Je jugeais alors plus sage de me taire comme il me l'a demandé.

Quelques minutes plus tard, Bilal avait fini de s'habiller. Son armoire était en dessus dessous. Les habits qu'il avait porté avant de se changer était jetés sur le lit. Une vraie pagaille mais je sais que tout ça c'était pour me pousser à bout car en vérité Bilal était tout sauf desordonné.

- Je sors ! Me dit il en portant son éternel sac à dos noir.
- Où est-ce que tu vas ?
- Je vais voir quelques potes.
- Hum, ton éternel prétexte. Bilal aurais-tu oublier qu'on doit répondre à une convocation après demain ? La police peut tracer tout ce que tu fais entre temps.
- Me fatigues pas avec ça, j'y suis habitué.
- Mais moi non !
- Raison pour laquelle, il faut que j'y aille. Il faut que je sois loin de toi pour te....

Il s'arrêta net.

- Pour me protéger ?
- Je suis la personne dont tu devrais te mefier le plus Ihsane. Si t'étais une personne à qui je devais donner des conseils, je jure que je serais celui à qui je t'aurais interdit de t'approcher.
- Trop tard maintenant, nous sommes mariés !
- Par quel language devrais-je te l'expliquer ? Soupire t'il.
- Tu sais Bilal, t'auras beau me dire et tu auras beau essayer de me faire croire que tu ne m'aimes pas, tu auras beau nier cet amour, je sais que c'est absolument faux. Et c'est ça qui t'énerve d'ailleurs.
- Qu'est-ce qui m'énerve ?
- Le fait que tu te sentes parfois vulnérable, le fait que tu te sentes parfois ''obligé'' de penser a moi.
- Dis moi Ihsane, tu n'aurais pas tes régles par hasard ? Sourit il au coin.

Je levais les yeux au ciel.

- Bon assez parlé ! Je dois y aller. Dit il en regardant sa montre.
- Où ça ?
- Putain t'es sourde ou quoi ? Je vais aller voir quelques potes.
- Et tu reviens quand ?
- Je sais pas. M'attends pas. Hausse t'il finalement les épaules.
- Ne penses-tu qu'au moins j'ai le droit de savoir où est-ce que tu vas et quand est-ce que tu reviens ?
- Au-revoir Ihsane. Dit il en ouvrant la porte.
- Attends !
- Quoi encore ?
- J'aimerais bien aller à la conférence de tes fréres, est-ce que je peux ?
- Fais ce que tu veux, je m'en fou ! Répond t'il avant de vouloir s'en aller mais je l'attrape par le bras.
- Quoi ? Il y a quoi encore ? Putain c'est quoi ton problème meuf ? Tu m'as accusé d'avoir volé ta bague , ça te suffit pas ?
- Je suis sincèrement désolée mon cœur. S'il te....
- Arrêtes de m'appeler par ces surnoms déjà ! Me coupa t'il avant de retirer son bras de mon emprise.
- Bilal, que se passera t'il après la convocation ? Demandais je en même temps qu'une larme coula de ma joue.

Nos regards se croisérent et pendant un moment, je vis dans ces yeux une lueur de culpabilité.

- Il...il est fort probable que je me fasse emprisonné Ihsane. Dit il finalement en détournant son visage.
- À peu près combien de temps ?
- Au-revoir Ihsane ! Dit il après quelques hésitations en effacant mes traces de larmes.

Ensuite il s'en va, après quelques pas, il s'arrête comme s'il hésitait à revenir mais malheureusement il finit par s'en aller.

Je soupirais une nouvelle fois en levant les yeux au ciel puis je m'assois sur le lit comme un tas de féraille et je couvre mon visage de mes deux mains.

Aprés m'être calmer un peu, je m'occupais à ranger son armoire tout en psalmodiant le Coran. Ensuite j'ai balayé et depoussieré la maison avant d'aller à la conférence.

Une fois là-bas, ma belle-mère me fit signe de main. Elle avait gardé une place pour moi.

- Enfin tu es là ! Dit elle en prenant ma main pour la caresser.

Fallait l'avouer j'avais une belle mère extraordinaire.

- Oui maman. Souris je.
- Est-ce que ça va ? Cligne t'elle des yeux.
- Oui. Forcais je un sourire.
- Où est ton mari ?
- Il est allé voir quelques amis !
- Toi au moins tu as droit à un prétexte même si nous savons tous les deux que c'est faux. Moi, quand il sortait , il ne me laissait même pas un mot alors c'est déjà beaucoup venant de Bilal.
- Oui j'imagine.
- Qu'Allah le guide à travers toi ma fille ! Dit elle en se penchant légèrement pour me prendre dans ses bras.
- Allahouma Amine maman. Souris je en lui faisant adorablement un bisou sur la joue.

À Un Monde De Toi.Where stories live. Discover now