Chapitre 24

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Irwène

Déterminée, je suis rentrée avec l'aide de mon frère dans la soirée d'hier. Contre toute attente il m'a dit une fois à l'appartement que ses amis n'étaient pas libres pour l'héberger. Personnellement je savais très bien qu'il n'avait pas d'amis à Paris donc je l'ai recueilli à la maison et c'était une très bonne idée. J'ai passé une de mes meilleures soirées depuis assez longtemps. Avec un plateau de sushi et une série vue, vue et revue en fond, on a pu déblatérer franchement sur nos vies et c'était agréable. J'ai pu lui parler comme quand on était petit et j'ai appris des choses de sa part. Lui, mon frère que je pensais célibataire à jamais, parle depuis quelques mois avec une fille sur internet. Du nom d'Élodie, cette fille du même âge que lui, l'a abordé sur son compte Instagram, compte dont d'ailleurs, je n'étais pas au courant. Sullivan est peut-être jeune mais il aime moyen la technologie et les réseaux sociaux, surtout depuis ses petits écarts quand il était jeune, et pourtant il flirte avec une fille depuis des mois sur Instagram. D'après ce que je sais il ne manque plus qu'ils se rencontrent puisqu'ils semblent tout connaitre l'un sur l'autre. Mais mon frère le sait, avec son métier c'est plus dur, surtout quand la belle Élodie habite en région Provence Alpes Côte d'Azur, bien loin de Choissy et de Paris. Hormis ça j'ai aussi appris qu'il avait été promu. Je ne comprends pas grand-chose à l'armée mais je crois que c'est un grade qui commence à être haut placé.

Il est ainsi reparti ce matin en me faisant promette de ne pas faire de bêtises avec Benjamin. J'aurais préféré qu'il parle de bêtises pleines de sous-entendus plutôt que de bêtises qui peuvent briser un couple mais c'est la dure réalité.

Depuis son départ j'ai tout rangé minutieusement et je me suis fais la plus belle possible. Ça peut paraitre dérisoire mais je me suis dis que peut-être il m'abandonnerait si je n'étais plus belle et avenante. Peut-être a-t-il ouvert les yeux sur moi ? La seule que je n'ai pu dissimuler, est le bleu sur mon visage. Il est presque totalement parti mais ma pommette est encore légèrement marquée par le passage du lampadaire et il est hors de question que je le cache sous une couche de fond de teint. Je veux récupérer Benjamin, pas le coller.

Légèrement anxieuse je l'attends dans le canapé, me rongeant les ongles en écoutant de la musique pour essayer vainement de me détendre.

Quand j'entends la clé rentrer dans la porte j'éteins immédiatement la musique et je regarde Shaun paniquée. Il ne compatit même pas à la peur de sa maitresse puisqu'il reste allongé dans son panier tel un véritable bébé. Je file dans l'entrée et pose un coude sur le mur avec ma tête reposant sur ma main pour paraitre à l'aise mais c'est tout le contraire. On dirait vraiment une pauvre fille. Après quelques échecs de postures décontractées, je finis les bras ballants à fixer la porte telle une psychopathe tandis qu'elle s'ouvre sur Benjamin.

Je le vois attraper son sac posé au sol sur le pas de la porte et s'avancer d'un pas pour refermer la porte dans un claquement. Il ne m'a pas encore vu mais moi j'ai eu tout le loisir de l'observer pendant quelques instants. Ses cernes habituelles sont plus prononcées et ses cheveux, qui d'habitude ne ressemblent à rien, ne ressemblent encore plus à rien.

Il pose ses clés sur la console et se tourne vers moi, ses yeux me transperçant. J'ai l'impression de me retrouver dans une mauvaise comédie romantique ou dans un western. Sauf que je n'ai pas le script pour la suite. Je suis comme un acteur perdu lors d'une scène cruciale, tout ça parce que je n'ai pas appris mon texte hier soir comme mon manager me l'a souvent répété. Je ne sais plus si je dois faire un geste avant de parler ou si je dois parler avant de bouger. Je ne sais plus si je dois lui dire « je suis désolée » ou « je vais tout expliquer ». Je ne sais plus si je suis censée l'embrasser comme ci de rien n'était ou m'éloigner. Comme un acteur je dois improviser. Ce n'est pas grave de ne pas connaître son texte après tout, on peut toujours improviser, tant que l'on est dans le thème et qu'on le fait avec sincérité.

C'est ça, il faut que je sois sincère. Sincère avec moi, avec mes émotions, avec lui.

Sans réfléchir plus je m'avance de quelques pas avant de me jeter dans ses bras. Je ne sais pas s'il s'attendait à ça ou s'il est déçu mais je le sers plus fort contre moi, agrippant son tee-shirt derrière sa nuque, sur la pointe des pieds. Ma tête nichée dans son cou je respire son odeur encore et encore.

- Je suis désolée ... je murmure en fermant les yeux, j'ai été idiote.

Jusque là je le sentais réticent, il ne m'avait pas encore rendu mon étreinte mais je sens ses bras se nouer dans mon dos me rapprochant d'autant plus de lui. Il ne parle, il ne me rassure pas en me disant que ce n'est pas vrai parce qu'on sait tous les deux la vérité. J'ai agis comme la pire des idiotes et j'ai été blessante. Après quelques minutes de silence il se recule de quelques pas et me décoche un petit sourire.

- N'en parlons plus.

Il retire ses chaussures et son manteau avant de se rapprocher de moi qui n'ai toujours pas bougée. D'un geste sûr, ses mains entoure mon visage en prenant garde d'éviter le bleu et il m'embrasse délicatement dans le plus grand des silences. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine et je lui rends ce baiser qui a été une source de manque ces quelques jours. Son souffle me fait frissonner et tout mon corps semble fébrile au contact du sien. Sa main posée depuis le début sur ma hanche remonte dans le creux de mes reins sous le tissu de mon chemisier et ma peau semble s'irradier à son contact. Mon cœur résonne dans mes tempes avec force et mes mains viennent se poser sur ses avant bras. D'un petit geste je stoppe le baiser pour reprendre mon souffle et je remarque qu'il est dans le même état que moi. Si on avait su que se disputer nous ferait ça, on se serait peut-être disputé plus souvent.

- Tu devrais aller mettre tes affaires dans la chambre.

Je le regarde et il hoche la tête en s'éloignant dans le couloir. Je me retourne de l'autre côté et un sourire immense éclaire mon visage si bien que je sens les courbatures aux joues arriver. Telle une adolescente je me mords la lèvre en remettant mes cheveux en ordre. Certes cet été n'a pas été de tout repos pour le couple Benjamin et Irwène, mais après tout il faut des hauts et des bas. S'il y a bien une chose dans je suis convaincu à ce jour, c'est que Benjamin et l'homme que j'ai le plus au monde. Et j'espère qu'il le restera à jamais.

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holaaa
bon bah j'ai décidé (enfin) de diviser ce livre en deux parties et vous voici donc à la fin de la première partie :)

tout est bien qui fini bien dirons nous (mais c'est pas fini !)

ce chapitre n'a strictement aucunes paroles mdrr et j'en suis désolée mais je trouvais que rajouter des dialogues ferait plus "beau" qu'utile

donc voilà où nous en sommes avec Irwène et Benjamin

certains persos n'ont pas refais d'apparition comme Julie, les joueurs de l'équipe de France, Flora (juste un petit peu) ou encore Adrien et autre mais pas de panique, que vous aimiez ou pas, ils vont revenir ah ah

bref bye

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