⚜️ | « Sacrilège » T1 : Résignation [Terminé/En Cours De Réécriture]

⚜️ | CHAPITRE 23 (1) 🥀

À huit heure, mon réveil sonne exactement comme je l'avais programmé hier soir, me tirant d'un sommeil trop insuffisant que j'avais retrouvé il y a tout juste une demi-heure, suite à un énième cauchemar. Coupant la sonnerie dans les secondes qui suivent, mon premier réflexe est de me tourner vers James et constater qu'il est encore endormi, l'air apaisé en dépit des trois crises qui l'ont tenu éveillé bien trop longtemps pour qu'il ne se repose réellement.

Après cette nuit absolument infernale – la première que nous passons ensemble –, à l'image de nos maux respectifs, je ne tiens pas à le sortir de son sommeil tout de suite et préfère le laisser recouvrer des forces. Et sans m'abstenir pour autant de savourer sa présence, le confort de sa chaleur dans mon lit, auprès de moi, je me blottis dans ses bras, effleurant son visage du bout des doigts alors que je l'observe silencieusement.

Mon amour, mon évidence, ma vie... Si douloureusement parfait, si terriblement souffrant, si fatalement mien.

Ses paupières tressautent quelques instants, papillonnent avant de s'entrouvrir, encore dans les vapes. Quand il réalise que je suis déjà réveillée, occupée à le contempler, il fronce les sourcils, son inquiétude remontant à la surface sitôt émergé du sommeil pour me questionner, une panique aisément perceptible dans sa voix rauque :

— Tu as fait un cauchemar ?

Ses premiers mots, pour moi, pour mon cœur.

— Le réveil a sonné, l'informé-je en remuant négativement la tête, un fin sourire ourlant mes lèvres porté par le simple bonheur de l'avoir à mes côté.

Peu importe mes cauchemars, il est là.

Ses épaules que je n'avais pas senties se tendre s'affaisent subitement sous ma déclaration, soulagé de ne pas avoir manqué à mon apaisement. Et je me rapproche, encore, collant mon corps au sien, mon visage effleurant le sien, mon nez contre son menton, puis sa joue alors qu'il se contente de me regarder faire.

— Au fait, bonjour mon amour, lui lancé-je en replongeant contre sa gorge, son odeur partout autour de moi tel un douceureux rêve d'avoir passé autant de temps sans le quitter, à ses côtés.

Il m'enlace en réponse, ses mains dévalant mes côtes, mes hanches et mon échine pour se loger dans le bas de mon dos, me pressant contre lui en un maelström de tendresse et passion. Parce qu'il a besoin de moi autant que j'ai besoin de lui. De ce besoin fondamental à sentir ma peau sous ses doigts, ressentir tout le poids de mon abnégation, combien je suis vivante et présente, me rendre plus réelle que tous ces siècles d'affreuse solitude, cette éternité de torture semblable à une tragédie sordide.

Oh, oui, il a besoin de moi autant que j'ai besoin de lui. Pour la vie et pour la mort. Pour mon cœur et pour toujours.

Alors qu'il glisse ses paumes sous mon haut de pyjama, redécouvrant notre proximité languissante, je me cambre instinctivement à son toucher, incapable de refroidir la flamme moîte et brûlante qui me consume si près de lui. Et je me mords les lèvres, tout pour retenir un gémissement inconvenant qui marquerait bien trop nettement ce changement entre nous, une étreinte prude de prime abord devenue un véritable brasier dévorant.

Songeant être la seule brûlée par mon amour, je suis toutefois surprise de l'entendre m'appeler de son timbre encore enroué, mon corps parcouru de frissons à l'écoute de sa prière torturée. C'est alors qu'il se redresse légèrement, en appui sur un bras, et se penche au-dessus de moi. Il me tient encore fermement contre lui tandis que je ne cesse de caresser son visage, ses cheveux... Jusqu'à ce qu'il s'approche près, très près de moi.

Jamais assez.

Il effleure ma pommette du bout de son nez, son souffle mêlé au mien, non loin de mes lèvres. Et il descend, atrocement lentement, contre mon oreille qui me laisse percevoir sa respiration lourde et hachée, puis plus bas, longeant ma nuque dont il balaye quelques mèches brunes sur mon oreiller. Enfin, il s'immobilise, ses lippes humides échouées sur mon derme, contre ma carotide.