Chapitre 31

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A la sortie, Alice et Julie se joignirent moi comme prévu. La Soirée commençait dans plusieurs heures, nous avions largement le temps de nous préparer. En arrivant chez moi, on prit un copieux goûter et je leur racontai la scène du matin avec Joshua et Cal.

Ce dernier m'avait ignorée le reste de la journée alors j'avais fait de même. Cette situation m'énervait. Vraiment. Mes sentiments n'avaient pas arrêté d'osciller ces derniers temps tout ça parce que je n'étais pas fichue de prendre le taureau par les cornes. Je devais être inconsciemment empêtrée dans une norme sociale : celle pour laquelle c'était le garçon qui devait faire le premier pas. Cal avait de nouveau un comportement ambigu, me faisant encore plus tourner en bourrique que je ne l'étais déjà. Il avait vraiment l'art de m'emmêler les pinceaux. J'avais tellement peur de me tromper et de me prendre une claque monumentale que ça en devenait ridicule. Je savais que je l'attirais, mais avait-il des sentiments ?

— Ça me prend vraiment la tête, dis-je en terminant mon histoire.

— Ellis c'est évident qu'il est fou de toi, dit Julie.

— Erik va me tuer s'il apprend que je te l'ai dit mais... il m'a avoué que Cal n'arrêtait pas de parler de toi. Je pense que tu l'impressionnes, c'est pour ça qu'il n'est pas très entreprenant.

Depuis quand Cal n'osait pas être entreprenant ? Il l'avait déjà été plusieurs fois mais nous avions été dérangés. Ce qui m'inquiétait le plus, ce n'était pas qu'il ait envie de m'embrasser, c'était le fait qu'il ne ressente rien en le faisant.

— Moi, je l'impressionne ? C'est lui qui me met mal à l'aise la plupart du temps ! la contredis-je.

— Sauf que tu te caches derrière le sarcasme, ça ne se voit pas tout le temps ! s'écria Julie.

Tiens, première nouvelle. Sa phrase me cloua le bec. En y réfléchissant bien, j'étais quand même assez caustique. J'avais certainement beaucoup trop caché mes émotions derrière le sarcasme, au risque de paraître indifférente. Chiotte. Et moi qui me plaignais que Cal soit indéchiffrable.

— Ne t'en fais pas, me rassura Alice, ce soir, vous vous réconciliez, vous vous expliquez ou vous vous embrassez direct, c'est comme vous voulez mais je suis sûre que tout s'arrangera.

— Tout à fait d'accord, approuva Julie.

Elles avaient réussi à me remonter un peu le moral mais je restai malgré tout dubitative. Je leur fis un sourire pour les remercier puis la discussion partit ensuite autour des coiffures et des maquillages que nous nous ferions. Chacune avait emmené son maquillage et son attirail de coiffure. Il était temps de se préparer alors nous nous enfermâmes dans ma chambre.

On décida de commencer par Alice. Je lui tendis sa robe qu'elle enfila. Elle lui allait parfaitement. J'avais bien fait de reprendre les mesures. Sa robe était sans manches, décolletée dans le dos avec deux bandes en dentelles couleur corail qui le traversaient. Elle était resserrée à la taille et s'évasait ensuite jusqu'aux chevilles. Le haut était de la même couleur que la dentelle. La jupe était constituée de deux tissus fluides : une doublure cuivre et le voile transparent aux reflets brun et or. La robe faisait littéralement ressortir ses yeux verts et même si les couleurs étaient peu communes, elle était sublime. Julie proposa un maquillage léger : un trait d'eye-liner, du mascara, un peu de blush et de rouge à lèvre discret. Alice approuva. Elle termina en se faisant une longue tresse sur le côté.

— A ton tour ! s'exclama Julie, impatiente, en se tournant vers moi.

— Non, on va plutôt passer à toi, proposa Alice. Tu vas nous faire une syncope sinon.

Tu paries ?Where stories live. Discover now