CHAPITRE QUATRE-VINGT-TREIZE .5

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Soirée du 1er floréal (fin)

Erwan descendit en premier de l'hélico pour répondre aux exclamations enthousiastes de son escorte et demander de quoi se restaurer.

Suwane et Adacie sortirent à leur tour. Géhémias les regardait en souriant niaisement, les yeux explosés par un mélange de chanvre probablement interdit par l'ensemble des lois existantes.

Un enseigne arriva avec des chopes de bière bien fraîche et Suwane ne résista pas à l'envie d'en vider une intégralement.

Elle apprécia la légère sensation de griserie qui s'empara d'elle, mais resta raisonnable et but la seconde chope avec plus de modération.

Les élèves-pilotes vinrent s'occuper de l'appareil et le ramenèrent à l'intérieur des entrepots de la maison forte. Suwane suivit le mouvement et se retrouva assise dans le bureau de Géhémias pour y écrire ses impressions de vol et les conseils qu'elle avait à donner.

Ceux-ci furent lus, discuter par les apprentis qui s'empressèrent d'aller en parler avec leurs congénères. Suwane aurait bien fermée les yeux, mais Erwan vint s'asseoir près d'elle, l'air interrogatif.

— Qu'est-ce que tu veux faire avec le 24 ?

La jeune écuyère mit quelques instants à comprendre qu'il parait du fusil et se dépêcha de lui montrer sa conversation avec l'armurier. Erwan lut avec attention ce qu'elle avait demandé et surtout le pourquoi.

Il était redevenu soudainement sérieux.

— Tu veux te battre ? lui demanda-t-il.

— Évidemment ! écrivit rageusement Suwane. Pour Tranit et Adacie, pour toi !

Il s'amusa de sa réponse.

— Je viens en dernier choix ? Moi, le seigneur prophète !

Il explosa d'un rire franc en voyant l'expression un peu gênée de la jeune écuyère et lui pressa le genou pour la rassurer.

— Comme je te comprends Suwane. Je crois que dans ton cas je ferais la même chose !

Il reprit un air un peu plus sérieux avant d'ajouter.

— Si tu le veux, j'en serai vraiment heureux. Tu as raison, le plus grand problème avec ton handicap, c'est la communication pendant le combat. Malheureusement difficile de partir avec les autres. Mais seule, pourquoi pas ? C'est une bonne idée d'ajouter un FLAPACA à ton hélico. Et l'adjudant à raison. Pour viser, c'est différent.

Erwan resta songeur quelques instants avant de faire signe à un enseigne d'approcher.

— Faire vérifier si parmi les élèves du Barcus 4 il y a une forma ALN. Sinon le maître-canonnier de mon patrouilleur à dispo de la lieutenante Suwane.

Un salut et un claquement vigoureux sur la cuisse et l'enseigne partait déjà interroger l'ensemble des élèves d'Adacie. La fringuante capitaine revenait enfin vers eux, ses ordres dispensés et en cours d'exécution.

Suwane lui fit lire ce qu'elle avait écrit et Erwan en discuta avec elle quelques instants. Elle lut dans les yeux de Suwane qu'elle ne pouvait lui refuser ce droit. L'affaire était réglée. Erwan dessina un petit schéma sur la cahier de Suwane.

— Tu vas voir. Avec le FLACA, sur les goélands, la visée est comme avec un fusil, un pistolet, sauf que la mire est plus grande. Mais sur les chars de Benwan ou bien les navires, la visée est déportée par rapport au canon.

Il dessina sommairement un fusil et u étrange cercle d'acier poser sur le canon.

— C'est surtout une question d'habitude et de réflexe pour apprécier les distance, expliqua-t-il. Une fois ça dans la tête, c'est de la pratique et encore de la pratique. Puisque tu veux nous accompagner à la guerre, tu vas t'entraîner.

Les larmes de Tranit - 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant