⚜️ | « Sacrilège » T1 : Résignation [Terminé/En Cours De Réécriture]

⚜️ | BONUS 11.5 🥀

PDV de James

(NDA : Ce bonus se déroule approximativement entre le chapitre 11 et 12)

Le ciel est gris et sombre, alors que je passe une main sur mon visage pour essuyer les gouttes qui glissent jusque dans mon cou. À peine ôté-je ma paume que la pluie me recouvre de nouveau la peau.

Je suis trempé. Adossé à la porte noire de ce bâtiment auquel je suis désormais accoutumé, j'attends Lisa pour la conduire au Hideaway Cafe - un petit café très chaleureux dans lequel nous allons quotidiennement. Je pourrais patienter dans la voiture, ou même prendre mon parapluie sur la plage arrière, mais de peur qu'elle n'en profite pour filer à l'arrêt de bus lorsque je l'emmène en cours, j'ai pris l'habitude de demeurer ici, plus ou moins à l'abri contre la porte.

Je pourrais aussi entrer et la rejoindre directement dans son logement avec le double des clés en ma possession depuis son arrivée, dont elle m'a rappelé l'existence hier, l'air peu assurée quand je passais ma main sur sa joue afin de la réconforter, tout pour la soutenir, lui soustraire ne serait-ce qu'un peu de sa souffrance. Mais je ne veux pas qu'elle se referme, se sente sitôt brusquée par ma présence, cela quand bien même elle se perd dans ses souvenirs éteints et ses sentiments à mon égard.

Ma douce, mon aimée...

À l'entente de bruits sourds dans mon dos, je devine sa présence et sa proximité prochaine, me décalant ainsi de l'entrée. Quelques secondes plus tard, la poignée tourne sur elle-même, la porte s'entrouvre et je distingue une main blanche, puis un manteau noir, son manteau. Enfin, je la vois, elle. Son teint est pâle, sûrement n'a-t-elle pas encore beaucoup dormi, ses lèvres rosées sont asséchées et légèrement craquelées par les températures fraîches, et des mèches brunes semblent s'échapper de sous son bonnet pour encadrer son mince visage.

Le regard baissé, elle ne m'aperçoit pas tout de suite.

Ô mon amour...! Si brisée !

Je dois lutter pour ne pas effacer la distance qui nous sépare et ainsi l'enlacer à lui en faire perdre son souffle. Si seulement je pouvais la protéger d'elle-même, de nous, de lui. Tout ce temps passé à veiller sur elle sans jamais avoir la possibilité d'interférer dans sa vie, alors même que mon existence la torture affreusement. Savoir qu'elle souffre alors que je pourrais apaiser sa peine de ma seule volonté.

- Oh, salut... me lance-t-elle la mine fatiguée lorsque ses yeux magnifiques trouvent les miens.

Je ne me lasse pas de contempler la profondeur de ses pupilles, de subir la détresse intense qui émane d'elle : un rappel constant de la nécessité de ma présence à ses côtés.

- Bonjour, mon amour, souris-je en lui tendant la main.

Elle hésite quelques instants, puis finit par capituler et glisser ses doigts gelés dans ma paume. Je resserre aussitôt l'emprise de ma main contre la sienne. Si seulement elle pouvait comprendre, connaître la vérité, toute la vérité. Aurait-elle encore la force de le supporter ? Cela l'anéantirait sans nul doute. Mais elle aurait conscience que je suis là, avec elle, pour toujours et à jamais.

J'exerce une légère pression sur sa main, constatant ainsi si elle est réceptive à mon toucher ou encore perdue entre ses songes. Je suis soulagé de remarquer qu'elle s'avance imperceptiblement vers moi et la tire doucement jusqu'au portillon.

- Tu es trempé, observe-t-elle en se rapprochant, je suis désolée, c'est ma faute... Tu aurais dû me dire que tu m'attendais déjà, je t'aurais laissé entrer, ou je me serais dépêchée, ou...