je me mordis expressément la lèvre de mécontentement. Au diable les adultes ! Il aurait mieux valu qu'ils partent sur ce maudit bateau ! Je blanchis tout de suite pour avoir eu une telle pensée. Tu es la seule fautive dans cette histoire Anna, me grondai-je bientôt. Même ma sœur me dévisageait avec des yeux noirs qui semblaient dire « J'étais sûre que c'était une mauvaise idée, dès le départ, mais tu n'as pas voulu m'écouter ». Souhaitant tout de même la protéger, je finis par déglutir bruyamment et dis :

-Père tout est ma faute.

Contre toute attente, il demeura très distant et me demanda soudain comme si j'avais cinq ans :

-Pourquoi ne sommes-nous guère étonnés jeune fille ?!

Agissant comme telle, je cherchai aussitôt du réconfort auprès de ma mère, mais cette dernière à bout de nerfs se contenta de s'exclamer avec mépris :

-Tu es vraiment une peste ma Furie Rousse !

Ses mots me firent si mal qu'ils me déclenchèrent les larmes aux yeux. Je les essuyai brièvement et me contenter d'hocher la tête en continuant de fixer le sol tout en priant pour m'engouffrer à l'intérieur. Mais il n'en était rien.

-Allons, allons, Agnarr ! Iduna ! Ne soyez pas trop durs avec vos filles ! Intervint soudain le roi Wilhelm à ma plus grande surprise, au fond Alix et moi les comprenons ! Vous savez ce n'est pas évident de sympathiser avec des inconnus surtout quand on en connaît les enjeux ! Ce n'est pas votre faute si vous avez des sexes faibles en tant qu'héritières ! Elles sont plus difficiles à élever ! Il n'y avait bien que leur genre pour avoir l'idée d'un tel stratagème !

Je rougis immédiatement face à cette pluie d'humiliation misogyne mais préférais néanmoins ne pas relever, consciente que le roi des îles du Sud ne devait pas être le seul à penser ainsi de la condition féminine à notre époque.

-Ne commencez par sur ce terrain-là Wilhelm où j'appelle mon majordome pour vous remettre directement dans vos appartements ! Nous sommes là pour régler une situation délicate dont VOUS aussi avez été victimes ! Je vous trouve d'ailleurs bien ouvert d'esprit pour une fois ! Quand on sait que vous et votre femme ne juriez que par Anna tout à l'heure quand nous les observions en train de danser ! Siffla Père, ne retournez pas votre veste maintenant !

Loin d'être affecté par son tour, le père d'Hans lui lança un regard amusé et renchérit d'une voix bourrue :

-Oh ! En réalité ! Qu'importe la fille ! Oui ! Le problème peut être régler si c'est la princesse Elsa qui se plaît en compagnie de notre fils, on ne perd pas au change !

-Commençons par délier le vrai du faux et nous verrons ensuite, trancha derechef Papa ense tournant à nouveau vers nous avec un regard colérique.

La gorge toujours sèche à cause de la peur qu'ils me procuraient tous, j'osais tout de même demander :

Retour vers le passé : Croqué par le crocusWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu