Chapitre 14 : Pour moi (presque) rien ne change :

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Mon état d'esprit apaisé, ne le resta toutefois pas longtemps. Juste le temps que mes parents et Hans se remettent pleinement de leurs émotions. Ils étaient là, vivants et c'était le plus beau miracle du monde...Mais en cet instant, ravagée par la colère, je n'avais qu'une seule pensée qui me tournait dans la tête : Ils m'avaient tous abandonné, ils m'avaient tous laissé seule face à ce désastre mortel. Souhaitant passer aux aveux, je demandai alors sur un ton d'investigatrice :

-Qu'est-ce que vous faisiez aux abords de la Forêt Enchantée ? A cette heure-ci en plus !

Indécis, mon Père et ma Mère se fixèrent du regard, très gênés et se mirent à rougir violemment.

-Eh bien...Euh...Disons que c'est notre rituel du vendredi soir, répondit ce dernier, nous l'effectuons depuis que nous nous connaissons sous l'insistance de votre mère. Elle tenait à se recueillir dans la nature et depuis ces derniers temps, j'en comprends enfin les raisons.

-Il va absolument falloir que tu me racontes tout ça, petite Ange de l'Air ! S'écria aussitôt Ylva tandis qu'ils se prirent fermement la main.

Mais pour une fois personne ne releva et la doyenne sentit que l'heure n'était pas à la plaisanterie. L'ignorant donc, je repris aussitôt :

-Et vous allez me faire croire que Kay et Gerda ne sont pas au courant de vos sorties nocturnes ?

-Non ma Furie Rousse...Il n'y a que le général Olson qui sait, renchérit Père.

-Et c'est un homme de confiance à la perfection puisqu'il n'a rien dit, maugréai-je en poussant un profond soupir.

Mon cœur se serra un peu plus. C'était ce même Niklas qui avait parlé de guerre avec Papa avant que le barrage ne cède ! Je ne devais pas prendre cette information à la légère ! Devais-je mettre mon grain de sel et avouer que j'avais entendu toute la conversation ?! Après tout, cela aurait pu être une vengeance pour nous avoir séparé avec Elsa ! Non Anna...Tu n'es pas horrible à ce point ! Me grondai-je. Je préférai creuser un peu plus sur la disparition de mes proches en rétorquant :

-Et Hans que faisait-il avec vous dans ce cas ? Il dessinait vos ébats comme Madame Nordlys ?!

Outrée par mes propos, Elsa blanchit d'un coup. Elle continuait de jeter des coups d'œil permanent à Kristoff, réveillé, qui était en train de se faire soigner par Laïka.

-Bien...La chute du barrage n'a pas changé ton comportement ma chérie, ironisa bientôt Maman, je pense qu'Hans peut te répondre de lui-même car nous ne sommes au courant de rien à son sujet.

Nos regards se tournèrent aussitôt vers mon frère adoptif. Ses tâches de rousseur ressortirent à cause de la gêne qui se lisait sur son visage et il finit par raconter d'une voix tremblante :

-Eh bien voilà, comme tu le sais Anna, je devais me rendre à la frontière du royaume pour méditer comme c'est le cas chaque vendredi pour moi aussi. J'étais donc en train d'effectuer mes exercices de respiration...

Consciente que ce mensonge était pitoyable, je fournis un effort surhumain pour ne pas tourner mon regard vers Elsa.

-...Puis j'ai senti le sol trembler, continua-t-il, et j'ai vu les oiseaux en masse se diriger vers l'opposé du château. Je n'ai pas vu la vague mais j'ai compris que quelque chose n'allait pas...Je n'ai pas cherché à comprendre et j'ai enfourché mon cheval en me souvenant du chemin pour aller chez les Northuldra.

-Quelle bravoure ! Lançai-je dans un pic violent, préférer fuir plutôt que de protéger son peuple...Il est beau le futur roi d'Arendelle !

-Anna...Je...Je ne te permets pas ! Qu'aurais-tu fait à ma place ? Questionna Papa, dépassé.

Retour vers le passé : Croqué par le crocusWhere stories live. Discover now