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 Je sais que je ne devrai pas m'arrêter, encore moins me retourner, je n'ai vraiment pas besoin de lui pour quoi que ce soit et il m'apportera plus de problèmes qu'autre chose, alors je ferais mieux de tracer ma route, ce serait vraiment le mieux. Mais je n'y arrive pas, il a l'air tellement désespéré, il paraît vraiment avoir envie de m'aider. En plus le connaissant, il ne va pas lâcher l'affaire tout de suite. Et après tout, je peux au moins lui expliquer pourquoi je n'ai vraiment pas besoin de son aide, que ça ne sert à rien et que le mieux serait quand même que nous repartions chacun de notre côté.

— Laisse-moi t'aider, répète-t-il en se rapprochant de moi, remarquant bien mon hésitation.

Je suis vraiment faible quand il est question de lui, c'est impressionnant. Heureusement que j'ai des doutes sur ces bonnes intentions, sinon je ne te raconte même pas comment je céderais et j'accepterais son aide hyper facilement.

— Bon, écoute Elijah, je crois que tu n'as pas bien compris, je suis une grande fille, je peux très bien me débrouiller toute seule, mais vraiment toute seule, je n'ai pas besoin de toi ni même d'aide. Je sais que ça ne part pas d'une mauvaise intention, mais tu me bloques plus qu'autre chose, tu serais un handicap pour moi et tu me ralentirais, tu ferais vraiment mieux de rentrer chez toi et d'attendre mon retour, il ne m'arrivera rien, je te le promets.

Catégorie « je fais des promesses que je ne pourrais sans doute pas tenir », je demande la fille.

— Mais Ronii...

— Je suis sérieuse, récupère ta voiture et rentre à Berkeley, tu ne m'aideras pas du tout, même si tu en as envie.

— Est-ce que je peux au moins savoir où tu vas ?

— Non, je ne préfère pas, déjà parce que te connaissant, tu vas tenter de m'y rejoindre et qu'en plus, je suis désolée si ça te blesse, mais je ne suis pas certaines de tes bonnes intentions. Et inutile de plaider ta cause pour m'accompagner, ça ne servira à rien, mais alors vraiment, vraiment à rien, tu ne me feras pas changer d'avis.

— Tu vas retourner là-bas c'est ça ? demande-t-il clairement inquiet.

— Sûrement pas, je ne pourrais rien tirer d'eux, il faut que je recherche des réponses ailleurs, mais je suis sérieuse, ça ne sert à rien que tu m'accompagnes. Pars, c'est tout ce que tu peux faire pour m'aider.

Cette fois, il me regarde un peu résigner et commence à s'éloigner de moi à son tour, au moins ce coup-ci, il a compris, ce n'est pas trop tôt.

Maintenant, il est temps que j'y aille sinon je vais rater mon vol et après je vais être obligée d'attendre plusieurs heures à San José avant d'en avoir un autre. Je rejoins le parking où j'ai abandonné ma voiture et je prends immédiatement la direction de l'aéroport qu'il me faut, où plus précisément celui qui a un vol pour l'Italie dans le moins longtemps.

Pendant le temps du trajet, j'en profite pour réserver mon billet d'avion tout en surveillant ce que fait Elijah, juste par simple précaution. Normalement, il ne devrait pas retourner dans l'immeuble du projet RONII, il n'a pas assez d'information et de toute manière, je ne suis pas certaine qu'il soit de leur côté, mais je préfère vérifier, comme ça, s'il y va, je serais directement fixée sur son compte. Mais apparemment, c'est bon, il récupère sa voiture, mais ne part pas dans la même direction que moi vu que nous n'allons pas au même endroit. Alors soit il est assez malin pour ne pas les informer directement, soit mes soupçons sont infondés. Dans les faits, je penche plus pour la première option que la seconde, mais c'est un détail.

Par contre, ce qui n'est pas un détail, c'est que dès que je me connecte au réseau de caméras de la ville pour suivre le parcours d'Elijah, ma main commence à trembler. Non seulement je ne tremble jamais normalement, c'est beaucoup trop dangereux un robot avec la tremblote pour tout ce qui est défense. Mais en plus ce n'est pas un petit tremblement de rien du tout et c'est complètement incontrôlé, je n'en suis pas à l'origine et je ne peux pas non plus l'arrêter, c'est à la limite d'être un spasme. Par chance, ce n'est qu'une seule de mes deux mains, mais c'est quand même très dangereux sachant que je conduis, je n'ose même pas me connecter à ma voiture par peur d'empirer le phénomène.

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant