Chapitre 01 :

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| • Cheikh Bilal • |
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Je viens de ma semaine passée à Gorée avec mes amis et quelques filles dans une villa très luxueuse. On a terminé notre congé en boîte de nuit et je dois avouer que j'ai quand même passé une très bonne soirée.
Il était 6 heures du matin lorsque la voiture m'a déposé sur le pas de la porte de notre maison. Je saisis ma valise et je m'en vais ouvrir la porte d'entrée et je tombais net sur Abdel Bassit, mon grand frère aînée de 3ans et sur Abou Houdayfa, mon petit frère, qui, enlaçaient tout deux notre mère qui souriait de toute sa belle denture blanche. Cette image provoqua en moi une certaine jalousie; jaloux qu'ils soient tous comme ça sans moi, si heureux et insouciants. Mais comme d'habitude, je ne laisse rien paraître.
Lorsque mon regard croise les siens, ils changèrent aussitôt d'expressions pour laisser place à quoi ? De la surprise ? De la déception ? De l'hypocrisie ? J'en sais rien.

- Ah ma chère et tendre famille, que vous êtes si joyeuse ! Ça se voit que je vous manque tellement oui tellement que vos visages s'illuminent sans moi et qu'elles se décomposent quand je suis là. Vivement que l'on soit tous réunis. Souris je au coin en les regardant à tour de rôle. Le seul bémol c'est que vous êtes si...si...maigre et que vous avez tous la peau sur les os alors mes frangins ça ne paie pas d'avoir des diplômes ? Rajoutais je.

Abdel leva les yeux au ciel, il ne me supporte pas celui-là tandis que Houdayfa soupira tout simplement car avec lui nous sommes presque des étrangers.

- Mon fils où est-ce que tu étais ? Me questionna ma mère.
- Qu'est-ce que ça peut te faire où j'étais ? Tu en as rien foutre de ce que je fais, fais pas l'hypocrite.
- Tu lui parles autrement ! Dit Houdayfa en me pointant du doigt apparemment très énervé.
- De quoi est-ce que tu te mêles toi ? M'approchais je de lui.

Abdel Bassit, qui jouait très souvent le rôle de père dans la famille se mit entre nous deux.

- Calmes toi Houdayfa ! Tout ce qu'il fait, il ne le fait que pour lui même. Calmes toi. Lui dit ce dernier en lui tapotant l'épaule.
- Il n'en vaut pas la peine, tu as raison ! Rétorque ce dernier en me regardant droit dans les yeux.
- Je n'en vaux pas la peine ? C'est ça ouais ! Répondis je. C'est pas moi qui suis un marchand ambulant et un vendeur de friperie en tout cas.
- Et fière de l'être ! Dit Houdayfa.
- Fière d'être marchand ambulant ? Pourquoi tu n'as vraiment aucune vergogne, je sais même pas ce que je fou à te parler, faible d'esprit va ! Lui crachais je dessus.

Je ne sais pas par quel moyen mais il s'est trouvé devant moi et m'a foutu un coup de poing monumental que je lui rendis aussitôt, avant que Abdel ne nous sépare, il saignait déjà du coin de la bouche. C'est ce que je disais, il n'a aucune vergogne.

- Lâche moi Abdel ! Je vais le tuer. Hurla t'il presque en se débattant.
- Arrêtes toi Houdayfa ! Tu es déjà allé assez loin avec lui, pourquoi tu lui as répondu ? Le sermonna Abdel.
- Tu vois comme à chaque fois, il me provoque ! J'en ai marre de toujours le laisser faire. Il se prend pour qui à la fin ?
- Et ce qu'à dit le Prophète Sws t'en fais quoi ? C'est qui l'homme fort hein ? C'est celui qui maîtrise sa colère alors qu'est-ce que tu fais là dis moi ? Il fait toujours tout pour te provoquer mais ne lui répond pas, ne lui donne pas cette satisfaction de te voir dans ses états alors que lui ça l'amuse. Dois-je te rappeler que le Prophète Saws a dit : "L'homme fort n'est pas celui qui excelle en matière de lutte, mais c'est celui qui se maitrise sous l'emprise de la colère." ?
- Je vais me laver le visage et refaire mes ablutions sinon je ne répondrais plus de moi même ! Lui répond t'il d'une voix colérique avant de s'éclipser à l'intérieur de la maison.
- Pense aussi à un pansement pour ta lèvre ! Lançais je pendant que Abdel soupira en se tenant la taille. Quoi ? Tu as un problème toi aussi ?
- Pourquoi tu fais tout ceci, pourquoi tu le provoques ? Qu'est-ce que tu y gagnes à vouloir le sortir de ses gongs dis moi ? Tu peux pas le laisser tranquil ?
- Moi ? J'ai fait ça ? Je l'ai provoqué ? Demandais je en faisant semblant de ne rien comprendre.
- Bilal tu es vraiment un imbécile ! Il suffit que tu réapparaisses pour semer la discorde dans ma famille alors que nous avons un si bonne réputation sans toi. Mais qu'est ce qui t'arrive ? Si je savais que c'est comme ça que tu allais être, je t'aurais tuer dès ta naissance. Me dit ma mère les larmes aux yeux.
- Maman dis pas ça aussi ! Intervient Abdel.
- Non laisse là Abdel, elle a le droit de s'exprimer. Fis je un signe de main à ce dernier.
- Arrêtes de croire que tout le monde te déteste, que moi je te déteste, je suis ta mère, une mère ne déteste pas son enfant, elle déteste juste son comportement ! Pourquoi tu ne veux pas changer ? Pourquoi ? Tu en as pas marre de voir mes larmes couler à cause de toi ? Tu en as pas marre de me voir veiller la nuit pour t'apporter une certaine protection. Tout le monde parle toujours de toi, tu me fais honte, tu fais honte à la famille et à la pauvre réputation de ton père. Tu veux quoi de plus dis moi ?
- Moi je ne veux rien ! Qu'est-ce que j'en ai foutre que tu passes la nuit à prier ou que tu pleures pour moi ? Dis moi qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je ne t'ai pas forcer ni recommander ou encore moins demander de prier pour moi. Si tes vœux avaient été exaucées, moi je n'aurais jamais exister. Et s'il te plaît, arrêtes de me parler de parents parce que sur mon extrait de naissance, il n'y a pas ton nom ni celui de papa mais juste celle de mon oncle.
- Un oncle qui était aimé de tous, un oncle qui t'a accepté et éduqué. Un oncle qui t'a tout donné et en retour tu lui as fait la honte comme tu as toujours su le faire. Un oncle qui a été ton tuteur, ton père, ta mère et qu'en revanche tu as égorgé de tes propres mains alors encore ravie de pas être sur ton extrait sinon ça aurait été moi que tu aurais massacré.
- Sans doute ! Souriais je. Ah qu'est-ce que je regrette que ce ne soit pas toi qui ai été égorgé comme une bête.
- Espèce de vaurien ! Hurla t'elle en larme avant de me donner une gifle qui me fit tourner la tête.
- Les chiens ne font pas des chats très chère mère, je ne pouvais être rien d'être qu'un vaurien. Rétorquais je en me massant la joue avec ce sourire au coin qui énerve plus d'un.
- C'est bon Oummi, ça ne sert à rien ces clash entre vous deux. Ça ne fait qu'empirer les choses. Ça va aller ! Dit Abdel en la prenant dans ses bras au moment où elle éclate en sanglot.

À Un Monde De Toi.Where stories live. Discover now