chapitre 29

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Pourquoi faut-il qu'il soit si compliqué ? Maxime qui me confirme que les sautes d'humeur d'Adrian ne viennent pas de mon imagination et Adrian qui fume à outrance... Il a le don de me mettre en colère celui-là. Mais il est tellement... Lui. Et l'envie de l'énerver comme il le fait avec moi me tente dangereusement.

La semaine s'écoule classiquement. J'évite de le croiser et quand ça arrive je lui envoi un regard dur et un sourire provoquateur. Il ne semble pas apprécier et je ne réponds pas non plus à ses messages car il n'est pas délicat, il est agressif et s'énerve. Je sais que je joue avec le feu, déjà parce qu'il s'énerve encore plus mais parce que je pense le frustré et j'aime ça. Il joue avec moi et bien je peux le faire aussi.

Le mardi suivant il doit arriver au bout de sa patience car au détour d'un couloir il m'attrape férocement le bras.

Adrian - Faut que j'te parle !

Je me dégage d'un coup d'épaule. Mon groupe d'amis regarde la scène avec interrogation.

Moi - Sur un autre ton.

Adrian - Sûrement pas, n'y pense même pas, t'as vu comment t'es avec moi ?

Moi - Si tu te calme pas je changerai pas d'attitude.

Adrian - Tu joue à quoi bordel ? Tu veux quoi ?

Il serre sa mâchoire et siffle des mots pour ne pas que les gens autour entendent.

Moi - Tu me pose la question à moi ?

J'exagère un peu, je ne sais pas pourquoi depuis le début de la semaine je le provoque. Je ne pourrais pas plus le repousser ou lui répondre sèchement, tout ce qu'il déteste que je fasse. Ça me plaît de jouer à ce jeu, de le voir bouillir, d'avoir l'impression d'avoir la main ou d'être dans l'insécurité de ses réactions. Au fond je cherche peut-être qu'il me pousse encore plus, ce qui s'est passé en Italie est gravé en moi, ses mains, sa bouche. Je m'interdis de dire que j'en veux plus parce que je veux qu'il perde. Je n'ai pas l'habitude d'obéir ou de ne pas gagner même pour des choses stupides. Mais là il s'agit de mon corps et de relations. Bizarrement, l'idée de perdre ma virginité ne me fait pas plus peur, c'est tout ce qu'il y a avant, je n'ai même pas eu de premier baiser et je m'interroge sur le fait de faire ses étapes avec quelqu'un de confiance que j'aimerai ou de me jeter dans dans l'inconnu à la première occasion. Ou il reste la troisième option : Adrian qui est un peu entre les deux. C'est fatiguant de réfléchir autant pour des questions aussi connes que les garçons. Je reviens à la réalité quand il prend délicatement mon poignet et semble prendre sur lui pour rester le plus calme.

Adrian - Je peux te parler a l'écart ?

Sa voix s'apaise un peu mais son ton est las et tendu. Je lève un sourcil et soutien son regard bien qu'il me dépasse largement.

Adrian - S'il te plait...?

Ses mots semblent lui coûtés beaucoup, ses doigts se raidissent encore un peu plus sur mon poignet sans me faire mal.

Moi - Ok...

J'attrape mon sac sans qu'il le lâche et préviens mes amis que je les retrouverai devant la salle. J'ai encore du temps c'est la pause du midi. Adrian m'entraîne le plus calmement possible vers le couloir suivant pour ne pas sembler brute devant les gens qui nous entoure. Il avance plus prestement quand nous sommes or vu et prends un autre couloir tranquille où personne ne se trouve. Il tire sèchement sur mon poignet pour me faire passer devant lui et claque violemment sa main sur mes fesses. Surprise je lâche un glapissement et sursaute. Il ne perd pas de temps et me plaque, toujours sans une once de délicatesse, contre le mur. Je lâche mon sac il attrape mon autre poignet pour les bloquer au-dessus de ma tête d'une seule main. C'est ça que je cherchais, qu'il libère son côté animal sur moi, sentir cette tension qui émane de lui. Je sais ce qu'il va faire et une partie de moi le veux tellement... Il tire sur le col de mon haut pour avoir accès à la peau et commence. Il dépose des baisers, me mords, fait glisser sa langue. Mon bassin se décolle du mur et se rapproche de lui. Ma respiration change et je ferme les yeux. Je me délecte, je l'ai cherché et je l'ai. Il réveille en moi ce désir, il pourrait faire ça des heures je n'en aurait jamais assez.

Moi - On n'é... n'était pas... sensé...juste parler ?

Le coup de rein qu'il me donne pour appuyer tout mon corps contre le mur et m'empêcher de bouger m'indique de me taire. Cette sensation d'adrénaline m'envahit, j'ai l'appréhension de n'avoir aucun contrôle mais j'en avait envie. Sa bouche me rend folle et j'ai adoré l'énerver à ce point. J'ai besoin de savoir ce que suis pour lui, jusqu'où je peux le pousser, l'arrêter, le frustré. Le faire perdre dans ce jeu dans lequel je comprends le plaisir d'avoir un adversaire. Sa main se pose sur mon cou, il l'englobe facilement et j'ouvre grand les yeux quand il exerce une pression infime. Son visage arrive à hauteur du mien. Il me fixe et dévi sur mes lèvres. Il s'en rapproche mais je pinces les miennes. Il lève ses yeux dans les miens et esquisse un sourire. Puis il relâche tout. Il s'écarte de moi et je manque je trébucher. Je dégluti et reprends difficilement une respiration normale. Il me tourne le dos et passe sa main dans ses cheveux.

Adrian - Tu n'as jamais embrassé quelqu'un ?

Je le regarde interrogée.

Adrian - À chaque fois que je m'approche de tes lèvres tu t'échappe... Alors... J'ai raison ?

Il se retourne face à moi et me fixe avec ce petit sourire en coin. Il fait un pas et arrive à la hauteur. Il écrase sa main sur le mur, j'en sursaute.

Adrian - T'as moins le sourire hein ? Tu sais tellement pas le calme que tu me demandes... Je prends ce silence pour un oui, tu idéalise bêtement ton premier baiser... comme toutes les meufs. Mais bon revenons en au fait...

Il écrase sa seconde main de l'autre côté de ma tête.

Adrian - Tu cherche quoi ?

Je lève les yeux vers lui, il me dépasse facilement d'une tête et l'envergure de sa carrure me fait me sentir petite et vulnérable.

Moi - ...

Adrian - Tu as perdu ta langue ?

Moi - Non

Adrian - Alors...? Tu cherche quoi ? Tu ne réponds pas à mes messages alors que tu sais pertinemment que je ne supporte pas ça venant de toi, tu me lance des regards et des sourires provoquants... Tu veux quoi ? Pourquoi tu fais ça ? 

Moi - Je sais pas, j'te regarde normalement.

Adrian - Me prends pas pour un con... Si t'essaye de retourner la situation crois-moi ça ne marchera pas je gagnerai... J'ai l'avantage

Moi - Déjà tu ne gagneras pas. Ensuite tu n'as pas l'avantage. En quoi tu l'aurais ?

Adrian - Tes yeux...

Moi - Quoi mes yeux ?

Il se rapproche de moi et pose sa main sur ma joue. Son regard alterne entre mes yeux et mes lèvres. Ma respiration s'accélère et mes yeux font les même jeu que les siens. Ses yeux bruns semblent s'éclaircirent et ses lèvres pleines s'entrouvrent. 

TensionWhere stories live. Discover now