⚜️ | « Sacrilège » T1 : Résignation [Terminé/En Cours De Réécriture]

⚜️ | CHAPITRE 16 (2) 🥀

Every Breath You Take ~ The Police

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- Emmène... moi... chez toi... parviens-je à souffler entre chaque inspiration, priant pour qu'il ait saisi ma requête tortueuse.

Quelques secondes s'écoulent durant lesquelles il semble réfléchir à ma demande, à la sincérité de mon souhait en cette situation où mon jugement pourrait être altéré.

- Tu es sûre de toi ? My love... Je peux te conduire chez toi, ce n'est pas un problème.

- Non... Non, gémis-je en remuant faiblement la tête contre la surface boisée du banc.

Je ne veux pas rentrer, sombrer dans mes cauchemars et cette solitude infernale. Je ne veux pas le voir, l'entendre m'achever encore, et encore, jusqu'à succomber sous les pleurs de mon amour, la poitrine béante. Je ne veux pas mourir de sa main et dans les bras de l'homme que j'aime à me damner. Je ne veux plus le voir souffrir de la sorte. Je ne veux plus sentir ses larmes embraser ma peau, ses sanglots percer mes tympans et ses suppliques torturer mon âme.

Je ne peux plus.

- D'accord, OK, on y va, accepte-t-il en me retirant la chaleur de sa paume.

Désolée, Ambre. Désolée, mais je ne peux plus. Désolée. Désolée. Désolée...

James me soustrait le support qu'il avait disposé quelques minutes plus tôt sous mes jambes, qui s'avère être mon sac de cours, et le glisse sur son épaule. Puis il se penche au-dessus de mon corps, prêt à m'entourer de ses bras, avant que je ne le stoppe dans son élan, nos visages séparés par quelques maigres millimètres lorsque je lui susurre :

- Non... Je veux... marcher...

- Lisa, c'est ridicule. Tu n'arrives même pas à faire une phrase sans t'arrêter, énonce-t-il doucement dans le but de me convaincre, son front rejoignant le mien et son regard hypnotisant ancré dans mes pupilles, comment pourrais-tu tenir debout ?

- S'il te... plaît, persisté-je dans l'espoir que ma faiblesse actuelle soit la sienne, qu'il cède à l'une de mes prières, enfin.

Et c'est le cas. Dans un soupir, il m'aide à me redresser, étreint ma taille contre lui et m'offre sa main, laquelle je ne manque pas saisir devant mon manque d'équilibre évident en l'instant présent.

- Doucement, appuies toi sur moi. On va y aller à ton rythme, ne te presses surtout pas. D'accord ?

Je hoche la tête, tremblante, robuste comme une brindille.

Seigneur, je hais cette enveloppe charnelle plus fragile et sensible qu'une plume.

James manque à plusieurs reprises de me prendre dans ses bras, m'épargner ces minutes interminables de marche jusqu'à la voiture, néanmoins je l'en empêche à chaque fois, refusant obstinément d'attirer davantage l'attention sur moi, sur nous. Quand bien même je meurs d'envie de me laisser choir contre son torse. Quand bien même je ne désire qu'être chérie de son cœur, de ses lèvres, ses mains et tout son corps. Et quand bien même je le veux du plus profond de mes tripes, de mon âme.

Je ne peux pas. Je n'en ai pas le droit. Pas encore. Lui et moi. Je ne peux pas lui faire ça. Je ne peux pas.

- Lisa, ça va ? On est bientôt arrivés au parking, dis-moi si tu ne te sens plus la force de...

- C'est bon. Ça va, James... Ça va.

Plus que quelques mètres, et nous atteignons finalement sa petite auto, laquelle il se hâte d'ouvrir.