⚜️ | « Sacrilège » T1 : Résignation [Terminé/En Cours De Réécriture]

⚜️ | CHAPITRE 22 (2) 🥀

Un peu plus tard, et malgré le confort de notre étreinte, James est le premier à nous séparer afin que l'on aille se coucher. Je l'invite à aller se changer pendant que je nettoie le dîner, et il sort de la salle d'eau au moment même où je prends place dans mon lit. Mon réveil réglé en conséquence de son souhait de me conduire au campus demain matin, je suis à présent toute disposée à lui.

Vêtu d'un bermuda gris surmonté d'un débardeur brun, je suis presque bouche-bée devant la quantité de peau nue que sa tenue de sommeil dévoile, guère habituée à des vêtements aussi légers de sa part. Je perçois avec une aisance bien trop ardante le moindre de ses muscles, de ses biceps à ses pectoraux autant flattés par son haut.

Ne le quittant pas du regard jusqu'à l'instant où il me rejoint sous les draps, je me sens terriblement rouge et je commence à regretter d'avoir choisi mon pyjama habituel ; si chaud et douillet pour mes nuits de solitude, mais en aucun cas adapté à une nuit en compagnie de James. À moitié assise, je l'observe tasser l'oreiller derrière lui avant de s'allonger, rivant son regard au mien dans la seconde suivante.

Seigneur, je meurs d'envie de passer mes doigts dans ses cheveux...

— Quelque chose ne va pas ? me demande James, soucieux.

Je nie d'un mouvement de la tête et m'allonge sur le ventre, mes coudes en appui sur le matelas pour me maintenir au-dessus de lui alors que je me penche sur son torse. Cédant à ma pulsion, je glisse ma main sur sa joue, puis sa tempe, jusqu'à sa chevelure désormais entièrement séchée et d'une douceur incroyable. Ses mèches fines et presque excessivement soyeuses caressent mon derme à chaque mouvement circulaire et répétitif que je reproduis contre son cuir chevelu.

— Lisa, marmonne James au bord de l'endormissement, essaye de dormir, toi aussi...

Ses paupières closes, je suis certaine qu'il ne lui suffit que de quelques secondes supplémentaires pour sombrer dans le sommeil. Alors je continue, priant pour que cela contribue à sa sérénité présente après tous les soucis que je lui cause en permanence. C'est vraisemblablement la seule chose que je peux faire pour l'aider. Et lorsque je retrouve le velouté de sa peau sous mes doigts, en effleurant chaque centimètre carré de son visage jusqu'à ses lèvres, je réalise qu'il s'est véritablement endormi.

Je pourrais passer des heures à le contempler ainsi, perdu dans des rêves que j'espère plus joyeux que les miens, une tranquillité d'esprit palpable sur tous ses traits et cette petite ridule au milieu de son front – preuve de son inquiétude pour moi – enfin disparue. Au fil des minutes, je sens mes paupières ainsi que ma tête se faire de plus en plus lourdes, et je n'ai bientôt plus la force de tenir sur mes coudes. C'est à peine si je me sens basculer dans le sommeil, mon visage contre son torse.

À moitié réveillée quelques instants plus tard par le corps de James qui se tourne vers moi, je quitte son buste et dépose ma tête non loin de la sienne, à cheval sur son oreiller et le mien. L'une de ses jambes rencontre les miennes, et ce simple contact me suffit pour apprécier sa présence. Je me rendors peu de temps après, apaisée de le savoir auprès de moi.

Et quand je m'éveille en sursaut, un peu plus tard dans la nuit, ce n'est même pas à cause d'un cauchemar, mais de James qui s'est redressé, saisi d'une violente quinte de toux. Encore ensommeillée, je n'en comprends pas moins très vite l'anormalité et surtout, la gravité de sa crise.

En des gestes hésitants, je lui tape le dos à quelques reprises dans le cas où il se serait simplement étouffé, néanmoins l'absence de résultat me fait bien vite cesser. Après avoir allumé la lumière, je saute du lit en direction de la cuisine, récupérant un verre que je remplis d'eau et me hâte d'apporter à James. Une fois à son chevet, il me tend sa main ; celle qu'il avait refermée contre sa bouche, et je prends une brusque inspiration en constatant qu'elle est recouverte de plasma.