Chapitre 39

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Point de vue Eléa :

Depuis quelques jours, nous ne sommes pas retournés à Zalénia. Avec Louna et Emerick on se prépare pour la rentrée. Avec tous ce qu'il s'est passé nous voulons tous vivre une vie normale. Malgré la magie que l'on a utilisé sur eux, nous reprenons une petite vie tranquille avec nos parents. Mais nous sommes terrés chez nous largement avant la nuit, tous les volets fermés, personne ne veux voir la lune. Comme les pleines lunes zalénienne sont synchro avec nos pleines lunes, nous suivons parfaitement le compte à rebours fatidique.

Lundi matin. Le réveil sonne dans toutes les chambres. Pourtant, personne n'a dormi. Dans la cuisine, nous mangeons en vitesse.

«-Tu crois que ça va aller au collège avec...

-Oui Emerick, tant que je garde mes bijoux magiques, ma fausse jambe est aussi performante qu'une vraie, voire même mieux. »

Je suis inquiet de les laisser pour la journée, et c'est réciproque je le sais. Rapidement nous terminons de nous préparer et nous sortons de la maison. Marcher dehors sur ce chemin qui nous étais quotidien pendant des années me fait du bien. J'essaye d'oublier un peu ce qu'il s'est passé, au moins pour la journée.

Bien que je ne soit pas dans la classe de Carlotta cette année, je sais qu'elle est absente de sa classe. Et les gens qui viennent me voir pour savoir où elle est ne m'aide pas à aller mieux. Jamais je n'avais compris à quelle point ces secrets étaient si lourds. Je me contente de prendre un sourire désolé et de dire que je ne sais pas.

Point de vue Louna :

Arrivée au collège je retrouve mes amies. Et le premier coup de couteau frappe. Chacune raconte ses vacances avec joie et moi je dois improviser alors apparemment j'ai passé les vacances chez de la famille que je ne vois pas souvent. Puis deuxième coup de couteau qui frappe. Les collégiennes sont des jeunes filles éperdument amoureuse des garçons et on me demande mon avis. Mais je ne peux pas leur dire que je m'en moque maintenant, que je suis amoureuse d'un seigneur dans un autre monde. Mais les voir discuter ainsi m'apaise, elles ne se prennent pas trop la tête. Je finis par me laisser entrer avec joie, la rentrée ne dure que la matinée et nous allons passer l'après-midi chez une pote.

Troisième coup de couteaux... Mes amies s'émerveillent devant mon collier et mes bracelets. Sauf que sans eux je ne peux plus marcher, mais elles ne le savent pas. Pourquoi est ce que j'ai dit à notre frère que ça allait aller ?

Point de vue Emerick :

Plus que deux jours. Je ne cesse de jouer distraitement avec ma bague. Rien ne vas, je me sent si différent à cause de Moro qui a réellement fusionné mais cela fait longtemps que je n'ai plus de nouvelles de lui. Pourtant j'aurais bien voulu parler avec lui, pour savoir comment gérer la mise à mort d'une entitée comme lui. Le manque de sommeil finit par me rattraper en plein cours de math, le tout premier de l'année. M'endormir n'est pas si grave, ce qui est dérangeant c'est que je ne suis même pas tranquille dans mon sommeil.

Tout est noir, il n'y a ni gauche, ni droite, ni haut, ni bas. Tout est silencieux. Seul ma respiration trouble le silence. Puis un sol apparaît et je suis donc debout, entourée par une immensité vide de noir sur un sol blanc infini. Impossible de savoir à quel point je me retourne mais je réussit à trouver une silhouette. Une silhouette que je connais bien. C'est moi. Je me vois devant moi. Il avance alors je le suit. Impossible de savoir combien de temps on marche, sur quelle distance ou même si nous avançons réellement. Puis une autre silhouette se rapproche devant nous. Ou plutôt, nous avançons vers elle. La silhouette ressemble à Moro. Le silence est troublé par les grognements de gorge de loup. Je m'arrête et je contemple les deux silhouettes qui se rapproche pour finalement entamé une sorte de danse étrange. Rien n'a de sens, les deux silhouettes fusionnent petit à petit, sous les clameurs d'êtres invisible. Autour d'eux et de moi apparaissent d'autres silhouettes tel que le prêtre Queelag, la dragonne d'or mais pleins de silhouettes que je ne reconnais pas du tout. La copie de moi et la silhouette de Moro ont fini de fusionné. La créature informe qui en résulte se jette sur la dragonne d'or qui ne se défends plus. La créature tue la dragonne d'or, le prêtre, des ennemis que je me souviens avoir vu dans les souvenirs de Moro. Petit à petit je sent que je perds le contrôle, l'ai-je réellement eu ? Petit à petit tout commence à tourbillonner autour de moi, mélangeant des rêves sur Zalénia, des souvenirs de Moro, mes souvenirs à moi et des choses inconnues. Un cri déchirant transperce tout ça.

Les secrets  de l'autre mondeWhere stories live. Discover now