Tension

chapitre 12

Mon groupe est le troisième à passé. Je m'installe sur la ligne de départ et Gabin me regarde avec un air de défi.

Gabin - Tu vas voir j'vais te défoncer, tu vas finir par terre et je vais être premier...

Moi - Rêve toujours... Fais bien attention tu vas pas me voir longtemps je serai loin devant toi.

Il grogne et se concentre sur le départ. Quelque minutes plus tard le top départ se fait entendre et une vingtaine de participants s'élancent. Je reste dans le peloton en tête. Je me détache du groupe au ¾ du parcours avec quelques autres dont Gabin. On commence à se batailler et j'arrive au niveau de Gabin. Il fait une embardée pour me déstabiliser mais je tiens bon jusqu'au moment où il décide de me couper la route. Je freine un peu et les autres qui s'était détaché me passe devant. Pas question de perdre. Je redouble d'effort et de technique et reprend ma place derrière Gabin qui est maintenant premier. On n'est presque à la ligne d'arrivée. Je décroche, le double et dérape juste devant lui. Je l'entends jurer derrière moi au moment où je passe la ligne d'arrivée.

Le speaker - Et le numéro 58 gagne de justesse ! C'était une très belle course parfaitement contrôlée ! Félicitations ! Derrière on retrouve le 23, le 87 et le 14...

Je cours vers Louis et Jean. Ilan et Paris sont 7eme et 12eme.

Moi - Et Mat il est où ?!

Je suis super heureuse et je veux avoir l'avis de Matthieu sur ma course.

Dorian - Il est dans le dernier groupe sur la linge de départ.

Je me presse pour pouvoir voir la course, j'aperçois la combinaison jaune fluo de Matthieu. Je ne le lâche pas du regard et m'époumone à l'encourager. La course est serré et il fini deuxième. Il salut et félicite le premier avant de nous rejoindre.

Matthieu - Elle est où ma championne !?!

Il me cherche du regard, je cours de toute mes forces et lui saute au coup. Il me rattrape et j'entoure sa taille avec mes jambes. Il me porte sans problème ce qui me surprend un peu.

Matthieu - Alors première !?! Félicitations poulette !

Moi - Je super contente mais le meilleur c'était la tête de Gabin. J'te jure il était en rage. Et puis toi deuxième c'était vraiment au coude à coude...

Matthieu - Ça me va le mec en face le mérite et puis toi t'es première alors c'est cool.

Il me dépose et notre groupe se dirige vers le coin cuisine. Je me retourne et aperçois de nouveau ses cheveux foncés et une chemise à carreaux rouge. Pourquoi il est encore là. Je me force à penser à autre chose et me laisse guider par ma faim.
Pendant qu'on mange des gouttes commencent à tomber du ciel. On remballe nos affaires le plus vite possible et s'abrite vers les grande tentes d'exposition. Le public est nombreux et Matthieu m'attrape par la main pour ne pas me perdre. On est un peu mouillé mais on trouve un coin sous un radiateur. J'observe la foule et croise son regard. Adrian, encore. Ses yeux brun qui me fixent intensément. Sa bouche délicate qui esquisse un rictus contrarié et ses cheveux qui ondulent avec la pluie. Cette sensation revient et je serais prête à me lever pour aller le toucher mais la main de Matthieu qui serre toujours la mienne me sert d'ancre. Je détache mon regard d'Adrian et me colle contre Matthieu qui se laisse faire et entoure mes épaules avec ses grands bras musclés. Je jette un dernier regard à Adrian qui disparait en colère dans la foule. Je me sens en sécurité contre Matthieu et son regard plein de tendresse me fait sourire.

Quelques heures plus tard la pluie ne s'est pas vraiment calmée. Le terrain est mouillé et le sol devient boueux. La dernière épreuve n'est pas reportée. Elle se fera sous la pluie et ça ne me dérange pas plus que ça. Je passe après Alexandre et Jean. Les autres ont déjà fini leur descente. Lorsque mon tour arrive je me concentre comme la veille. La différence c'est qu'on a pas eu le temps d'étudier le parcours à fond comparé à hier. Je m'élance et manque de glisser sur le tremplin. Le sol est boueux et mes pneus n'adhèrent pas parfaitement mais ça m'est égal, je continue. Jusqu'à cette plaque de pierres. Je dérape franchement à une bonne vitesse et chute. Mon vélo se couche et je tape sur le sol. Ma tête rebondie sur les pierres et j'entends le speaker qui s'affole en même temps que la foule surprise. C'est pas la première chute mais sur des pierres c'est assez violent. Je tends difficilement le bras pour signaler que je suis toujours en vie. Je prends quelques secondes pour me remettre du choc puis me relève et attrape mon vélo. Je finis la descente avec des douleurs un peu partout mais l'adrénaline couvre assez le choc. Je passe la ligne d'arrivée sous des applaudissements. J'ai dû perdre beaucoup de temps mais au moins j'ai terminé ma descente. À l'arrivée je tend mon vélo à Dorian qui l'attrape.

Dorian - Ça va Alice ? Demande-t-il inquiet

Moi - Mmh mh

Je relève mes lunettes et Matthieu accoure. Je fais un pas de trop et trébuche mais il me rattrape à temps.

Matthieu - Ça va aller poulette, on va à l'infirmerie.

Il me prend dans ses bras et m'emmene sous une tente fermée. Il me dépose sur une table.

Moi - Ça va j'ai rien de casser juste des bleus et la tête sonnée.

Il me regarde avec son sourire compatissant et enlève délicatement mon casque. Il a une bonne égratignure sur le côté. Je fais une moue de tristesse.

Matthieu - C'est rien t'as vu l'état du mien. C'est qu'un casque, du temps que toi tu vas bien...

Il dépose le casque à côté de moi et se reconcentre sur moi. Il m'aide ouvrir ma combinaison. Et s'apprête à la faire glisser. Je porte une short en dessous mais c'est pas ça qui me dérange.

Moi - C'est bon tu peux y aller j'vais me débrouiller...

Matthieu - Pourquoi ? tu veux pas que je t'aide ?

Moi - Je...suis pas présentable...

Matthieu - C'est à dire...?

Je baisse les yeux. C'est gênant...

Moi - Je suis pas rasé quoi.

Il me regarde surpris avant de rire doucement.

Matthieu - T'es sérieuse là...? J'men fou total. Tu crois que je suis rasé moi ? Il me montre sa jambe gauche qui effectivement n'est pas rasé C'est pas parce que t'es une meuf que tu dois avoir un peau vierge de poils, c'est naturel...on s'en fou. Et puis je préfère vérifier que t'es rien de grave.

Il me sourit encore plus et continue à enlever ma combinaison puis mon t-shirt. Après m'en avoir débarrasser il prend la boîte de soins et regarde ce qu'il y a dedans. Il revient vers moi et tourne autour de la table pour m'observer. Il revient en face de moi et commence à épongé mes égratignures avec du désinfectant. J'en ai une belle sur le bras. Je me crispe et exprime un grognement sourd. Il s'en rend compte et souffle doucement sur la plaie. Il s'occupe de mes jambes qui sont bien abîmées. J'ai le genou rouge et la cuisse griffée. Il applique l'alcool les picotements sont plus violents.

Moi - Aoutch !

Il souffle sur mon genou comme précédemment puis pose délicatement ses lèvres dessus.

Matthieu - Bisous magiques...

Il lève les yeux vers moi et m'offre un sourire. Il pose sa main sur ma hanche et l'autre sur la cuisse opposée. Il dépose de nouveau ses lèvres sur ma jambe juste au-dessus du baiser précédent. Il remonte lentement et doucement. Je suis surprise mais le laisse faire. C'est incroyablement agréable. Ses lèvres sont fraîches par rapport à mon corps qui vient de faire un effort. Je frissonne à chaque baiser. Lorsqu'il arrive sur ma hanche je lâche un grand soupir accompagné d'un gémissement que je tente d'étouffer. J'entends Matthieu étouffé un rire et je sens son sourire contre ma peau. Il remonte sur mon ventre et je m'appuye plus en arrière sur mes bras pour lui faciliter l'accès à mon corps. J'écarte les jambes et il se glisse entre. Il s'appuie toujours délicatement sur ma hanche et ma cuisse. Arrivée à ma brassière il s'attarde sur le haut de celle-ci avant de partir sur le haut de mon bras puis l'épaule. Il n'arrête pas de picoré ma peau et j'ai l'impression qu'il a tracé une ligne sur mon corps avec sa bouche. Ma respiration est plus marquée à chaque baiser. Il s'attarde encore sur mon épaule, mon cou avant d'arrêter de m'embrasser. Son visage est juste un quelques millimètres du mien. Je jongle entre ses yeux. Il se rapproche le plus lentement possible et je sens ses mains se crisper sur moi.
Soudain quelqu'un passe par l'ouverture de la tente.