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18 | de la sincérité et des questions

— Il me dégoûte. Désolée de dire ça vu que c'est ton père, mais tromper les gens comme ça, ça me dég', avoue Mathilde.

Ina comprend et acquiesce. Elle est du même avis.

— Et t'as déjà vu cette petite-amie ? demande Théodore, intrigué.

— Non, mais j'ai pas envie de la croiser.

— Pourquoi ?

La brune leur explique qu'elle ne veut pas rencontrer celle qui a fait du mal à sa famille. Et qu'elle ne veut pas de cette prochaine belle-mère qui ne fera que rappeler l'injustice qu'on a donné à sa mère.

— Tu devrais la voir, juste pour la prévenir que ton père la trompe, assure Florence.

Parfois, son état d'esprit simple et déterminé tape sur les nerfs d'Ina. Tout a l'air toujours simple à régler avec elle.

— Je suis d'accord, ajoute Mathilde.

Cette fois, Ina est obligée de se remettre en question. Même Mathilde le pense... Veut-elle prévenir cette femme ?

— Elle est peut-être la pomme de la discorde mais elle mérite pas d'être traitée comme ta mère l'a été, compare Théodore sorti tout droite d'une étude sur la guerre de Troie.

Mais le sujet est toujours aussi sensible pour la brune. Au fond, elle veut se persuader que cette dame est, avec son père, les grands méchants de cette histoire.

— C'est le karma, réplique Ina, butée.

Mathilde lui décoche un sourire compatissant. Elle doit paraître gamine, mais c'est ce qu'elle est dans ces histoires de famille, au fond.

— Fais ce que tu veux. Mais ça montrera à ton père qu'il n'a pas toutes les cartes en main, lâche son amie avec sérieux.

Ina finit son allongé d'une traite, soupire et réfléchit à la question. Elle boucle la discussion en sortant les pièces de son porte-monnaie.

— On verra bien, conclue-t-elle amèrement.

***

— ALLÔ ?

Edgar répond enfin à son appel. Allongée dans son lit, Ina sourit. Il est tard mais elle sait qu'il est toujours éveillé minuit passé.

— Salut toi, débute-t-elle avec un petit sourire.

Ils ne se sont pas beaucoup vus de la semaine à cause des oraux blancs du brun. Mais Ina a besoin de lui raconter ses histoires et d'écouter les siennes.

— Salut toi, répond-il avec un ton espiègle.

Ses joues rougissent instantanément.

— Je te dérange ?

— Non, j'ai besoin d'une pause de toute façon, affirme Edgar à l'autre bout du fil.

Ina sourit à l'idée de passer du temps à lui parler. Elle l'adore avec sa voix rauque et fatiguée.

— Tu fais quoi ? demande Ina en s'étirant les jambes.

Un soupir.

— Je bosse sur un problème insoluble noté en maths à rendre pour demain. Je cherche les solutions sur google mais rien.

— Toi, qui cherche sur internet ! Mr. Reybaud, c'est un manque de sérieux, gronde Ina avec une petite voix moqueuse.

Edgar est trop doué. Et le voir faire comme elle l'étonne.