Chapitre 32

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Je me retournai automatiquement pour voir un Brian en pleine forme, arriver dans ma direction. Il était accompagné d'un garçon que je ne connaissais pas. Oh non. Je faisais quoi ? Je paniquais, je pleurais, je hurlais ou je fonçais dans sa tête de cul ?! Cette dernière idée me tentait beaucoup.

— Salut la nouvelle ! me dit-il en souriant. Bon, je ne vais pas m'étendre, tu n'es pas conne à ce point. Ton petit frère y est passé, il ne manquait plus que toi. Et j'ai hâte de commencer. En partie parce qu'à cause de toi, on m'a viré.

— Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, marmonnai-je.

— Quoi ? me demanda-t-il, la mine devenue sérieuse.

Putain Ellis, tais-toi.

— Rien.

— Alors ferme ta gueule, cracha-t-il d'un ton froid.

Il se rapprocha pour se planter devant moi. Les battements de mon cœur s'accélérèrent davantage et ma respiration se bloqua dans ma poitrine. Je reculai d'un pas mais il m'attrapa fermement le bras.

— C'est juste un petit rite de passage.

Ma peur déjà grandissante atteignit un plus haut niveau. Ils allaient me tabasser ou que sais-je... comme mon frère. Je ne savais pas quoi faire. Je ne connaissais aucune tactique d'auto-défense et aucun pouvoir n'allait m'apparaître subitement comme dans ces séries que je regardais. Je ne pouvais rien faire sinon le supplier. Je détestais cette idée, j'avais l'impression d'être lâche et j'avais tellement envie de lui en foutre une mais à quoi cela servirait-il ? Je lui en mettrais une, il m'en retournerait dix. Ils m'humilieraient et ne me laisseraient même pas le temps de me défendre. Ils voudraient certainement que je riposte mais je pouvais au moins leur retirer cette joie.

La peur continuait de faire trembler tous mes membres. Je trouvais néanmoins la force de parler d'une voix posée.

— S'il te plaît, Brian, laisse-moi partir.

Un sourire en coin méprisant naquit sur ses lèvres. Il se délectait.

— On fait moins la maligne maintenant hein ?

Il me donna une gifle. Pas aussi forte que celle d'Amberly mais elle me fit monter de nouveau les larmes aux yeux. La colère en moi me poussait à lui défoncer sa tronche mais la peur, elle, me paralysait et m'enfermait dans mon propre corps qui ne m'obéissait plus. J'avais comme l'impression d'observer cette scène de l'extérieur tellement elle était irréaliste.

— J'ai tellement envie de te voir chialer, continua-t-il en me giflant une nouvelle fois.

Là, je voulais carrément le défigurer à coups d'ongles. Respire. Je ne pouvais peut-être pas me défendre, mais je pouvais au moins garder un semblant de dignité en retenant mes larmes.

— Allez viens, dit-il en m'empoignant pour m'emmener un peu plus loin du chemin.

Les autres le suivirent. Il s'arrêta au bout d'une cinquantaine de mètres derrière un petit bosquet. Ils se placèrent tous les quatre autour de moi de sorte que je ne pouvais pas m'en aller. Mon cœur battait à cent à l'heure face à ce qui m'attendait. Je ne voulais qu'une chose : que ça se termine vite. Purée. Qu'est-ce que je me sentais faible. Je me détestais de penser de cette façon. Mais il fallait avoir les pieds sur terre, je ne pouvais rien faire de plus.

De nouveau, Amberly me poussa fort et j'arrivai sur le garçon que je ne connaissais pas. Il me fit un croche-pied et je tombai lourdement au sol. Heureusement nous étions sur du sable, je n'eus pas vraiment mal. J'étais seulement choquée de la vitesse à laquelle il m'avait fait tomber. Il me releva, me remit au centre, ricana, et me pinça fort en me lâchant. Là, en revanche, j'eus mal. Je tentai tant bien que mal de ne pas pleurer.

Tu paries ?Where stories live. Discover now