Chapitre 1

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Irwène

Les bleus sont arrivés en huitièmes, enfin.

Je descends de l'avion en m'étirant, pour une fois j'ai bien dormi pendant un vol. Je récupère mes bagages rapidement et sort de l'aéroport d'un pas pressé. Normalement une voiture m'attend à la sortie de l'aéroport et je n'aime pas faire attendre les gens. Une fois dehors je grimace, je ne me doutais pas qu'il ferait si chaud en Russie et maintenant que j'y suis je regrette mon jean, j'aurais pu m'habiller beaucoup plus léger que ça. En soupirant je m'approche du parking et attend les instructions de l'homme qui doit passer me prendre. Je reçois un message comme quoi ce dernier m'a reconnu au loin, ayant une photo de moi, et qu'il vient me chercher. Je range mon téléphone et attends sur ce bout de trottoir en regardant le ciel si bleu. Une voiture s'arrête devant moi quelques minutes plus tard et un homme en costume en sort.

- Bonjour, vous devez être Irwène Linsky ?

Je lui souris.

- C'est bien moi.

- Vous pouvez rentrer dans la voiture, je m'occupe de votre valise, m'annonce t-il après m'avoir serré la main.

Je m'exécute sans broncher et rentre dans la voiture spacieuse. C'est bien la première fois que je rentre dans une si belle voiture. Ça fait aussi longtemps que je ne conduis plus, en habitant à Paris une voiture est plus un handicap qu'autre chose, les transports en commun suffisent largement à m'emmener où je veux.

Maintenant que je suis en Russie, j'ai hâte de le revoir, ça fait maintenant près d'un mois que l'on ne s'est pas vu et ça me pèse. De plus il n'était pas là pour mes examens de fin d'année ce qui m'a grandement frustré.

- Madame ?

Je relève la tête et voit mon chauffeur rentrer dans la voiture.

- Nous avons une petite heure de route devant nous. Je vous amène directement au camp pour ne pas perdre de temps, pour le logement il faudra voir avec l'administration. Les autres familles sont arrivées quelques jours plus tôt et ont logé à côté.

J'hoche la tête en le remerciant et sors mon téléphone. Je me doutais que les autres filles étaient arrivé plutôt, elles n'ont pas toutes 20 ans et ne sont plus en études. En réalité mes examens se sont finis il y a une semaine mais je ne pouvais pas venir plus tôt pour une simple et bonne raison : l'argent. J'ai un prêt étudiant sur les bras, un loyer et une assurance à payer, ainsi que le matériel pour mes études et j'en passe. Certes mes parents m'aident mais je ne vais pas leur demander de l'argent pour tout non plus, il y a mon frère qui vient d'avoir 18 ans et mon autre qui est en sport étude, je ne pas me permettre de les couper dans leur rêve seulement pour aller voir mon copain en Russie, aussi mignon soit il.

Je baille en posant ma tête sur la vitre et regarde le paysage défiler sous mes yeux avant de finir par m'endormir.

L'arrêt de la voiture me réveille, ne me berçant plus. Je m'étire et remarque que nous sommes devant une grille et que l'homme est sorti pour décliner nos identités. Il ne semble pas y avoir de problèmes et je me redresse, arrangeant mes cheveux pour ne pas paraître trop endormie. L'homme revient dans la voiture et nous repartons dans l'allée jusqu'à atteindre un bâtiment.

- Madame vous êtes arrivées, annonça t-il.

Je ris légèrement.

- Je me sens vieille avec Madame.

Il sourit.

- C'est la nouvelle règle, je n'ai plus le droit de dire mademoiselle aux jeunes filles.

| toxique | b.pavardWhere stories live. Discover now