Ma décision est finalement vite prise. Je dois arrêter de trop réfléchir. Je dois mordre dans la vie, comme je le faisais avant, et ce tant que jy vois encore. Et ça commence maintenant !

Après un appel au traiteur chinois, je me rue sous la douche, laissant traîner au sol t-shirt et culotte. Excitée à lidée de reprendre ma vie laissée en suspens, je ne lésine pas sur les soins capillaires, que je laisse poser le temps de mépiler.

Une serviette sur les cheveux, une autre autour du corps, je suis devant ma commode, réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir porter. Mes dessous seront sexy, cest certain, autant pour le plaisir des yeux, que pour me donner confiance.

Ce que je mapprête à faire est fou. Non, ce nest pas vrai, ce nest pas barge. Cest juste, moi, qui reprends le contrôle de ma vie. Il me fallait une étincelle pour jaillir de mes abîmes. Jespère juste, que cette étincelle, va venir nourrir, ce brasier, qui ne demande quà senflammer.

Après une dernière hésitation, je me décide pour une tenue décontractée. Il fait bon, alors autant être à laise. Jopte donc pour un corsaire noir, avec un débardeur qui met en valeur mon décolleté, et dont le bord est en dentelle. Par-dessus, jajoute un simple chemisier transparent de la même teinte. Mes cheveux laissés libre apportent l une unique note de couleur sur lensemble.

Mes ballerines au pied, je ferme lappartement et me rend à pied jusque chez le traiteur. Les coordonnées de Sexy Connard sont enregistrées sur mon téléphone, je suis parée pour me rendre chez lui. Je nhésite pas quant à la marche à suivre. Je compte bien jouer sur leffet de surprise. Il sera peut-être surpris de me voir, mais sil était sincère, il ne me jettera pas.

Ma commande récupérée, je prends la décision de me rendre à pied jusque chez lui. Ce dernier ne vit pas loin, à peine un petit quart dheure de marche. Rien dinsurmontable. Durant le trajet, jen viens quand même à minterroger sur ma démarche. Est-ce raisonnable ? Ce mec provoque des réactions chez moi tout à fait inhabituelles. A chacune de nos rencontres, je vois des facettes de lui différentes. La dernière néchappe pas à cette règle. Peut-être, est-ce même celle qui ma le plus perturbé.

Sans que je ne men aperçoive, me voilà arrivée au pied de sa maison. Levant les yeux, je prends le temps dadmirer larchitecture du bâtiment. Ça fait cliché, je le sais, mais je mattendais à trouver une maison qui dénote avec les autres. Ce nest pas le cas, je dirais même que ce nest quune maison comme les autres, quasi identique à celles de son quartier. Avisant la sonnette, j' appuie dessus. Cest là, que le doute sest à nouveau insinué en moi.

Je me dis que je nai rien à faire ici. Que jaurais seulement dû lappeler. Le faire venir en zone neutre. Je minterroge sur cette folie, que je mapprête à faire. Et, si, javais fait tout ce chemin pour rien. Et, sil était tout bonnement absent ?

Lobjet de mes pensées, fini par se matérialiser devant moi. Je ne me suis même pas aperçue que la porte sest ouverte. La façon quil a de prononcer le surnom quil me donne, me ramène à lui. Quand, je croise enfin son regard, jy vois un air surpris et quelque chose dautre, que je ne parviens pas à identifier. Je reste coite un instant, avant de me reprendre.

Bonsoir Blake. Je dérange ?

– Oui, enfin non, me dit-t-il visiblement pas remis de me trouver là à sa porte.

– C'est oui, ou c'est non ? Lui demandé-je en retrouvant mon aplomb habituel.

– Non, je suis juste surpris de vous voir. J'allais sortir me chercher à emporter.

– Chinois, ça vous va ? Lui dis-je en levant le sac du traiteur que j'ai avec moi.

– Oui, entre je t'en prie.

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