Chapitre 22 : Donnez-moi la passion :

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-Finalement, sans s'en rendre compte, mes vrais parents auront au moins fait quelque chose de bien pour leur petite fille ! Chuchota-t-il en m'embrassant le ventre.

-C'est sûr que vu comme cela...Oui...On puit dire ça...Mais je doute que c'eût été volontaire de leur part et qu'ils auraient donné leur vie pour notre petite Gaga ! Objectai-je.

-Petite Gaga ? Souleva-t-il amusé, cela va-t-il devenir son surnom officiel ?

-Je pense...Tu sais ! C'est à force d'entendre Ylva appeler notre arrière-grand-mère la « Grosse Gaga » comme la nôtre est encore toute minuscule, je trouvais cela plutôt mignon et tout autant affectueux...Mais si tu ne veux pas...Chuchotai-je.

-...Petite Gaga c'est parfait...Me coupa-t-il en m'embrassant le cou.

Ravie, je trouvais bientôt le chemin de sa bouche et nous nous donnâmes un baiser qui marquait définitivement la fin de notre dispute. Après quelques secondes d'étreinte plaisante, il reprit d'une voix plus pragmatique :

-Tu sais...Je ne suis pas si attristé par la mort de mes parents...C'est un juste retour à la nature...

Je revis alors l'extrait de mon rêve où Papa et Maman s'accrochaient aux vagues trop hautes et mes poils se dressèrent. Je restai toutefois confiante. Dans cette réalité-là, ce n'était pas ma famille qui y était passée. Nous n'aurions donc aucun problème en allant aux Iles du Sud. Sereine, j'essayai de m'en persuader mais mes sentiments étaient entremêlés par trop d'informations. Pour éviter de faire monter une légère angoisse, je demandai alors à mon mari:

-Comment est Karl ? Est-il aussi désagréable que tes parents ?

Hans perdit immédiatement son sourire. Il se ferma tout de suite alors que j'insistai :

-Pardon mon amour, mais je préfère me préparer à l'avance, tu comprends ? insistai-je.

Toujours sans réponse orale, il m'embrassa, tendrement.

-Oui...Bien sûr que je comprends ma chérie, répondit-il. Eh bien à vrai dire, pour être honnête je suis incapable de te répondre. Aucun de nous treize n'avons été élevés ensemble. Dès notre plus jeune âge nos parents nous ont séparés et nous ont inculqués la haine des uns, des autres. Nous étions des étrangers pour chacun.

Ses paupières s'abattirent soudain tandis qu'il devint pâle.

-Je suis désolée, compatis-je... C'est horrible... Et crois-moi je suis bien placée pour savoir ce que ça fait de grandir seule !

Je m'imaginais aussitôt ennemie d'Elsa et un malaise insoutenable me broya le ventre. Face à ce silence persistant, ce fut finalement mon mari qui reprit quelques secondes plus tard :

-Comme tu t'en doutes, je ne portais pas mes parents dans mon cœur...Mais ça me fait quand même quelque chose qu'ils soient partis...Un peu comme une sorte de vide et l'idée de me dire que mes frères et moi n'avons plus personne au-dessus de nous...C'est plus perturbant qu'autre chose...Je n'ai que dix-huit ans bon sang !

-Et ton plus vieux frère Karl en a presque vingt-six c'est tout aussi jeune...Enfin...Ce n'est pas ce que je voulais dire...Je pense que c'est normal que tu te sentes comme ça, murmurai-je, après tout, tu les as quand même côtoyés pendant dix-sept ans.

-Il faut profiter au maximum d'être avec les gens qu'on aime, songea-t-il pour lui-même en me tenant fermement contre lui.

-C'est indéniable...Susurrai-je, troublée par cette phrase comme si elle m'était clairement adressée, d'ailleurs à propos de gens que j'aime monsieur Westergaard, il vaudrait mieux que nous dormions pour que je puisse être en forme pour ma leçon de chamanisme avec NOTRE Grand-mère.

Retour vers le passé : Croqué par le crocusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant