CHAPITRE SOIXANTE-DIX-SEPT .3

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Tranit sembla apprécier le siège de toile dans lequel elle s'installa. Suwane avait déjà posé son cahier devant elle ainsi que d'autres documents. Elle avait une petite jarre scellée dans sa main et Tranit fit signe au soldat de la prendre.

— Versez le contenu dans un bac d'eau tiède. C'est une plante aquatique. Laissez-la à l'air libre mais exposée au soleil, nous voulons vérifier quelque chose.

L'homme s'empara de la jarre, soucieux. Tranit poursuivit.

— Un simple bac comme un abreuvoir pour les dorkis, pas plus grand.

— À vos ordres, colonel !

Au moins, il n'avait pas hésité en voyant son nouveau grade. Il quitta le chariot et Tranit s'empara de la main d'Adacie.

— On va tout te raconter. Il y a tant à dire. Mais dis-moi ce que tu as fait ici ?

— Tout va bien. C'est pas plus compliqué que ça. Tout ce que tu as mis en route commence à bien s'arranger. Hier, il n'y a eu aucune urgence, aucun accident. C'était presque étrange en fait. J'ai pu vérifier tout ce qui devait l'être et j'ai même réussi à garder Géhémias éveillé une partie de la journée, ce qui veut dire qu'aujourd'hui, ce soir, nous pourrons le retrouver en pleine forme.

— Et nous en aurons bien besoin. Comment as-tu fait pour le remettre à vivre de jour et dormir la nuit ?

— J'ai fait muter à son service quelques filles du genre qu'il aime bien et elles ont pour mission de lui faire suivre des horaires réguliers. Erwan l'avait déjà fait à Asasp, quand notre druide commençait à faire des siennes. Les filles sont des engagées du Barcus, des bien fleuries.

Tranit fronça les sourcils, mais ne dit rien de plus. Sans dire que tous les moyens étaient bons, elle pouvait accepter qu'on utilise les faiblesses d'une personne pour la motiver ou la garder dans le droit chemin.

— Parfait Kalonig parce qu'il va avoir beaucoup de travail à rattraper. Tu pourras lire ce que nous avons fait hier. Une copie de ces travaux sont déjà entre les mains des artisans. Suwane tapota un cahier avec une certaine impatience et Tranit le montra du doigt.

— Tu pourras lire pendant notre prépa TAP. As-tu besoin que j'aille quelque part ?

— Non, pas maintenant colonel. Demain, je pense qu'il serait sage que vous rejoignez maître Caldurion pour discuter avec ces communautés qui vivent plus dans les baïssa. Un certain nombre de personnes seraient d'accord pour nous aider. Vos gens au sud s'installent en différents endroits et tout se passe bien aussi.

Les gens ont accepté cette idée d'entraide, cette obligation mutuelle d'échange. Nos hommes les soulagent des gros travaux de constructions aussi tout semble admirablement se dérouler. Nous pourrions y aller maintenant. J'ai fait préparer le chariot dans cette éventualité.

— Non, Kalonig. Je dois d'abord voir Luin pour parler de nos opérations futures. Dis à Alwine de nous rejoindre à quinze heures sur la zone du premier bataillon.

Nous irons au village en goéland tandis que le chariot ira au centre de TAP. Les goélands nous y déposeront à dix-sept heures et rentreront ici. Nous, nous profiterons de notre chariot pour rejoindre Géhémias.

Adacie regarda Tranit intriguée. La jeune femme lui sourit.

— Saches que je viens de passer les trois dernières heures à imaginer ces moments. Je n'aime toujours pas trop monter sur ces oiseaux, mais c'est redoutablement efficace pour se déplacer rapidement. Je vais en prendre trois au quatre à mon service personnel. Mais maintenant, à toi, ma jolie capitaine... Lis le message d'Erwan !

Les larmes de Tranit - 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant