ᴇ́ᴄʟᴀᴛs sᴏᴍʙʀᴇs | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

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저는 밤처럼 있어요
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Jamais il n'avouerait l'entièreté du drame qui s'était joué, et qui continuait de se jouer dans sa tête. Le mal tel un poison lui avait été donné, il l'avait rendu. Docile. Ça avait été efficace, rapide, savamment administré. Le génie et la folie, deux vieux amis. La grandeur et la finesse d'esprit, la virtuosité, ne s'utilisent pas qu'à des fins bienfaisantes.

La vie est triste et cruelle. Elle vous assomme, elle vous sème. En aucun cas elle ne vous aime. Elle se débarrassera de vous. Une fois qu'elle aura bien ri, qu'elle aura bien joué. Il l'avait appris bien tôt. Dans sa plus tendre enfance, brillant, il épluchait déjà les questions métaphysiques. Il y avait eu une période où il se passionnait d'astronomie, d'algèbre et de mystères. À cet enfant déjà le noir avait donné les outils.

Sans étonnement il s'était mis à rêver de liberté, de justice, d'égalité. Sans grandes difficultés son esprit torturé avait saisi l'énormité de cette utopie. Stupide. Jamais personne ne pourra l'aider, car jamais personne ne saura. Seul Jungkook communiquait avec le noir. Les volutes de fumées dans son cerveau. Il avait bien tenté, candide, de les dissiper. Parfois encore il y pensait, à toutes les doses qu'il avait prises. À toutes ces fois où on ne lui avait pas laissé le choix, que le bourreau soit extérieur ou intérieur à sa propre volonté.

Parfois, il pleurait. Souvent, il était triste. C'était son corps qui refusait d'abriter un esprit si tourmenté. Ça tournait et ça se retournait dans sa tête. Cet incendie, il le revoyait par flash lumineux. Si aveuglants qu'ils en devenaient sombres. S'il n'était pas parti ce jour-là, s'il avait continué à observer ses propres flammes grandirent, il serait mort lui aussi. Cet être en lui. Mais maintenant qu'il était seul, maintenant qu'il avait fait monter ses souffrances insoutenables et toutes les figures d'une mémoire dans l'azur gris, il avait fait une grossière erreur.

Il avait fait naître en lui ce qu'il avait voulu chasser de cette Terre. Le noir était revenu, horriblement rancunier, toujours plus fort. Cette maladie, ce parasite, ce vice froid. C'était la haine, l'aigreur, la rancœur, la malveillance qui mijotaient froidement au fond de son cœur. Hyung, vas-t'en. Il savait qu'il reviendrait, encore. Le noir ne se fatiguait pas. Il entendait ces voix, ces murmures, ces plaintes, ces mélodies bancales, ces accords dissonantes, ces cris de fantômes, muets, des hurlements silencieux.

Il les entendait. Il ne les écoutait pas. C'était un bruit de fond, un grésillement, un bourdonnement assourdissant. Ils les aimaient pourtant. Pourtant, il les avait tant aimé. Ils avaient cultivé l'amour à la façon du diable. L'avidité. La soif de vengeance. Le besoin fatal de tuer. De faire taire cette voix, de gommer ce noir étouffant. Il faut tuer ses démons, Jungkook. Tuer ses démons.

Tuer un démon, s'était le faire renaître plus jeune, plus innocent. N'ayant pas conscience de la puissance destructrice qu'il avait entre les mains. Détruire, c'est facile. Jungkook détruisait ces pensées, il les consumait tous les jours, toutes les nuits. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était comment elles revenaient. Qui créait tout ce noir ? Qui, avait tout commencé. Qui avait fait démarrer ce néant, ce chaos. Hyung, reste.

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