Chapitre 16

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Benjamin

Je me gare devant la mairie et descend de la voiture avec mes parents. J'avais insisté pour conduire juste parce que je savais que ça me détendrait un minimum ou du moins ça me ferait penser à autre chose. Je suis peut être champion du monde mais ce n'est pas pour autant que je suis super à l'aise avec tout ça. Ma mère s'approche de moi et serre mon épaule.

- Stresse pas, t'es champion de monde.

Je lève les yeux au ciel lassé qu'on me le répète, je sais que je suis champion du monde, j'y étais, mais ce n'est pas la réponse à tous mes maux. A croire que quand j'aurais un rhume le médecin écrira sur son ordonnance "Champion du monde".

- Mr Pavard ! s'exclame le maire Benoît Rachi.

Je m'avance vers lui et viens lui serrer la main avec force pour prendre confiance en moi. Je le connais très bien.

- Je suis extrêmement honoré d'être là avec vous, vous êtes l'enfant du pays c'est une grande fierté pour nous tous à Jeumont et dans le Nord.

Il me sourit énormément en gardant la main dans la sienne toujours en la secouant, à croire que je l'ai hypnotisé. La scène me fait rire étant donné que quand j'avais 13 ans j'ai cassé une vitre de la mairie en jouant au foot sur la place avec des amis et que ce même homme, alors seulement adjoint du maire, m'avait pris mon ballon en me disant qu'il fallait arrêter avec ce sport parce qu'il n'y avait aucun avenir dans le foot. Il a été le premier a ébranlé mes convictions.

- Moi aussi je suis fier de revenir ici.

Et c'était on ne peut plus vrai. J'avais fais mes premiers pas ici, mes premiers entrainements, mes premiers matchs, mes premiers tournois. Chaque rue, chaque banc, chaque panneau avait une signification pour moi et j'étais fier que cette ville soit, elle aussi, sacrée championne du monde avec moi.

Je sens mes parents derrière mon dos qui échangent un sourire avec le maire tandis que ce dernier me lâche la main.

Je lui souris et il m'invite à rentrer dans la mairie sous le crépitement des photographes. Je ne pensais pas qu'ils seraient venus aussi nombreux, d'habitude on se déplace plus pour Griezmann, Giroud, Lloris, Pogba ou MBappé. Quand on est arrivé nous sommes passés par derrière ce qui nous a permis d'éviter tous paparazzis et fans mais maintenant place au bain de foule. Je suis là pour ça après tout, c'est mon métier et je le vis très bien. Aimer et être aimé voilà ma raison d'être.

La porte s'ouvre sur la place du marché et sous les acclamations de toute une petite ville. De nombreux visages me sont familiers dont une grande blonde répondant au nom de Clémentine. Elle était ma petite amie au collège/lycée et une de mes plus grandes amies. Avec un grand sourire je la salue de loin et je m'avance en vainquant mon petit stress, tout prêt à signer des autographes.

Irwène

Il est 23h quand je rejoins l'appartement en bâillant. Benjamin est parti hier après-midi avec ses parents et j'ai l'appartement pour moi toute seule. Enfin je partage avec Shaun. Je dépose mon sac sur la table et retire ma veste en me dirigeant vers la chambre. Je me laisse tomber sur le lit, complètement exténuée par ma journée. Je ne pensais pas que monter dans un temps aussi court était si épuisant. Mais c'est aussi énormément satisfaisant. Mon cœur bat sous l'adrénaline. J'adore beaucoup trop ce que je fais.

Demain je dois me lever tôt pour voir si le film est bien complet avant de le déposer avec le chargé de communication à TF1. Ensuite je prendrais la voiture pour rejoindre le nord. Étant donné que demain soir nous avons un repas chez mes parents, je pense les rejoindre directement plutôt que de faire un crochet par chez Benjamin. J'ai extrêmement hâte de revoir mes frères, surtout Sullivan. Il est rentré dans l'armée à mes 17 ans et les occasions pour se voir sont assez rares, je pense que c'est celui qui me manque le plus.

| toxique | b.pavardWhere stories live. Discover now