chapitre 4

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Je sentais son énergie et sa colère prêtes à éclater sur moi. Mais un surveillant brisa cette tension d'un ordre agacé.

Le surveillant - Bon les gens qui ont fini vous sortez ! Y en a qui attendent ! Adrian tu en fais parti !

Adrian se retourna sur le surveillant et se détendi légèrement. Il relâcha respiration, attrapa son plateau et se pressa vers la sortie.
Ce moment de tension avait duré une fraction de seconde mais j'avais eu l'impression qu'il s'était passé au ralenti. J'avais sentie une sorte d'attraction quand son corps s'était tendu et rapproché mais en même temps j'avais été déstabilisée par cet éclat qu'il avait dans les yeux et le fait qu'il était à deux doigts de me frapper. Mais la chaleur qui se dégageait de lui et la tension de la situation prenait le dessus sur ce sentiment de peur.
Nous ne tardons pas à imiter les autres tables, ayant fini de manger nous attendons dans la file pour déposer les plateaux. Nous sortons et traînons dans les couloirs. Au détour de la passerelle entre deux bâtiments j'aperçois Adrian adossé sur le mur avec Théo. Le premier ne m'a pas vu mais son camarade oui.

Théo - Regarde là-bas c'est pas la meuf de tout à l'heure ?

Adrian - mmmh

T - Et tu vas rien faire ?

A - J'te rappel que si je déconne ce trimestre j'peux me prendre une exclusion. Et puis c'est qu'une gamine, une pute qui cherche la merde.

Il appuye bien sur les derniers mots dès que nous nous rapprochons d'eux. Je sais que je ne devrais pas répondre et le provoquer mais c'est plus fort que moi.

Moi - J'te rappel que la gamine n'a qu'un an de moins que toi et qu'elle t'as renversé un pichet d'eau sur la gueule...moi j'ai des couilles au moins...parce que me traiter de pute c'est pas permis surtout quand on est un connard...

À ces mots mes amis me regardent surpris comme si j'avais dépassé les bornes et Adrian me lance un regard noir voir incendier.

A - J'te le dis elle en vaut pas la peine... Elle va juste me créer des problèmes...

Je passe mon chemin et lui tend mon majeur. J'entends Théo rire de la situation apparemment peu de personne lui rentre dans la gueule à cet Adrian. Je n'ai pas de temps pour ce genre de mec. Mais je n'aime pas non plus qu'on me fasse chier.
Ma colère redescend peu a peu et je passe une fin de journée plutôt cool.

----- Le vendredi-----

C'est la dernière journée de la semaine, c'est aussi celle où je termine le plus tard : 17h30. Oui parce que j'ai emploi du temps qui se termine à 16h presque tous les jours, certaines options le permettent. À cette heure-ci il n'y a personne dans les couloirs, enfin en général. La majeur partie des élèves ont soit quitté le lycée soit sont encore en cours. Après avoir souhaité un bon week-end à mes amis je décide de passer au casier récupérer mon sac de sport. Le couloir est plongé dans le noir, il n'y a personne. Je ne prends pas la peine d'allumer la lumière c'est inutile vu le temps que je vais être là. J'ouvre mon casier, prends se qui m'intéresse, le referme. Je m'apprête à reprendre mes affaires quand je remarque une tâche sur ma chaussure. Je m'accroupis pour la nettoyer. En me relevant je sens quelque chose derrière moi. Quelques chose que je frôle en me relevant. Je me retourne et vois Adrian, en face de moi, à quelques centimètres... Je recule de surprise mais suis vite stopper par les casiers auxquels je m'adosse.

Adrian - je t'ai fait peur peut-être ?

Moi - non

Il me lance un regard dubitatif et esquisse un sourire en coin mais cette fois il est semble y avoir quelque chose derrière. Il se rapproche de moi et pose sa main dans un grand bruit contre les casiers.

M - Qu'est ce que tu veux ?

A - Et bien je vais être honnête je n'aime pas qu'on me fasse passer pour un con...

M - pourtant t'en es un...

Je l'ai coupé et regrette aussitôt. Il s'est encore rapproché. Il n'est qu'à une vingtaine de centimètres de moi. Il me dépasse largement d'une tête, et je me tasse encore plus contre le casier. Ayant un carrure moyenne voir un peu plus large, je me sens tout à coup frêle face à lui et son corps large et sec.

A - Tu devrais te taire des fois...

Il se rapproche encore, il est très près de moi. Trop près. Je sens sa chaleur, son odeur qui m'enveloppent. Mais une petite voix intérieure me crie "ça va mal finir, c'est un imbécile sort toi de là!". Mais non je reste plantée là, bêtement, attendant qu'il parle. Je sens de nouveau cette tension, cette attraction. Le fait que nos corps soit proches me donne une sensation particulière.

A - Tu ne me connais pas... J'ai envie de jouer et c'est pas pour les enfants...

Je respire fort et hésite.

M - J'ai passe l'âge pour ses conneries.

Écoutant finalement la voix intérieure je le pousse légèrement en appuyant sur son torse. Une part de moi aurais voulu qu'il se rapproche encore, une autre est contente d'avoir enfin eu un contact avec lui et une autre me crie de partir. Je me baisse, attrape mon sac et pose la main sur le deuxième quand ses mains fermes m'attrapent par les hanches et je sens son bassin contre le mien. Il est dos à moi et la première réaction que j'ai est de lui faire volte face pour envoyer ma main sur sa joue. Personne ne me touche. Ma main claque mais son visage ne bouge pas. En une fraction de seconde il attrape mon poignet et m'envoye contre les casiers dans un bruit métallique.

Moi - Aaaa...!

J'ai tapé de plein fouet les porte métalliques et c'est loin d'être agréable. Il n'a pas lâché mon poignet. Il plaque sa prise contre les casiers et colle son torse contre moi, plaçant son poids sur moi. Me bloquant de tout mouvement.

A - J'aime bien ce genre de petits bruits...

Je tente de lui envoyer une autre baffe de ma main libre mais il l'intercepte avant qu'elle atteigne son but et la plaque comme l'autre. La pression de son corps sur le mien s'accentue. Et je laisse échapper un soupir. Son contact m'enivre.

A - bah alors je te fais cet effet là...?

M - Non tu me fais rien...juste mal...tu me fais mal là.

Je lui montre mes poignets et tente de bouger un peu sans succès. Avec cette proximité, je sens son souffle sur mon cou. Il se rapproche encore et encore jusqu'à ce que sa bouche rencontre mon cou. Mais au lieu de recevoir un baiser il ouvre sa bouche et mord ma peau. Je laisse échapper un son. Mélange de douleur, surprise et plaisir. Il s'écarte lentement.

A - Alors je ne te fais rien ?

Moi - Non rien.

A - Pas sûr...

Moi - Tu ne me fais rien !

Je tente un ton sec mais je pense être trahi par mes yeux qui fixent ses lèvres comme pour demander une suite. C'est alors qu'il me décolle légèrement des casiers avant de me replaquer violemment contre ceux-ci.

A - Ne te dresse plus jamais contre moi...

Il  me lâche brutalement et marche vers la sortie la plus proche. Je reste contre les portes métalliques choquée, tétanisée, avec une respiration saccadée. J'essaie en vain de remettre un semblant d'ordre dans mes pensées.

TensionWhere stories live. Discover now