BONUS : Première partie

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— J'ai trop mangé, annonçai-je en me tapotant le ventre.

Ils ne lésinaient pas sur les quantités au Coffea, ma part de tarte aux pommes était gargantuesque mais je l'avais englouti en un temps record. Comment résister ?

Cal s'esclaffa à mes côtés. Il me raccompagnait chez moi après ce petit brunch improvisé avec nos amis. J'étais perdue dans mes pensées et je songeais à la conversation que nous avions eue à propos de nos vacances respectives. La plupart quitterait les Balconniers pendant quelques jours. Cal resterait ici.

J'avais vraiment envie qu'il vienne avec moi à Simsé.

Ce n'était pas un stupide caprice d'adolescente ne pouvant pas se passer une seule seconde de son petit ami. Bon, il y avait un peu de ça mais c'était avant tout l'envie de lui faire découvrir une autre partie de ma vie, celle qui avait forgé ma personnalité, dont il était tombé amoureux. Il dut sentir que je le fixais car il pencha la tête vers moi tout en étirant ses lèvres d'un sourire amusé, comme s'il cherchait à lire dans mes pensées. Je lui renvoyai un sourire avant qu'il ne me perce à jour.

Une fois chez moi, nous regardâmes un film tranquillement pelotonnés sur le canapé. Mon frère était sorti avec des amis et mes parents profitaient de la terrasse, nous faisant d'ailleurs remarquer que c'était typiquement adolescent de s'enfermer à l'intérieur par un temps pareil. J'avais alors haussé les épaules et Cal avait ricané dans sa barbe. Durant pratiquement tout le film, Cal ne cessa de me toucher. Il m'embrassait, me caressait, me câlinait et ça devenait visiblement une drogue. Mes parents n'étaient pas du tout à cheval par rapport à ça. Nous ne dépassions pas les limites imposées par les moments privés et ils appréciaient tellement Cal qu'ils ne jouaient absolument pas aux parents surprotecteurs. Tant mieux d'ailleurs.

Quand l'après-midi toucha à sa fin, je laissai Cal s'en aller à contrecœur. Dès que la porte se fut refermée sur lui, ma mère s'approcha de moi et m'entoura les épaules.

— Je l'adore, me sourit-elle.

— Moi aussi. Tellement que j'ai failli l'inviter à venir avec nous à Simsé.

— Tu peux lui demander si tu veux. Mais il a peut-être d'autres proj...

— Tu déconnes ? la coupai-je. Vous accepteriez vraiment ?

C'était aussi simple que ça ? Mon cœur se gonfla de joie à l'idée que Cal puisse nous accompagner dans mon village. Ma mère se tourna vers le balcon où était encore mon père.

— Philipp ! l'appela-t-elle.

— Mmh ? fit mon père sans relever le nez de son livre.

— Ça te dérangerait si Ellis invitait Cal à venir avec nous à Simsé ?

Il laissa tomber son livre sur ses genoux et tourna la tête vers nous.

— Non, bien sûr que non. Tu peux l'inviter ma puce.

Et il replongea le nez dans son bouquin. Il ne fallait pas me le dire deux fois. Je me précipitai sur la porte d'entrée que j'ouvris précipitamment. J'espérai que l'ascenseur avait mis un temps fou à arriver. Malheureusement, quand je sortis, je ne vis pas Cal patienter. Je courus malgré tout vers mon but comme si c'était la fin du monde. Quand j'arrivai au niveau des trois ascenseurs, je vis que l'un d'eux avait encore ses portes ouvertes. J'appelai Cal en même temps que je sautai dans la cage métallique alors que les portes se refermaient sur moi.

J'étais aussi essoufflée que si j'avais couru un marathon, ce que je n'avais jamais fait, mais je supposais que c'était la sensation qu'on ressentait. Et dire que l'action n'avait duré que quelques secondes à peine. Cela ne m'empêcha pas d'atterir sur Cal qui me regardait avec des yeux étonnés, ne comprenant clairement pas la situation.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant