Chapitre 3 : Discussions :

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Je restai alitée quelques jours, veillée comme convenu par le général Olson. Je n'avais jamais aimé cet homme bien que ce dernier soit apprécié de mes parents mais j'avais remarqué à plusieurs reprises que ses yeux étaient tristes chaque fois qu'il me regardait. Je n'avais jamais compris pourquoi et n'avais jamais interrogé mes parents là-dessus non plus. Chaque soir, Niklas faisait un compte-rendu sur mon état à Papa et Maman et tout ce beau monde jugea bientôt que je n'avais plus besoin de rester cloîtrée dans ma chambre lorsqu'ils me virent gesticuler dans tous les sens en faisant semblant d'être à une cérémonie où j'aurais dansé avec Kristoff. Pour éviter d'éveiller plus de soupçons car j'avais gloussé comme une folle cet après-midi-là, j'avais plutôt passé le reste de mon temps à me rappeler mon fameux rêve. Je l'avais donc écrit sur un cahier pour ne pas l'oublier. Heureusement qu'il était toujours bien imprégné dans mon esprit même plusieurs nuits après...

J'étais encore en train de rêvasser à mon beau montagnard, bravant mon père qui me faisait face à la table du petit déjeuner, Maman étant avec Elsa. Un long silence s'abattit entre nous deux avant qu'il ne se racle la gorge et me demande :

-Que vas-tu faire aujourd'hui Anna ?

-Je pense que je vais lire, Père, mentis-je.

Il tiqua aussitôt et déclara d'une voix pète-sec :

-Tu ne voudrais pas plutôt suivre une audience avec moi ? Après tout même si ton rôle n'est que secondaire dans cette fratrie, il est important que tu te renseignes sur le travail de chacun.

Bien que cela allait le contrarier, j'avais déjà mon objectif principal en tête pour aujourd'hui. Aussi je répondis rapidement :

-Non merci.

Il soupira comme convenu avant de continuer :

-Très bien dans ce cas tu es libre jusqu'à cet après-midi.

-Cet après-midi ? Répétai-je soudain intriguée, que se passe-t-il cet après-midi ?

-Rien...Enfin... Je ne t'en dis pas plus, murmura-t-il avant de m'embrasser le front. Allez ! File maintenant.

J'attendis tout de même que Maman revienne pour ne pas être embêtée et engloutis mon petit déjeuner alors que Papa était déjà parti. Une fois cela fait, il était temps d'entrer en action. Je jetais un rapide coup d'œil dans le couloir qui menaient aux chambres et fus soulagée d'y trouver aucun garde, pas même les plus favorisés.

Je me débarrassai également de Gerda et arrivai enfin devant sa porte. La porte de ma chère Elsa. Je la revis en train de geler le royaume et un long frisson me parcourut l'échine. Je pouvais ressentir sa souffrance et sa solitude. Je devais remédier à cela maintenant que je savais tout.

Respirant un grand coup, je toquai six fois avec conviction.

-Elsa ? Appelai-je.

Pas de réponse. Mais je sentis un grand remue-ménage de l'autre côté de la porte.

-Elsa ? C'est Anna. S'il te plaît. Ouvre-moi.

-Vas-t'en, ordonna-t-elle.

-Ouvre-moi, répétai-je.

-Tu n'as rien à faire là ! S'exclama-t-elle d'une voix dure.

-S'il te plaît Elsa...Je sais pourquoi tu es enfermée dans ta chambre. Je n'ai pas peur de toi.

-Arrête de me soudoyer Anna ce n'est pas drôle ! Cria-t-elle encore, je...En plus...Tu dis n'importe quoi...Je...Je n'ai rien à te cacher.

J'entendais le tremblement dans sa voix. Je m'attendais à ce qu'elle agisse ainsi. Mais je ne me démontai pas.

Retour vers le passé : Croqué par le crocusWhere stories live. Discover now