When you start talking to me

# 46

Le dessus de ma main me faisait mal, c'est ce qui me poussa à ouvrir les yeux pour ne pas que je fasse de choses stupides comme retirer ma main d'un coup sec. Dans les hôpitaux c'était plutôt déconseillé. En effet le cathéter qui y était posé aurait pu s'arracher, et ça fait horriblement mal. Encore une leçon qui j'ai bien appris.

Une infirmière me faisait un prélèvement sanguin et ne sembla pas remarquer que je m'était réveillé.

« Bonjour. » Murmurais-je difficilement, la voix toujours enrouée.

« Oh ? Bonjour Monsieur Oh, je termine rapidement ! Voilà. Comment vous allez ?

- Euh, je ne sais pas.

- C'est normal, suite à ce qu'à dit votre psychologue aux médecins, nous avons mis un calmant dans votre perfusion pour que vous puissiez vous reposer plus facilement, ça n'avait pas l'air d'aller hier. »

Calmants, hein ? Encore. Je n'arriverai jamais à y échapper on dirait.

« Le docteur Kim va bientôt venir vous voir, ne vous inquiétez pas. » Expliqua-t-elle en rangeant ses affaires dans un petit chariot.

Je me m'inquiétez pas, bien au contraire. Je me trouvais trop détendu avec tous les événements qu'il venait de se passer.

La femme finit par sortir dans une salutation polie et quelques minutes plus tard le docteur Kim fit son entrée dans la chambre.

« Sehun ! Mon patient préféré, alors comment ça va ce matin ? Pas trop fort on dirait. » S'écria-t-il, beaucoup trop enjoué pour un homme qui voyait le malheur des gens tous les jours.

« Non, vous croyez ? » Lâchais-je avant de reprendre. « En plus c'est pas très gentil pour Jongin.

- Quand je suis avec Jongin c'est lui mon patient préféré, c'est comme ça que ça marche. » Ricana-t-il.

D'accord, ce médecin n'était définitivement pas comme les autres.

« Bon, plus sérieusement, ton état n'est pas bon. Tu veux qu'on en parle ?

- Vous n'êtes pas psychologue et puis je n'ai pas envie d'en parler.

- Je sais que je ne suis pas psy, mais tu as jeté le tien hier. »

Oui effectivement, ce qu'il s'était passé hier ne me revenait pas en détails mais je me souvenait des grandes lignes. Comme par exemple que j'avais fait dégager Baekhyun et Junmyeon. C'était certes sous le coup de la colère, mais même maintenant je ne voulais pas les voir.

« C'est juste pour m'assurer que tu ne vas pas faire de bêtises.

- De bêtises ?

- Tu sais, quand certaines personnes vivent ce genre de choses difficiles elles font n'importe quoi parfois. Je ne veux pas que ça t'arrive. »

Soit je comprenais mal, soit il me prenait pour un suicidaire, ce que je ne suis absolument pas. En plus je ne voyais pas du tout quand j'avais laissé penser ça.

« Vous parlez de suicide là ?

- Sehun, mettre fin à ses jours ne règle pas les problèmes, la vie vaut la peine d'être vécue !

- Ah si, quand on est mort j'imagine qu'il n'y a plus de problèmes.

- Tu sais, la vie ça n'est pas une aventure facile, mais il n'y a rien de plus beau, crois moi.

- Non mais moi je veux pa- »

Il ne me laissa même pas parler qu'il continua.

« Tu n'as que 22 ans, il te reste tant à faire...

- D'accord mais-

- Écoute, tu as pleins d'amis qui sont là pour toi, je sais que tes troubles te pèsent mais beaucoup de monde est là pour t'aider. »

Il était persuadé de son idée et ne me laissait pas lui dire que : non, je ne ferais pas ça. Conscient que mes explications ne servaient à rien, je changea de stratégie pour mettre fin à la conversation rapidement.

« J'ai compris Docteur Kim.

-Bon, c'est déjà ça si tu ne refuses pas le dialogue. »

J'eus du mal à masquer un rire, ce n'est pas moi qui ne le laissait pas parler.

« C'est ce que vous dites aux personnes suicidaires ? » Demandais-je, moqueusement.

Le docteur fronça les sourcils, demandant silencieusement des précisions sur le sens de la question.

« Non, comme ça. La vie est belle ou encore tes amis sont tous là pour toi c'est un peu bateau je trouve. Et plutôt inutile.

- Avec ce genre de discours, je vais devoir te garder là un moment... Il ne faut pas que tu te laisse abattre comme ça, la mort n'est qu'une facilité. »

C'était plutôt vrai, je connaissais ce genre de sentiments. Mais quand on est au plus bas, ne cherche-t-on pas la facilité ?

Monsieur Kim sembla lire sur mon visage et désapprouva dans un mouvement de tête négatif avant de partir.

Son discours que je n'avais pris que pour du charabia me revint en tête et les souvenirs de mon anniversaire refirent surface. J'étais vraiment heureux à ce moment là, mais quand je pensa à Baekhyun des larmes coulèrent sur mes joues. Son cadeau, ses je t'aime et la douceur de sa peau, tout ça me faisait pleurer silencieusement.

Je n'avais pas encore laissé ma tristesse s'exprimer, la tristesse de l'avoir perdu pour de bon cette fois. Ses sentiments pour moi, ses attentions et tous ses sourires, mon père m'avait tout acheté avec des chèques à plusieurs zéro.

Je ne me lamentais pas, je faisais sortir ce sentiment qui m'opprimait le cœur et qui m'empêchait de respirer. Et même après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, j'avais toujours la gorge bloquée. J'avais juste gagné un mal de tête terrible, comme à chaque fois que je versais une larme.

Je lutais pour ne pas m'endormir, parce que si je le faisais je ne voudrais plus me réveiller et je rentrerai dans une phase que je ne voulais pas ne serait-ce qu'approcher.

Quelques coups contre la porte me firent sortir de ma somnolence. Je voulais m'éclaircir la voix pour dire d'entrer mais sans entendre de réponse la porte s'ouvrit.

~ Coucou les amis, vous allez bien ? Moi pas trop, je suis malade aujourd'hui... Je me suis réveillée exprès pour vous poster le chapitre ! J'espère que ça vous plaît et j'attends vos retours avec impatience :)

On se retrouve mercredi pour la suite, portez vous bien.~ So