Vingt-et-un

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— Je fais un premier tri dès demain et je t'envoie tout ça le plus rapidement possible, ça te conviens ? demandé-je à Ivy.

— C'est parfait merci encore pour ton aide, je ne pensais pas que le résultat serait aussi beau !

— Et encore, je n'ai pas encore joué des mes petits doigts de fée, gloussé-je.

— Qu'est-ce que je vous sert les filles ?

On se tourne vers Duke, il nous offre son éternel sourire pourtant il semble remonté. Il reste quelques secondes à fixer mes yeux et alors je me souviens que je ne porte pas mes lentilles. Pourtant il ne fait aucun commentaire à ce sujet. Ce que j'apprécie grandement.

— Ça va pas Dukky ? questionne Ivy en fronçant les sourcils.

— Dukky ? me moqué-je

— Je déteste quand elle me surnomme de cette manière, arrêtes ça Ivy ! la prévient-il. Non, ça ne va pas, j'attends une commande depuis ce matin, la date a déjà été modifiée deux fois, et je n'ai toujours aucune nouvelle du livreur. Le bar est en pénurie ! se plaint-il. Et avec l'orage de ce soir, je ne serais pas livré aujourd'hui.

Il sort de son petit lave vaisselle une tournée de verre et s'empresse de les essuyer puis de les ranger.

— Et bien entendu je suis tout seul pour gérer le bar aujourd'hui. Mais bon, ce sont les affaires, je ne vais pas m'énerver après vous alors le livreur s'en prendra pleins la gueule demain, nous informe-t-il. Alors ?

— Jesse veut une bière et moi je prendrais un soda, s'il-te-plaît, je réponds en souriant.

— Monsieur a la flemme de bouger son arrière train jusqu'ici ? se marre-t-il. C'est mignon tu prends soin de lui, continue-t-il.

— Apparemment, elle aurait perdu un pari donc elle doit faire tout ce qu'il veut aujourd'hui, enfin c'est ce que j'ai compris vu toutes les conneries qu'il lui a demandé tout à l'heure, explique Ivy en riant.

— Ça sonne très sexuel tout ça, s'esclaffe Duke faisant rire son amie.

Je leur jette un regard noir chacun leur tour et attends, exaspérée, de récupérer nos boissons.

— Vous êtes au courant que je suis juste ici ?

Ils échangent un regard et repartent dans un fou rire, je pense que c'est peine perdu. Ils continuent à se moquer de nous en s'imaginant je ne sais quelle horreur.

Duke me tends mes deux consommations, et en l'insultant pour le remercier je quitte le bar pour rejoindre Jesse sur les escaliers menant sur la plage. Je lui tends sa bière et m'installe à côté de lui sans rien dire.

— J'ai cru mourir de déshydratation, se lamente-t-il.

— Tu avais qu'à lever ton cul de ces marches et aller commander toi-même. Ce n'est pas ma faute si tes deux amis sont d'incorrigibles pervers et qu'ils se marrent en nous imaginant faire je-ne-sais-quoi, dis-je.

— Fais pas attention à eux, ils doivent probablement être en manque.

Je manque de m'étouffer avec mon soda, ce qui arrache un rire à Jesse, je le bouscule légèrement pour qu'il arrête de rire. J'ai à présent une image dès plus déplaisante en tête des futures retrouvailles d'Ivy et mon frère. Un frisson de dégoût me secoue et je ferme les yeux pour chasser cette image de mon esprit.

— Je te déteste ! pesté-je.

— Oh ça va, tu n'es jamais rentré dans l'appartement alors qu'ils étaient à deux doigts de s'envoyer en l'air dans le salon, rit-il.

Heads or Tails ?Where stories live. Discover now