Chapitre 11

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Samedi matin, en me levant, je trouvai mes parents dans la cuisine en train de prendre le petit-déjeuner. Je leur parlai de l'invitation d'Alice d'aller à la plage, et ils n'y virent aucun inconvénient. J'attendis que mon frère se lève pour lui proposer de venir. On ne s'était pratiquement pas parlés de la semaine, ce qui ne lui ressemblait pas. Il était toujours prêt à faire le con avec moi et ça me faisait tout bizarre. Je voulais tenter un rapprochement.

Il sortit enfin de sa chambre, trente minutes plus tard. Mes parents étaient partis faire une promenade dans le bois à l'est de la ville. Il prit un verre de jus d'orange, me salua brièvement et s'installa sur le canapé avant d'allumer la télé. Ça commençait super bien. Je m'approchai de lui, l'air de rien.

— Jojo, je vais à la plage cet après-midi, tu viens avec moi ?

— Je ne sais pas.

— Allez, viens ce sera sympa, insistai-je.

— Je verrai.

Ses réponses laconiques me mirent à fleur de peau. Il commençait sérieusement à me taper sur le système !

— Es-tu capable, mon très cher frère, de dire plus de cinq mots dans tes putains de phrases ?

— Es-tu obligée de m'emmerder dès le matin ? Oh ! Regarde ! Ça fait plus de cinq mots ! pesta-il comme si j'étais une attardée mentale.

Il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas. Je me calmai en respirant un bon coup. Ça ne servait à rien de se braquer, je ne tirerais rien de lui sinon.

— Que se passe-t-il ?

— Hein ?

— T'es tout distant, tu ne me parles pratiquement pas... Donc, je te le redemande : qu'est-ce qu'il se passe ?

Je crus voir une expression de panique passer dans ses yeux mais rien n'était certain car il m'offrit aussitôt un grand sourire avant de me prendre dans ses bras.

— Ellis, je t'ai déjà dit que j'étais tombé et si je fais la gueule c'est parce que je suis un ado, tout ce qu'il y a de plus normal. Je viens juste de me lever, laisse-moi le temps. Sérieux, on dirait une mère poule. Tu as pris dix ans d'un coup, ce n'est pas beau à voir.

Ses paroles me rassurèrent en même temps qu'elles m'effrayèrent. Il était passé du petit con au gentil frère en moins d'une minute. J'avais apparemment retrouvé Jon et ses remarques débiles mais ça ne semblait être qu'une apparence... Méfiance.

— Tu viens avec moi à la plage alors ?

Il mima un enthousiasme que je ne trouvai pas très convaincant.

— Pas de souci !

L'après-midi, nous rejoignîmes nos amis à la plage. J'avais enfilé un maillot de bain sous mon short en jean et ma tunique évasée. Il faisait encore bon à la mi-septembre. Au final, Jon retrouva ses propres amis tandis que je rejoignais Alice, Hannah et Travis. Je n'allais pas l'obliger à rester avec nous, mais au moins Jon ne serait pas seul. Pendant qu'Alice se tartinait de crème solaire j'engageai la conversation avec Travis et Hannah.

— Allez hop je passe dans un mode commère curieuse : ça fait combien de temps vous deux ?

— Un an et des poussières ? fit Hannah, incertaine.

— Un an, deux mois et quelques jours, répondit Travis en même temps.

Lorsqu'il entendit la réponse d'Hannah, il se renfrogna. Je retins un rire.

Tu paries ?Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ