Espoir de Rédemption (tome 2) - Les Yeux du Corbeau - sasusaku

Chapitre 14

Sasuke serra les poings. Il se sentait pris au piège. Que devait-il faire ? Sa peine était immense. Il avait retrouvé son frère, puis l'avait perdu. Définitivement cette fois-ci. Itachi avait sacrifié sa vie pour protéger le village mais il avait accordé davantage encore d'importance à son petit frère. Ce village lui avait tout volé. Le clan était tombé en disgrâce après l'attaque de Kyuubi près de vingt ans auparavant. Les tensions n'avaient cessé de croître jusqu'à ce qu'Itachi y mette un terme. De façon extrême. Que devait Sasuke à Konoha ? Le village avait détruit sa vie, anéanti sa famille. Pourtant, Itachi voulait qu'il poursuive son œuvre en se battant pour maintenir la paix.

Pour la seconde fois depuis son réveil, la porte de sa cellule s'ouvrit. S'attendant à voir Sasuke, prête à lui fournir de nouvelles explications, Sakura s'était redressée. Ce fut une jeune femme qui s'avança vers elle. La rouquine à lunettes qui faisait partie de la Team Hebi. Karin. Enfin, ses cheveux étaient d'avantages rouges que roux. Sakura la dévisagea avec surprise. L'autre la toisa un instant d'un air sévère.

« Tu as l'air d'aller mieux. Je n'ai pas pu soigner entièrement tes blessures, je n'excelle pas dans le ninjutsu médical. Mes compétences sont différentes.

- Je te remercie. »

Karin ne se dérida pas. Face à elle, Sakura présentait encore des signes de fatigue mais son teint était moins pale. En revanche, ses yeux gonflés témoignaient des larmes qu'elle avait dû verser. Elle semblait éteinte. Elle n'avait rien à voir avec la jeune femme au tempérament bien trempé qu'elle avait entre-aperçue à Kawa dans cette auberge. L'expression de douceur qu'elle avait sur le visage lorsqu'elle s'adressait à cet enfant ou à sa mère semblait avoir disparue. Karin ne retrouvait pas en elle la femme caractérielle qui avait affronté Sasuke. Que Sasuke avait embrassée. Repoussant au loin ce souvenir douloureux, elle ouvrit la porte de la cellule en grand.

« On m'a envoyée te chercher, expliqua Karin. On a besoin de tes compétences. »

Le visage de Sakura se durcit.

« L'Akatsuki tu veux dire ?

- Tu veux rester croupir dans cette cellule ? » rétorqua Karin.

Sakura la fusilla du regard.

« Quel genre de compétences ? demanda-t-elle méfiante.

- Viens avec moi. Tu décideras toi-même de ce que tu veux faire. Ensuite, si tu veux, je pourrais toujours revenir t'enfermer dans cette pièce si accueillante », répondit la rouquine narquoise.

Karin la mena à travers une série de couloirs que Sakura s'efforça de mémoriser. Elles débouchèrent sur une grande salle circulaire au centre de laquelle trônait une table de pierre rectangulaire. Sakura se doutait que c'était ici que se prenaient les décisions. Ses traits se durcirent. C'était ici que l'Akatsuki mettait en place ses plans dans leur quête de capture de Bijû. Elle pensa à Naruto. Jamais elle ne permettrait qu'on mette la main sur lui. Elle ferait tout pour le protéger lui aussi de l'Akatsuki. Elle s'était presque attendue à trouver les criminels installés tranquillement autour de cette table en train de débattre de l'avenir du monde. Karin avait saisi son regard.

« Tu ne croiseras pas de membres de l'Akatsuki aujourd'hui. Madara s'est absenté. Je n'ai rencontré ici que Kisame et Zetsu, ce type en forme de plante et ils sont ailleurs également. Alors détends-toi.

- Tu penses que j'ai peur de me trouver nez-à-nez avec eux ? répliqua Sakura d'une voix glaciale. J'aimerais au contraire leur faire subir le même sort qu'à Sasori.

- Dans ton état ? répondit Karin en la détaillant des pieds à la tête d'un œil critique. Je n'en doute pas. »

Sans lui laisser le temps de répliquer, Karin lui tourna le dos et se remis en marche lui faisant signe de la suivre. Après avoir traversé la pièce circulaire, elle l'entraîna dans une nouvelle série de couloirs. Par moments le mur s'ouvrait sur une fenêtre et elle pouvoir voir la mer en contrebas. Elle réfléchissait déjà à l'endroit où elle pouvait bien se trouver. Les lieux semblaient désertiques, mais, avec la mer à perte de vue, elle pouvait se trouver n'importe où. Les zones côtières étaient nombreuses. Mais ce n'était probablement pas le Pays du Feu.