Chapitre 11

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Irwène

Je finis de me maquiller et me regarde dans le miroir. Les drapeaux de la France trônent sur mes joues et je me souris, me voilà fin prête pour aller voir le match. Le dernier d'une longue liste, la concrétisation.

- Irwène ? T'es prête ?

Je me dépêche de prendre mon sac et sors de ma chambre en la verrouillant, les autres m'attendent sur le palier. Nos bagages sont déjà prêts et nous seront amenés à l'aéroport demain.

- Allons-y !

Nous voici le 15 juillet, jour de finale et nous partons en direction du stade pour ce moment qui j'espère va devenir historique. On ne s'est pas revu avec Benjamin mais il m'appelle tous les jours. Plus les jours avançaient, plus il semblait nerveux. Du moins je le sens puisque monsieur reste soit disant détendu tout le temps.

En ce qui concerne l'affaire tout semble s'être essoufflé et ça m'arrange bien. À part sur les réseaux sociaux où j'ai vu que Ben avait répondu à une des attaques. Je me suis donc fais afficher dans sa story où elle disait que c'était honteux de faire croire que le joueur de foot avait répondu à son message étant donné que tout ça était faux. En réponse Benjamin a publié une photo de nous deux quand j'avais encore 17 ans et lui 19. Ça a étouffé tous commentaires. Ma mère m'a aussi harcelé de message pour savoir comment j'allais. Je lui ai répondu rapidement qu'elle n'avait pas de soucis à se faire, après tout ce sont mes histoires et je ne veux pas que ma famille y soit impliquée.

Alors que j'avance pour rentrer dans le stade, Erika s'arrête.

- Merde j'ai oublié un truc.

Je la regarde.

- Peux-tu prendre Mia ? Tu rentres dans le stade ce n'est pas grave je vous rejoins.

J'hoche la tête et récupère la petite fille. Je trouve qu'elle me fait extrêmement confiance avec Mia et ça me fait un peu peur, je n'ai pas envie de faire une erreur. Mia me regarde en serrant ses petits bras autour de mon cou. Je souris en m'avançant, suivant les autres filles plus loin.

- Alors ? Ton papa il est en finale de la coupe du monde t'as vu ? C'est un des meilleurs joueurs que j'ai rencontré, tu peux être fière de lui ma puce.

Elle sourit en me montrant ses joues peintes aux couleurs du drapeau français, c'est une sacré supportrice. Quand je rentre dans le stade l'énormité de l'événement me frappe, voyant de l'intérieur je ne m'imagine pas tout ça, tout cet engouement. Malgré le monde je me dépêche de monter dans les gradins à côté des autres. Je pose Mia sur mes genoux, mettant un bras devant elle pour ne pas qu'elle bascule.

- Papa ! s'exclame t'elle soudainement en gigotant, montrant le terrain.

Je souris en voyant Antoine s'amener sur le terrain pour s'échauffer suivi des autres joueurs. Mia essaye de se retirer de mes bras mais je la garde avec moi, ne voulant pas qu'elle s'échappe.

- Mia papa tu vas le voir après, ne t'inquiètes pas.

Elle fronce les sourcils et je sens qu'elle va protester.

- Tu sais quoi ? Viens là.

Je lui prends la main et on descend devant les barrières. Je la porte pour qu'elle puisse le voir et elle se met à crier. Étonnée je vois Antoine tourner sa tête vers nous, je me demande comment il fait, ça doit être une sorte d'instinct, un super instinct paternel. Avec un grand sourire il lui fait un petit coucou de la main et Mia, voyant ça comme une invitation, essaye de prendre appuie sur mes mains pour passer au dessus de la barrière. Je la retiens à temps, espérant que sa mère revienne vite puisque je sens que je vais avoir du mal à contenir cette petite boule d'énergie. Alors que je relève la tête, je vois Antoine à côté de Ben qui me montre du doigt. Il me regarde en souriant et lève son pouce en l'air. Je répète son geste en rougissant.

- C'est ton amoureux ? me demande Mia.

Je souris en remontant avec elle.

- Oui mais chut c'est un secret.

En réalité il n'y plus de secret mais je sais par expérience que les petits adorent les secrets, ça a toujours intéressé mes frères, surtout mes secrets, allez savoir pourquoi. Pour une fois Mia me laisse tranquille et je peux regarder les joueurs s'échauffer en paix. Dans une demi-heure le coup d'envoi sera lancé. Je ne suis pas une grande passionnée de foot, trouvant que c'est un peu exagéré d'être payée si chère pour frapper dans un ballon mais actuellement je frissonne, j'ai envie de voir ce match et je prie tous les dieux possible, même si je ne suis pas croyante, pour que la France gagne cette coupe.

***

J'hurle de joie en me levant, suivie des autres filles.

- ON EST CHAMPION DU MONDE !

Je n'arrive pas à y croire, la foule est en délire et Mia crie en riant. Je ne sais pas si elle comprend mais elle reçoit nos ondes positives. Pratiquement plus de la moitié du stade est rempli par des supporters français, tous sous adrénaline. Ils ont tous vécus le match avec tant de stresse que quand la pression retombe, nous sommes tous euphoriques.

Rapidement nous sommes autorisée, nous les familles, à descendre sur le terrain et je m'empresse d'y aller, abandonnant tout le monde. Je dévale les marches en essayant de m'y retrouver parmi tous ces gens et finis par le voir au loin.

Sans réfléchir je joue des coudes en me mettant à courir avant de lui foncer dessus. Il me rattrape in-extremis et me serre fort contre lui. Il est plein de sueur mais je m'en fous, il est champion du monde.

- On a réussi, murmura t'il dans mon oreille.

Je frissonne en le serrant d'autant plus fort contre moi. Il se recule un peu pour me scruter et m'embrasse avidement, ses yeux remplis d'étoiles, deux en l'occurrence.

- Je t'achète mon maillot avec deux étoiles ce soir.

Je ris légèrement en le fixant avec fierté. Je vois du coin de l'œil que le photographe du staff nous prend en photo et je souris.

- Irwène ! s'écrie une voix derrière moi.

Je me retourne et fais face à la mère de Ben. Je m'empresse de la prendre dans mes bras.

- Hélène !

Le père de Benjamin me tapote la tête avant de rejoindre son fils pour le prendre dans ses bras.

- Tu es tellement belle, Irwène ! Tu nous as manqué, ça fait longtemps.

Je lui souris en me décollant.

- Désolée de ne pas être venue la dernière fois, j'avais des examens.

- Je le sais je le sais, j'espère que tu vas réussir, on est fier de vous deux dans le nord vous savez.

Elle me sourit et rejoint Benjamin qui prend ses deux parents dans ses bras. Je les regarde en souriant et Ben me fait un signe de la main pour que je les rejoigne. Je ne me fais pas prier et m'incruste dans ce câlin collectif sous les lumières du stade.

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très court chapitre, j'aurais pu mettre plus mais comme c'est une espèce de transition c'est pas trop grave

hésitez pas à commenter ça fait trop plaisir <3

keur keur

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