Chapitre 14 :

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|• Oumm Ihsane •|
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-Je perds chaque jour l'espoir de parler avec lui, de lui demander pardon, qu'il accepte mes explications et de le voir me prendre dans ses bras. Mais parfois aussi, il me pousse tellement à bout que je dis des mots que je ne pense pas. Ihsane j'aime mon fils ! Me confia ma belle mère.
- S'il fait ça, c'est juste pour te faire ressentir ce qu'il a à peu près ressenti. S'il est venu vivre ici, c'est parce qu'il veut juste vous faire souffrir, vous poussez à bout comme tu le dis et vous humilier étant donné que vous aviez une belle reputation religieuse.
- Je suis la seule et unique fautive, peut être si je l'avais gardé avec moi, il aurait été comme Houdeyfa et Abdel. Éclata t'elle en sanglots.

Je me levais de ma place pour aller la prendre dans mes bras.

- Nul ne peut échapper à son destin maman, c'est sûrement comme ça que ça devait se passer.
- Je suis une mauvaise mère. Rajoute t'elle.
- Non tu voulais juste le meilleur pour ton fils. Répondis je aussitôt.

Je la consolais jusqu'à ce qu'elle se calme.

- Depuis que le père de Bilal est décédé, tu n'as jamais pensé à te marier ? Questionnais je.
- Non ma fille, pas du tout !
- Et pourquoi donc maman ? Ne te sens tu pas seule ?
- La solitude est moins pesante avec la présence de mes fils et toi qui est devenue comme la fille que je n'ai jamais eu. Cependant je dois avouer que certaines fois, que son manque devient plus difficile mais ainsi va la vie. Telle est la volonté de Dieu. Alhamdoulilah. Et pour répondre à ta question, la femme croyante dont le mari décède et qui ne se remarie pas après lui sera également sa femme au Paradis s'il fait partie des gens du Paradis. Des hadiths authentiques le confirment. Hudhayfa a dit a sa femme : « Si tu veux être ma femme au Paradis alors ne te remarie pas après moi, car la femme sera au dernier mari qu'elle aura eu dans ce monde. » (Al-Bayhaqî)
- Alors In Sha Allah pour être sa femme au paradis, tu ne te remaries pas ?
- Exacte !
- Ma Sha Allah. Qu'Allah l'exauce par sa grâce.
- Amiiine ma chérie. Bon allez, on finit ça et on va se preparer pour la vente.

Nous terminions notre plat ensuite nous debarassions la table et faisons la vaisselle avant de prier Isha. Puis nous allions mettre nos tables dehors pour vendre la bouillie.

J'ai essayé de trouver un travail mais malheureusement je n'en ai pas eu, la seule proposition que j'avais c'était être femme de ménage dans une entreprise de la place mais Abdel a categoriquement refusé, non pas qu'il sous estime ce poste mais qu'il ne veut pas que ce soit moi la nouvelle mariée qui ait ce genre de travail. Ainsi donc, il m'a dit de patienter encore un peu, il trouvera bien quelque chose In Sha Allah pour me mettre dans de meilleurs conditions de vie. J'ai pas eu le choix que d'accepter sa décision étant donné qu'il joue le rôle du père de famille.
Donc pendant le temps qu'Allah exauce ses douas, j'aide ma belle mère à vendre sa bouillie. Elle vend devant la porte de notre maison tandis que moi je vends à l'extrêmité de la ruelle, de ce fait, elle s'écoule plus vite et le revenue est plus grand. Alhamdoulilah.

Après avoir aidé ma belle mère, j'allais m'installer à mon tour à ma table.
Branchant mes écouteurs, j'écoutais la Sourate Ar-Rahman que je mettais en boucle à chaque fois qu'elle finissait.
Sachant que les voisins ont un malin plaisir à me jeter des regards de tristesse, j'affichais mon plus beau sourire lorsque j'avais des clients.

À Un Monde De Toi.Where stories live. Discover now