Dix-huitième Partie

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Seynabou

« On peine à l'admettre, mais les amitiés vieillissent à l'instar de nos veines ; on souhaite qu'elles tiennent le coup, mais il arrive qu'elles se nécrosent. » Fatou Diome

- Allô Madame la ministre !

- Arrête ça Zeyna !

- Ah do souniou ministre nationale ??!! (T'es pas notre chère Ministre de la République ?)

- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça. Je ne suis réduite qu'à ce titre maintenant. Madame la ministre au bureau, dans la rue, partout. Ça me manque qu'on me voit comme la personne que je suis, Linguère, une personne et non une fonction, un poste, un titre. Donc j'aimerais bien que ma famille m'appelle comme avant. Rien n'est officiel ici.

- Aaaaah wa ioe mom temps yi tang nga déh. Les nerfs sont tendus ma sœur !!! Wa balma, Linguère. (T'es sur les nerfs ces temps-ci, excuse-moi)

- Non c'est moi, excuse-moi, je suis un peu surbookée ces temps-ci. Je t'appelle pour cela d'ailleurs.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Tu te rappelles, je t'avais dit que Faka'amu et Fosio venaient bientôt ?

- Oui. Pourquoi ?

- Ils arrivent aujourd'hui. Est-ce que tu pourrais aller les chercher à l'aéroport s'il te plaît ? Je devais le faire mais nous avons une réunion d'urgence avec le président.

- Aaah siiim Mister president !

- Zeyna, soies sérieuse way !

- D'accord, lomay fay ? (J'ai quoi en échange ?)

- Man ngay chantage yaw, dima diay nex. Ahn man ma soxla ? (C'est moi que tu fais chanter ? Tu fais la difficile parce que c'est moi qui suis dans le besoin, c'est ça ?

- Soma fayoul dal dou ma dem. (En tous cas, je ne bouge pas si je ne suis pas payée.)

- Ok. Fine. Tu veux quoi ?

- Hmmmm, ma xol sah. (Laisse-moi voir !)

- Zeyna gawal, man awma ben temps ! (Décide-toi vite, je n'ai pas le temps)

- Owkeeey !!! On en reparlera, dou frookhhh (Une dette ne pourrit pas). Ils arrivent à quelle heure ?

- 18 h 20. C'est bon pour toi ?

- Oui t'inquiètes, je m'en occupe.

- Merci, ma belle. Tu me sauves. Je vais les prévenir.

- Ce n'est pas gratuit déh. Je rigole. Nio far (on est ensemble)

- Oui je sais que tu m'aimes.

- Je n'ai pas dit ça déh.

- Ok bisous.

- Mouah.

18 h 20. J'avais le temps. Je décidai alors de rentrer prendre une douche d'abord, il faisait de ces chaleurs à Dakar aujourd'hui. Arrivée à la maison, je trouvais Habib qui venait voir Maman.

- « Sa way temps yi saff nga sougn keur gui déh. Lan la danga wéét ? » (On te voit trop souvent à la maison maintenant. Tu te sens seul ?)

- Kagn ngamay bayi ? (Fous-moi la paix). Tu rentres tôt aujourd'hui.

- Oui je dois aller chercher des amis de Linguère à l'aéroport, elle a un empêchement.

- Des amis ? Depuis quand elle a des amis elle.

Linguère  -  (Terminée) Where stories live. Discover now